L’écluse de novembre

RÉSUMÉ

À 21 ans, Graval, emprisonné pour collaboration avec l’occupant nazi, revient à Matadi, au Congo belge, et accuse Gabrielle, 14 ans, de l’avoir dénoncé et d’être responsable de sa condamnation à 3 ans de travaux agricoles alors qu’il était mineur. Il est mal accueilli et on brûle son bateau, qu’il vient de récupérer. Le roman traduit l’ambiance d’une communauté réticente à réintégrer cet homme qui s’exclut lui-même1.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques Henrard

Auteur de L’écluse de novembre

Né à Mont-sur-Marchienne le 1er mai 1920, dans une famille de trois enfants. Humanités gréco-latines au collège des Jésuites de Charleroi où je passe mon temps à rêver sur mon banc, sauf aux cours de mathématique et de flamand où je m'exerce au tir à la sarbacane. Influence très grande du scoutisme où je noue des amitiés durables et qui me permet de fuir dans la nature la maison de ville où mon père tient une pharmacie.À dix ans, inspiré par une rame de papier blanc que je trouve dans un tiroir, j'écris mon premier roman (5 pages), inspiré lui-même des romans que je dévore depuis l'âge de cinq ans. Puis, je dépose la plume et ne songerai pas à la reprendre avant ma vingt-huitième année.Études de philologie classique aux Facultés universitaires de Namur, puis à Louvain où je rencontre ma future femme, une compagne de cours. Mémoire sur la musicalité de la phrase grecque. Grâce à ce mémoire, je deviens lauréat du Concours national des bourses de voyages d'étude, qui me donne droit à huit mois de séjour à l'étranger. Comme j'ai déjà commencé à enseigner, à Bruxelles, puis à Huy, j'obtiens la permission de scinder le séjour et de l'effectuer au cours des vacances scolaires. Je séjourne à Londres, Paris, Florence, fermement résolu à étudier l'art ancien et exclusivement fasciné par l'art moderne que je découvre avec passion. Fatigué d'attendre le travail sur l'art antique que je reporte d'année en année, le Ministère compétent me liquide le solde de ma bourse sans me demander de comptes.De 1948 à 1963, j'écris une demi-douzaine de romans que je présente timidement à des éditeurs parisiens et que je rentre aussitôt dans le tiroir quand je sens une résistance. Luc Estang et François-Régis Bastide, lecteurs aux éditions du Seuil, m'invitent à Paris et m'encouragent. Franz Weyergans, qui aime ce que je fais, me présente à Jean-Claude Renard, directeur parisien aux éditions Casterman, qui édite aussitôt mon premier roman, L'homme brun.Entre-temps, Françoise Mallet-Joris, qui a lu le roman, le fait accepter par Julliard, mais j'ai déjà signé avec Casterman. Après L'écluse de novembre, Casterman renonce à sa collection littéraire et je passe à la Renaissance du Livre.Retraité de l'enseignement, où j'ai fait une très heureuse carrière, je partage mon temps entre ma femme, mes quatre enfants, mes petits-enfants, l'écriture et des cycles de conférences sur la peinture moderne. Je consacre aussi une partie de mes loisirs à caresser mes chats et les chiens du quartier.Depuis qu'il n'enseigne plus, Jacques Henrard peut s'adonner librement à ses divers talents de poète, essayiste, critique et romancier.Son oeuvre désormais est marquée plus encore par un profond désir d'unir deux quêtes essentielles : celle de l'âme de sa ville, Huy, et celle de la beauté, telle qu'elle se manifeste sous divers aspects, dans les arts plastiques. De là, entre autres, sont nés de grands spectacles mettant en oeuvre toutes les ressources de l'expression et soutenus par des textes à la fois très riches et tout à fait adaptés aux exigences de l'oralité. Cette dernière qualité, qui montre que l'auteur a pratiqué le théâtre avec succès, se retrouve dans un dernier roman sous forme de feuilleton passé sur les ondes de la R.T.B.F. De nouveau, se retrouvent la simplicité du langage parlé et la profondeur dans la façon de traiter le sujet.

