Quelques heures. Quelques jours tout au plus. Intrusion dans l’histoire de treize adolescents. Morceaux de vies. Arrachées. Rêvées. Courses effrénées pour tenter d’exister.Les pas de Jessica se perdent dans les rues froides de Bruxelles, tandis que ceux d’Églantine se cherchent. Les yeux assassins de Nina. Les yeux gris de Marine. Du gris de la pluie au soleil des collines. Les rêves hauts de Maria. Le couteau de Julien. Par amour. Le couteau de Vlad. Pour les faire…
Autrice de La vie par effraction
L’adolescence est communément définie comme la période débutant à la puberté de l’humain, et séparant l’enfance de l’âge adulte. Cette acception biologique se traduit par nombre de chamboulements : le corps se dé- et reforme, l’esprit s’affranchit, les hormones s’affolent, les émotions s’exponentialisent, les cercles sociaux se reconfigurent, la conscience de la vanité de la vie percute. C’est un moment de transition dysharmonique, de tiraillements et d’éclats, de maturation de l’être en devenir. Un hiatus existentiel.Sous la plume de l’anthropologue Jacinthe Mazzocchetti, ce temps de rupture(s) se matérialise dans dix nouvelles, portant chacune (à l’exception de la dernière) le prénom d’un ou deux jeunes dans la tourmente.…
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…