Le catalogue de la déroute

À PROPOS DE L'AUTEUR
Michel Gheude

Auteur de Le catalogue de la déroute

S’appelle Dieu mais sous la forme modeste d’un nom brabançon plutôt rare. Prénom juif déguisé en prénom chrétien. Ça dit bien l’époque où il est né : après guerre. Enfant de la ville. Ne sait rien des choses de la campagne et leur a toujours préféré la folie des ports et des océans. Signe des poissons évidemment : va où il veut mais sans chemin préétabli. Un mètre soixante sept, taille qui l’oblige à préférer la séduction à la force. Yeux bleus. Cheveux gris. Se méfie de la nostalgie, adore la nouveauté. N’a jamais cru que c’était mieux avant. Ni que ce sera pire demain. Très confiant dans le progrès de l’humanité. Récuse toutes les formes de sinistrose. Le contraire du Monde diplomatique. Ne s’intéresse qu’au côté positif des choses et aime les gens. Grâce à quoi il ne s’ennuie jamais. Le repas entre amis est son seul jeu de société. Adore le gigot d’agneau flageolets, les viandes goûteuses, les tripes, les abats. Préfère les magazines féminins à Marguerite Duras. Avoue sans rougir que la pornographie l’amuse, qu’il aime la chanson du pipi des filles et le parfum du sexe féminin. A gardé de ses années radio la conviction qu’une ligne de basse est la vérité même et que la guitare électrique est le symbole majeur de l’époque. Plus Prévert que Mallarmé, il aime les catalogues : la Torah, Homère, Ovide et Dante. Eclectique, il affectionne les sujets mineurs : a écrit une apologie de la télévision, une grammaire du schtroumpf, une sémiologie du hamburger, une esthétique des chansons de l’Eurovision. Adore les rencontres et les projets un peu fous. A chaque jour besoin d’un moment de solitude au cours duquel il parle tout seul en marchant.


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Soren disparu

«  Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu  », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. «  On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ?  » Lire aussi : un extrait de  Soren disparu  La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. «  Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus…  »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois.  Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…

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