Le talent fabulateur du regretté A.M. Adamek scintille dans La fête interdite, récit fictif dont le style louvoie entre chroniques du règne de Louis XIV et inventivité des conteurs populaires, menus défauts inclus. Si l’époque et la contrée restent dans le vague, de nombreux détails – armes, métiers, fonctions officielles, etc. – permettent de situer l’action au XVIIe siècle dans une région qui va environ de la Champagne à la Flandre. Rurale pour l’essentiel, elle est ponctuée de villages dont ce Marselane que peuplent cultivateurs, meuniers, éleveurs, charpentiers, auxquels s’ajoutent quelques marchands et bourgeois. Étroitement rythmée par le cycle quaternaire des saisons, la vie de la collectivité est régulée par un pouvoir civil que « surveille »…
À lire ou relire Le plus grand sous-marin du monde d’André-Marcel Adamek dans la nouvelle édition d’Espace Nord – augmentée d’une postface puissamment analytique d’Amaury de Sart –, on croit voir la haute silhouette de l’auteur coiffé de sa casquette de loup de mer, déambulant dans cet univers portuaire et fantasmatique qui lui était aussi cher qu’à Mac Orlan. Un univers propre à peupler son imaginaire d’une collection de personnages divers et singuliers comme les débris précieux ou dérisoires charriés par l’Atlantique sur les sables de Saint-François-le-Môle, cette cité balnéaire en plein déclin. Ici, la pollution a tué toute prospérité, grevé lourdement l’activité touristique, et la casse des vieux bateaux est désormais la seule ressource dont…