L’Amazone du Cirio

RÉSUMÉ

Le narrateur, naguère professeur de français et romancier dilettante, a invité au Cirio, une brasserie bruxelloise, une collègue venue de Pologne. Ils y entrevoient une silhouette féminine et se mettent au défi de faire d’elle l’héroïne d’un roman. Ainsi, entre connivences, badinages et brocards, naît sous leur plume Elzbieta, enfant juive polonaise ayant échappé aux camps d’extermination qui ont englouti ses parents. Elle et Bogena, mère de substitution, peut-être cosaque et peut-être tzigane, fuient les troupes soviétiques à travers la Pologne et la Tchécoslovaquie, jusqu’à Vienne, tremplin vers Bruxelles, nous offrant un panorama de l’Europe centrale convulsionnée de l’après-guerre.
Un roman gigogne, qui se construit sous le regard du lecteur dans la critique incessante et les repentirs, où les relations entre les deux coauteurs se calquent sur les aventures fictives de leurs personnages.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques LEFEBVRE

Auteur de L’Amazone du Cirio

Jacques Lefèbvre est né à Trooz (localité sise sur la Vesdre entre Liège et Verviers), le 10 août 1943, durant la seconde guerre mondiale. Peut-être est-ce cet affluent de la Meuse qui le conduit à s'intéresser à l'eau.Après ses gréco-latines, il commence des études de philologie romane à Namur. Il les termine à l'université de Liège où, en 1973, il reçoit, avec la plus grande distinction, le titre de docteur en présentant une thèse sur le vers de Claudel.Dès 1968, il enseigne le français au Collège de Binche. Il fait bientôt partie de la cellule pédagogique de l'enseignement secondaire libre du Hainaut pour les cinquième et sixième années. Son épouse, assistante sociale, lui donne deux enfants. Vivant à Ressaix, localité proche de Binche (en Hainaut), il se passionne pour les activités de la région et participe à la vie artistique et sociale de Binche. Il pratique l'équitation, s'intéresse au sort des enfants défavorisés et, à ce titre, se rend dans le Tiers Monde afin d'amener en Belgique des enfants adoptés. Par l'aquarelle, il aime croquer des paysages de sa région et de Rémuzat dans la France méridionale où il passe ses moments de liberté.En 2000, il est nommé administrateur de l'Association des Écrivains belges de langue française et en 2001, désigné en qualité de conseiller pédagogique.Depuis longtemps, il collabore à diverses revues littéraires et pédagogiques. Il a publié sa première nouvelle en 1981, son premier livre, l'année suivante.
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Le Carnet et les Instants

Le roman, dernier en date de Jacques Lefèbvre, L’amazone du Cirio, commence par une sorte d’accolade littéraire à un projet lancé dans la quiétude du célèbre café restaurant Cirio près de la Bourse de Bruxelles où nous rencontrons le narrateur, ancien professeur de français, romancier dilettante, fin connaisseur des pays de l’Europe orientale, ex pays de l’Est, et une collègue polonaise rencontrée lors d’un Congrès à Vienne et qu’il retrouve à Bruxelles.Ils sont là, attablés devant un half en half – moitié champagne, moitié vin blanc, la boisson du cru – et partagent des confidences et des passions littéraires. Soudain une ombre traverse un rai de lumière.…


