Sur une scène de théâtre, le Grand est persuadé qu’il est le plus grand des acteurs, né pour les plus grands rôles et les plus grands textes. Il s’aime, se regarde, aime qu’on le regarde se regarder, il exige toute la lumière. Pas question que quiconque lui vole sa place. Il est loin de se douter qu’une Petite Vieille de rien du tout et un Tout Petit qui a le nez qui coule pourraient…
Auteur de Le petit nez qui coule
Titulaire d’une licence de musicologie, Bénédicte Couka exerce pendant une vingtaine d’années le métier d’institutrice. En 2012, elle obtient le Prix Annick Lansman pour sa pièce Le sable dans les yeux. Actuellement, elle se consacre à la musique et à l’écriture théâtrale pour la jeunesse. La princesse aux joues rouges est sa première pièce à destination du jeune public.
Les travers des hommes vus par deux oies ! Ce recueil rassemble 45 histoires courtes, des histoires animalières et philosophiques pour jeunes adolescents. Les récits ont pour cadre une ferme appartenant à une paysanne, où l’oie et son frère mènent une vie tranquille en compagnie de moutons, de dindons et d’un chien. Contrairement aux autres animaux qui prennent plutôt la vie comme elle vientLire la suite Comme Laurel et Hardy ou Sancho et Don Quichotte, Oie et son frère perpétuent la tradition du duo de choc et de charme. Ils raisonnent sur tout – la vie, la mort, les autres, le langage – et cela résonne en nous très joyeusement. Le chapitre inaugural de ce roman constitué de courtes saynètes commence par un dilemme. Quand on est une oie faut-il partir ou non à Vila do Bispo, au Portugal ? Pour quoi faire ? Ou plutôt rester à la ferme ? L’alternative illustrée par la perspective d’un « oignon dans le derrière » mérite d’y réfléchir. Le mouton, « petit tonneau poilu » « au goût de menthe » pourrait-il aider à trouver la réponse ? Car partir c’est être fidèle à sa famille, celle des oies migratrices ; rester, c’est être fidèle à ses amis, le dindon, le mouton, le chien. Finalement, ils vont partir, mais pas trop loin, dans le froid et l’inconfort. « Mourir c’est être couché à la dure », proclame l’un des chapitres mais à deux, on fait société et on se tient chaud ! Solidarité est un des mots-clés de ces histoires accompagnées de jeux sur la langue. L’oie blanche, la sœur, l’innocente, est angoissée, elle regarde le ciel, et se pose des questions sur « fini, plein, entier » ; elle s’interroge sur la forme des vols d’oies ; elle « claudique d’une pensée à l’autre » et on la voit se dandiner jusqu’à la souffrance. Il arrive aussi que son cœur « bamboume » par amour pour la fermière. Est-ce raisonnable ? Elle peut encore parler d’une voix « raboteuse » qui fait mal. Toute question d’identité lui est douloureuse, comme « pourquoi on mange de l’herbe ? ». L’auteur joue avec les expressions, registres de langage : « Si le clignement de ses yeux émettait un son, ça l’arrangerait. Sa sœur comprendrait tout de suite que sa question l’enquiquine. » Le silence lui-même engendre une comédie du langage : entre les deux oiseaux, aucune parole, et cela dure, dure, dure ! Les animaux s’inquiètent, le silence est insupportable, la tension enfle et s’achève en éclat de rire. Le lecteur doit décrypter des mystères. Par exemple, le rat est mort, tous se sentent un peu coupables. Ils anticipent la peine de la fermière. C’est elle qui lui a tendrement donné des bonbons roses en disant « viens mon petit rat, viens ! ». Doubles sens, sous-entendus, non-dits font tout le sel de la conversation entre animaux. Ils se rient des humains représentés par la fermière à petit chignon, croquée par Gerda Dendooven. Cette philosophie existentielle est désopilante et l’humour froid, volontaire ou non, des deux volatiles nous renvoie aux échanges de Vlad et Estragon dans En attendant Godot. Les adultes liront toutes les saynètes de Bart Moeyaert comme des préliminaires à d’autres lectures savantes. 45 historiettes et autant de raisons de réfléchir, rire, sourire, s’interroger, tour à tour ou tout ensemble grâce au pouvoir de l’écriture, un rire ou « un soupir de rien qui change le monde » (p.156). De supers moments de lecture pour…
321 choses incroyables à connaître avant d'avoir 13 ans
Il y a beaucoup de choses à connaître avant d’avoir 13 ans. Combien ? Au moins 321. Et toutes ne sont pas enseignées à l'école ! Après avoir lu ce livre, tu pourras affirmer que tu sais tout sur tout. Qu’une girafe peut se lécher les oreilles, que le corps est plus grand le matin que le soir, que la grippe a été plus mortelle que la guerre, qu’il suffit de plonger sa tête dans un seau d’eau pour la peser, que le vent n’existerait pas sans le Soleil, qu’il est impossible d’écraser une bactérie avec son doigt, que les astronautes font pipi dans un aspirateur… Pourquoi 13 ans ? Pourquoi cet âge limite ? Peut-être parce qu’il marque souvent la fin de l’enfance, cette période où l’on a l’impression que le temps est aussi infini que le monde et que notre soif d’apprendre les choses les plus essentielles comme les plus saugrenues est la plus naturelle ? En tout cas, cette encyclopédie pour petit.e.s curieux.ses est une somme extraordinaire sur le monde qui nous entoure et qui nous échappe ; parce qu’on n’a pas le temps de se poser toutes les questions, parce que les réponses ne sont pas toujours connues de tous, l’enfant se plongera avec bonheur dans la lecture des 321 articles répartis en 12 chapitres de longueur variable, mais recélant tous les secrets les plus édifiants et appréciables à des âges différents : apprendre que la girafe a la langue assez longue pour se lécher les oreilles ou que les lapins mangent leurs crottes, mais pas toutes, ravira les plus jeunes, tandis que découvrir que l’éclair peut atteindre la température de 30 000° ou que le Soleil crée le vent captivera les apprenti.e.s scientifiques. Toutes ces informations rassemblées par l’exploratrice Mathilda Masters vont redorer le lustre de cette activité autrefois si prestigieuse et, peut-être, susciter des vocations. Car Mathilda Masters rend compte de connaissances incroyables dans des domaines aussi divers que le monde animal, le monde végétal, le sport, le corps humain ou encore les langues, l’histoire du monde ou les habitudes alimentaires si variables sur la planète. Avec un vocabulaire accessible et expliqué si nécessaire, des illustrations très réalistes ou très loufoques, mais toujours adaptées, cet outil de sagesse se révèlera éminemment utile à cet âge tendre où l’on s’émerveille, où l’on se teste, et où le rire explose, spontané, fou, irrépressible. Pour en profiter autour de vous, avec…
Lui. Il est à un bout du livre. Il écrit une lettre qu’il part poster, la lettre s’envole, passe…