André-Marcel Adamek   1946 - 2011

PRÉSENTATION
André-Marcel Adamek a atterri le 3 mai 1946, à Gourdinne, petit village de l'Entre-Sambre-et-Meuse. Il a deux sœurs. Son père, flamand, est ouvrier aux chemins de fer et sa mère, normande, est fille de marin. En 1962, ses parents se séparent et la famille se disperse. Adamek est livré à lui-même à l'âge de seize ans. Il poursuit ses humanités à l'Athénée de Braine-l'Alleud, mais il les abandonne bientôt pour aller en Provence où il espère rencontrer Jean Giono. Il vagabonde en France et en Italie avant de revenir à Nieuport où il élève des chiens. Il travaille quelque temps comme steward sur la malle Ostende-Douvres et publie des poèmes dans différentes revues. En 1963, il installe une imprimerie à Schaerbeek et, en 1964, il rencontre Ingrid. 1965 voit la naissance de leur premier fils et la publication de L'Arc-en-cœur nocturne, son premier recueil de poèmes. Il publie, la même année, des nouvelles dans La Dernière Heure. En 1966, il quitte Bruxelles pour l'Ardenne. Il y installe une fabrique de jouets et une boissellerie. Il y invente la crèche parlante et le porte-bouteilles superposable. Un second fils naît en 1968 et, en 1970, il publie Oxygène, un premier roman. Il installe une nouvelle imprimerie à Namur, à la même époque. Le Prix Rossel couronne Le fusil à pétales  en 1974. Le roman est traduit en tchèque en 1977, année où La Hyde, conte fantastique pour la télévision, est diffusé par la RTBF, qui lui commande l'année suivante Les treize femmes de Colin, une série de téléfilms avec Robert Delieu. En 1982, il abandonne son imprimerie et migre en Haute Ardenne pour élever des chèvres, peindre et écrire. L'année suivante, il publie Un imbécile au soleil et débute ses activités de nègre. A l'occasion des 24 heures du Livre au Mans, la Ligue française de l'Enseignement lui attribue le Prix Jean Macé pour le roman en 1984. Il collabore à la revue Trousse-Livres. Le groupe Identités 21 adapte Le fusil à pétales en théâtre musical en 1985 et, l'année suivante, Adamek revient vers Namur où il fonde une maison d'édition ésotérique. Il y publie jusqu'en 1989 plusieurs titres à succès sous différents noms d'emprunt. Enfin, Adamek retourne s'installer dans un petit village d'Ardenne, aux confins de l'Aisne, et y vit avec Ingrid, sa compagne de toujours. Il y peint et y écrit, publie successivement La couleur des abeilles, Le maître des jardins noirs, L'oiseau des morts (prix triennal du roman de la Communauté française), La fête interdite et Le plus grand sous-marin du monde (prix du Parlement). Sans cesser d'écrire, il fonde une maison d'édition spécialisée dans la littérature régionale et en poésie qui rencontre l'estime de la presse et quelquefois de grands succès en librairies, comme avec La glèbe d'Albin-Georges Terrien ou Le plaisir de dire de Robert Delieu.

BIBLIOGRAPHIE


PRIX


NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Le talent fabulateur du regretté A.M. Adamek scintille dans La fête interdite, récit fictif dont le style louvoie entre chroniques du règne de Louis XIV et inventivité des conteurs populaires, menus défauts inclus. Si l’époque et la contrée restent dans le vague, de nombreux détails – armes, métiers, fonctions officielles, etc. – permettent de situer l’action au XVIIe siècle dans une région qui va environ de la Champagne à la Flandre. Rurale pour l’essentiel, elle est ponctuée de villages dont ce Marselane que peuplent cultivateurs, meuniers, éleveurs, charpentiers, auxquels s’ajoutent quelques marchands et bourgeois. Étroitement rythmée par le cycle quaternaire des saisons, la vie de la collectivité est régulée par un pouvoir civil que « surveille »…


Le Carnet et les Instants

À lire ou relire Le plus grand sous-marin du monde d’André-Marcel Adamek dans la nouvelle édition d’Espace Nord – augmentée d’une postface puissamment analytique d’Amaury de Sart –, on croit voir la haute silhouette de l’auteur coiffé de sa casquette de loup de mer, déambulant dans cet univers portuaire et fantasmatique qui lui était aussi cher qu’à Mac Orlan. Un univers propre à peupler son imaginaire d’une collection de personnages divers et singuliers comme les débris précieux ou dérisoires charriés par l’Atlantique sur les sables de Saint-François-le-Môle, cette cité balnéaire en plein déclin. Ici, la pollution a tué toute prospérité, grevé lourdement l’activité touristique, et la casse des vieux bateaux est désormais la seule ressource dont…