Une sorcière qui tricote des fruits à suspendre dans les arbres en hiver, une vieille dame qui va porter plainte au poste de police parce qu’on lui a volé sa jeunesse… Passez à la boutique vous acheter des souvenirs si vous n’en n’avez plus! Il y a tout dans cette petite boîte bleue, mais surtout, ne l’ouvrez pas. Les rêves brûlent les doigts des enfants pas sages. Ne tournez pas les pages qu’accompagnent les gommes délicieuses de Kikie Crêvecœur, mangez-les!
Autrice de Le bleu des rêves
Illustrateur de Le bleu des rêves
Pour son trente-cinquième ouvrage, la collection « La petite pierre » des éditions La pierre d’alun propose un cahier à spirale rempli de la prose de Nadine Monfils et des illustrations de Kikie Crêvecœur. Les deux artistes devaient se rencontrer car elles brillent d’une même lumière : celle du détournement et de la légèreté certaine. L’univers déjanté de l’autrice est connu de tous ; Monfils s’amuse à triturer un matériau sérieux et documenté pour en façonner (notamment) des polars bourrés d’humour et de vitalité. Crêvecœur, elle, œuvre à capter avec sensibilité des fragments de vie et du monde, et les grave minutieusement… dans des gommes ! Toutes deux partagent une volonté tenace de se dégager de la lourdeur imposée ainsi…
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…
La gondole de l'Orient Express
Dans certaines vies, il suffit d'un moment, d'une rencontre, pour que tout…