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Haut fonctionnaire dans une institution internationale – apparemment établie à Bruxelles – Nathan y anime une «  commission préparatoire  » sur la répression du harcèlement ( mobbing ). Déviance dont il est lui-même accusé suite à la plainte un rien vicieuse déposée par Hermine, sa supérieure directe affectée au service juridique et dépitée par le manque d’attentions que lui porte ce séducteur patenté. À vrai dire il prend cette plainte par-dessus la jambe, autant que les affrontements et les théories exprimées dans le cadre de sa mission comme d’ailleurs la plupart des généralités, des slogans lapidaires et des contraintes promulguées dans le monde d’aujourd’hui, gravement shizophrénique selon le diagnostic de Löwenthal lui-même. Lequel  use benoîtement d’une arme imparable : l’art de pousser ces soubresauts jusqu’au bout de leur prétendue légitimité et de leur faire dégorger leurs apories ou leurs absurdités, que ce soit dans un contexte d’angélisme ou de persécution. En cause notamment le nœud gordien constitué par le redoutable trio : liberté, responsabilité, culpabilité. Avec, pour décor, le combat traditionnel et truqué entre le bien et le mal, en fait aussi imbriqués l’un dans l’autre que les deux têtards figurant le yin et le yang. Problématique qui nourrira entre autres un savoureux dialogue dopé au calva entre Nathan et son vieil ami curé, sorte de quiétiste assez joyeusement inquiet. Cela dit, c’est à la façon géniale et presque enfantine d’Alexandre que Nathan semble avoir résolu le problème du nud. Proche sommes toutes du principe de Schopenhauer selon lequel il ne s’agit pas de se guérir des souffrances de la vie, mais bien de se guérir de la vie en tant que souffrance. Et il s’en donne, le bougre !Pornographe ? Séducteur en tout cas (le contraire exactement du harceleur, animé lui par le dépit d’échouer à séduire), ce qui chez Nathan ressemble davantage à une faculté d’accueil au plaisir (reçu et donné) qu’à une conquête de cosaque. Et si la pornographie n’est en somme que de l’érotisme qui se raconte, alors c’est bien de pornographie qu’il s’agit. Cela dit, Löwenthal y va de bon cœur pour décrire les parties de jambes en l’air de son personnage avec une technicité quasi tutorielle.Cynique ? Nathan l’est assurément, mais à la façon des anciens philosophes grecs, ces «  moralistes  » dont Onfray notamment a rappelé «  qu’en singeant la bêtise humaine, en dénonçant l’hypocrisie et le mensonge, en se riant du pouvoir établi, en démystifiant les idéaux grégaires, ils se sont faits les champions d’une éthique exigeante dont les ‘moralistes’ d’aujourd’hui pourraient utilement s’inspirer  »Mysogine ? Trop allergique en tout cas aux généralités et aux classifications pour assumer ce que l’auteur professe par dérision dans le sous titre du roman, mais aussi à certaines hypocrisies signifiantes comme dans cet épisode – parfaitement rigolo – où, entre deux bruyantes extases, une de ses supérieures, chargée de le contrôler après sa condamnation pour harcèlement (en cause : la fausse plainte d’Hermine), exige de lui les débordements les plus audacieux sous prétexte de mieux démontrer l’ampleur de sa turpitude.Imposteur ? La parole à l’auteur,  déclinée au fil du roman: «  Nathan est le contraire exactement de l’imposteur. Il en a simplement toutes les apparences. Le véritable imposteur, lui, n’en a jamais l’air, n’a pas d’apparence fixe, sait avoir l’air de tout ce qu’on veut, moins l’imposture : il feint le sérieux et le drame, répond parfaitement à tous les désirs, s’adapte et s’identifie à leur objet, au moins formellement. Il conserve donc, envers et contre tout, des apparences convenables. Vides mais convenables  ». Du reste, pour Nathan «  Être considéré comme un imposteur ne le dérangeait pas et, s’il avait porté quelque intérêt à son égo, il aurait même pu en concevoir une forme de fierté  ».Roman provocant ? Sans aucun doute, ce qui en fait, comme toute provocation, un cadeau idéal pour favoriser la réflexion personnelle (en l’occurrence sur l’absurdité ambiante et largement partagée de notre monde contemporain). Avec en sus le plaisir de déguster une écriture inventive et un récit madré où, tels des culs-de-lampe littéraires, alternent çà et là, à l’enseigne des «  deux étendards  », les «  cercles d’or  » diffusés par les cloches de la cathédrale et un malin diable qui se tord de rire dans un coin, comme sur un chapiteau roman. Ghislain…