Marcel Mariën conte ses innombrables souvenirs dans une autobiographie fort bien troussée. On y croise des suédois marins, des chinois communistes, des belges surréalistes (Nougé, Scutenaire, Chavée, Magritte évidemment…) et bien entendu de nombreuses dames plus ou moins vêtues.
Auteur de Le radeau de la mémoire
Anversois, Marcel Mariën rejoint le groupe surréaliste bruxellois en 1937. A ce titre, on ne peut pas vraiment affirmer qu’il soit seulement un héritier du mouvement, il en fut – effectivement – un de ses contemporains. Ce qui fait la particularité de Mariën, c’est sa volonté de faire connaître le surréalisme belge au-delà de ses frontières spatiales et chronologiques (frontières non clairement délimitées). C’est dans cette démarche que s’inscrit son travail d’éditeur – il éditera les œuvres complètes de Paul Nougé et créera une revue, également maison d’édition, Les Lèvres nues – mais aussi d’historien de l’art – il rédigera une somme, L’activité surréaliste en Belgique, encore ouvrage de référence aujourd’hui.
Son œuvre personnelle est extrêmement variée. Elle comprend des essais, des contes, des nouvelles, des collages, des photographies et un film qui fit scandale et fut longtemps interdit. Mariën explique son œuvre de la manière suivante : « Tout ce que je fais, c’est pour passer le temps, ça n’a rien avoir avec l’art, ça n’a rien avoir avec la littérature. C’est une activité particulière un peu plus élaborée que celle des fourmis ou des araignées. Je ne pourrais imaginer, un seul instant, que ce que je fais est un travail. J’ai horreur du mot travail. » (Marcel Mariën, dans Marcel Mariën – la liberté, mode d’emploi, film RTBF, 1993).
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