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Tom est un jeune quadragénaire qui élève seul ses trois enfants, Agnès, Axel et Aude, qui ont respectivement 15, 9 et 6 ans. Même s’il exercice un métier qui le passionne – auteur pour la jeunesse –, le quotidien est une épreuve pour lui depuis le décès de sa femme. Il s’efforce de garder le cap un jour après l’autre pour aller de l’avant malgré sa tristesse. Heureusement, ses enfants sont là, avec leur caractère bien trempé, pour animer ses journées et combler le silence de la solitude. Il faut dire qu’avec une ado en guerre contre le patriarcat constamment greffée à son portable, un garçon hyperactif qui pose beaucoup de questions et une petite fille particulièrement intelligente, il n’a pas de quoi s’ennuyer. Grâce à eux, Tom se laisse porter par ce joyeux bordel, qu’il doit tout de même recadrer de temps à autre pour éviter les débordements. C’est donc en compagnie d’un reportage sur la famine grandissante sur le continent africain que nous dégustons notre poulet rôti, notre salade de maïs et notre pain, accompagnés d’une sauce aux champignons un peu trop liquide. – Pourquoi n’ont-ils rien à manger ? demande Axel. – Le capitalisme et les puissances mondiales les privent de leurs propres ressources en attisant des conflits internes pour s’approprier leurs terres, lui explique Aude. Ils alimentent la guerre civile afin de faire du profit au détriment du peuple qui souffre. Je suis fasciné par son intellect. Moi, à son âge, j’avais pour ambition de lécher tous les marqueurs de ma trousse afin de déterminer si le goût changeait en fonction des couleurs. La réponse est non. Du moins pour l’arrière-goût. – Ne t’occupe pas de ça, dis-je à Axel. Ça se passe loin d’ici. Un jour, Aude annonce l’arrivée des signes de la fin des temps. Au début, Tom n’y croit pas et tente de la convaincre du contraire en associant cette lubie au décès de sa femme, symbole de la fin du monde pour sa fille. Des événements étranges apparaissent cependant dans le monde entier : une vague de violences inexpliquées, des intempéries suivies de pillages, des lucioles rouges figées dans l’air, des milliers d’animaux qui disparaissent dans tel pays, se multiplient dans tel autre… Ces phénomènes interpellent Tom, d’autant plus qu’il est amené à vivre des situations inexplicables troublantes qui le poussent à croire de plus en plus à la prophétie de sa fille…Lorsqu’une folie meurtrière se manifeste dans le monde entier suite au passage d’une comète, Tom ne doute presque plus de l’issue des événements récents. Sa seule priorité est alors de protéger ses enfants et de les rassurer face à leurs questions dont il ignore les réponses : est-ce vraiment la fin des temps ? Que faut-il faire ? Essayer de l’arrêter ? Si oui, comment ? Ou accepter l’issue inéluctable et faire comme si de rien n’était en l’attendant ?On pourrait imaginer que le récit Thomas J. Willson, ses filles, son fils et la fin des temps est une dystopie grave et pesante, mais il n’en est rien. Le récit de Julien Léonard est davantage une histoire drôle sur la fin des temps, même si cela parait difficile à croire de prime abord. Nous voyons évoluer au quotidien une famille qui tente de ne pas disjoncter face à un événement grave qui se profile à l’horizon, et comme le protagoniste ne se prend pas au sérieux et est animé par un pragmatisme prudent face à toute cette absurdité, nous pouvons lire des scènes cocasses assez savoureuses («  Je me souviens qu’autrefois j’étais son héros. Désormais, je crois qu’elle me prend pour une sorte de chimpanzé moitié savant moitié débile  »).Mais ne vous y trompez pas, derrière cette folie douce se cache une vraie profondeur, avec des questions existentielles sur le sens de la vie et des vérités générales justes parfois cruelles.– Faut qu’on refasse le cinéma 4D ! dit Axel. – Non, on retourne au manoir hanté ! revendique Aude. – Eh ! C’est grâce à moi qu’on est ici, alors c’est moi qui décide, intervient Agnès. On se refait le Super Flash ! J’ai déboursé deux cent cinquante euros pour les tickets et bravé les embouteillages durant plus de quarante-six minutes pour arriver jusqu’ici, mais apparemment, c’est grâce à Agnès qu’on y est. Soit ! Après tout, ressentir l’euphorie et l’excitation de mes gosses n’a pas de prix. Quelques jours plus tôt, nous étions terrés dans une cave, apeurés, guettant les échos d’un monde devenu cinglé, et nous sommes là à nous demander quelle sera la prochaine attraction. Le monde se remet toujours à tourner. L’être humain est fragile, il fait ce qu’il peut pour se détourner de ses peurs et se mettre à l’abri de la folie du monde. Tom Willson arrivera-t-il à protéger ses enfants face à la fin des temps ? Séverine…