Auteur de Le Capitaine vampire
Marie Émilie Françoise Élisabeth Nizet nait à Bruxelles le 19 janvier 1859, dans une famille où la littérature occupe une place majeure. Son père, François-Joseph Nizet, est docteur en droit, en sciences politiques et sociales, ainsi qu’en philosophie et lettres de l’ULB. Auteur de recueils de poèmes d’inspiration patriotique, il est également conservateur adjoint à la Bibliothèque royale de Belgique. Sa mère, Marie Devleeschouwer, est institutrice. Marie Nizet est la fille ainée du couple. Son frère, Henri Nizet, est journaliste et romancier naturaliste. Auteur de Bruxelles rigole, Les Béotiens - roman critiquant le milieu bruxellois du journalisme et de la littérature et qui valut à son auteur d’en être écarté - et de Suggestion, dont l’action se situe en Roumanie. Frères et sœurs aiment discuter littérature avec leur cousin, André Baillon. Marie Nizet est élève au Cours d’Éducation d’Isabelle Gatti de Gamond. Lorsqu’elle rentre à la maison, elle partage son quotidien avec les étudiants slaves et balkaniques hébergés par son père. Elle entretient ainsi de longues discussions avec eux, ce qui aiguise son engagement politique et social.
À 18 ans, Marie Nizet est déjà l’autrice de deux pièces en vers qui seront publiées dans un journal français. Elle y exprime sa révolte contre la Russie des tsars et défend la Roumanie, dont l’histoire est proche de celle de la Belgique. Soutenue par les critiques littéraires de l’époque pour son talent et son originalité, Marie Nizet fait une entrée remarquée en littérature. Deux ans plus tard, elle publie Le Capitaine Vampire. Elle a vingt ans.
En 1880, elle devient Madame Mercier. Son mari, Antoine Louis Mercier, est employé à l’administration communale de Bruxelles. Le couple aura un fils, Émile Louis François Mercier, né en 1881. Le mariage semble malheureux, mais les sources à ce sujet sont floues. Bien que certaines évoquent un divorce, aucun document officiel ne l’atteste. Le couple n’est pas domicilié à la même adresse, mais l’autrice continue à signer ses lettres et textes du nom de Marie Mercier Nizet jusqu’à sa mort et sera présentée comme « veuve » sur l’acte de décès d’Antoine Mercier. Élevant seule son fils, la jeune veuve rencontre des difficultés matérielles. C’est en tout cas ainsi que l’on explique la diminution de ses publications à cette époque et sa présence de plus en plus discrète sur la scène littéraire.
Entre 1887 et 1920, Marie Nizet écrit, mais ne publie rien. La rencontre avec un officier de marine, Cecil-Axel Veneglia, bouleverse l’autrice et lui inspire plusieurs poèmes. Ceux-ci ne seront publiés qu’en 1921 sous le titre « Axel », dans la revue Le Flambeau. Les villes mentionnées à la fin des textes (Soerabaja, c’est-à-dire Surabaya, en Indonésie et Lisbonne) laissent penser que l’autrice voyagea en Asie en passant par le Portugal. Il semble donc que ce soit au retour de ce voyage lointain, alors que son amant est décédé, que Marie Nizet rassemble les textes qui constitueront le recueil, Pour Axel, qu’elle lui dédie.
Marie Mercier-Nizet meurt le 10 mai 1922 au « Dispensaire des artistes » d’Etterbeek.