La charrette de Lapsceure

À PROPOS DE L'AUTEUR
Nicole Vershoore

Auteur de La charrette de Lapsceure

Eh oui, cinq livres. J’ai dû longtemps attendre avant de pouvoir écrire. Choses sérieuses d’abord : études, profession, enfants, mari. Mes tiroirs sont pleins d’ébauches, les personnages qui attendent aussi réels que mes dernières rencontres. J’ai publié de nombreux textes sur des auteurs oubliés du XVIIIe et XIXe siècles en Flandre, sur les premiers journaux et spectateurs belges, j’aime le passé parce qu’on y découvre ce qui ne se dit plus, pensée et sensibilité d’alors, modifiées ou, au contraire, toujours pareilles. L’inédit m’attire, l’inavoué, le secret qui n’a rien de honteux mais dont on a honte, de peur de décevoir le goût ou la mode dernier cri. A mon grand étonnement, dès Le Maître du bourg, des lecteurs, jeunes et vieux , m’ont remerciée d’avoir écrit leur histoire. Des années ’60 aux années ‘90, j’ai fait la critique littéraire des parutions néerlandaises, flamandes, allemandes et latino-américaines, et rédigé à Bruxelles et à l’étranger la chronique du théâtre, des festivals du film, de l’opéra, du ballet, des arts plastiques et des expositions historiques. Une journaliste voyage, connaît la solitude des chambres d’hôtel, voit pas mal de gens, les oreilles toujours aux aguets. Il fallait que je commence par une histoire d’amour à Bruxelles, ville attachante trop peu racontée, rarement célébrée à sa juste valeur. Quant à l’histoire du Maître du bourg, l’amour y est un tissu de désir et d’attente. J’avais plusieurs pages au sujet des hommes, de la femme vue par les hommes, du désir des femmes, de l’érotisme et des fêtes du sexe. J’en ai fait l’anthologie Vivre avant tout, réunissant ainsi six nouvelles, un roman court écrit à Rome en juillet 2005 et le roman qui me tient le plus à cœur, Remmer, terminé en mars 2004 à Berlin. Ayant lu les épopées et sagas familiales latino-américaines ou polonaises, déjà dans les années soixante-dix je conçus l’idée de créer dans un décor belge un tableau de notre propre pensée, mentalité et façon de vivre. Les personnages étaient prêts et l’histoire s’amorça. Je ne dus rien inventer, je pris sous dictée ce que j’entendais dans ce curieux souvenir qu’est l’imaginaire. En trois volumes, Les Parchemins de la Tour suivent les passions d’un seul homme, de 1808 à 1895, Le Mont Blandin retrouve les grands débats du XIXe siècle et l’intimité des familles avant le chambardement de l’Expo 58, la télé, la couleur dans la presse et la dispersion en tout sens de l’intérêt et du plaisir. Enfin, la Charrette de Lapsceure reprend la course du temps, passant par une douzaine de vies parallèles, sur un fond de désastres agricoles, d’émigration et de lutte sociale, suivis de quelques réussites, de heureux hasards et du puissant moteur de la volonté. Après l’Oklahoma, deux guerres atroces et le Congo, c’est le retour au bercail dans le paysage compliqué des appartenances politiques. Il s’arrête au moment où la joie demeure. Née le 6 janvier 1939, Nicole Verschoore est docteur en philosophie et lettres (Gand). Après une carrière dans la presse, elle ne fait plus que vivre pour écrire. 2 ŒUVRES QUE JE SOUHAITE FAIRE CONNAÎTRE Maxime Benoît-Jeannin, Georgette Leblanc (1869-1941) Yves-William Delzenne, Ainsi fut dissipé le charme nostalgique

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "La charrette de Lapsceure"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9548 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Sophia

Éléonore DE DUVE , Sophia , Corti, 2025, 88 p., 16 € , ISBN : 978-2-7143-1343-0Incarnation du combat…

Un bol de lait d'ânesse

Dans un roman contemporain, explosant de sensualité et de passion, d'évocations…

Le livre des possibles

En janvier 1943, Justine, étudiante en physique à Grenoble, rentre pour le weekend chez ses parents. Dans le train qui l’y emmène, les claquements de la porte du cabinet de toilette la poussent à quitter son compartiment et à s’enhardir vers le lieu ; elle y découvre un bébé. Elle cherche une explication dans la cabine, puis à l’intérieur du couffin, soulève prudemment la couverture et trouve une paire de chaussons d’un blanc immaculé, un biberon en verre surmonté d’une tête en caoutchouc de bonne qualité et, dépassant légèrement de sous l’oreiller sur lequel repose la tête de l’enfant, un livre à la couverture en cuir marron clair. Elle écourtera son voyage, débarquant en urgence pour les soins du bambin dans un bar d’Aix-les-Bains et, tout en même temps, dans la vie de Leonardo Minelli. Lui, elle et la petite Blanche, le trio qui permettra le couple quelques années durant et qui volera ensuite avec fracas tant le rôle de figurant paternel ne correspond pas au roman familial idéal du père adoptif. Les lectures se multiplient, le romanesque des vies se saisit, Blanche rencontre Émile, son Gatsby le magnifique mais lui, «  il ne lit pas, est-ce clair ?  ». Les évènements se cumulent, Cécile voit le jour, ensuite Jean. Le livre se transmet, se classe parmi les contes. Jean, le désormais Savoyard à Paris, devient «  la bonne raison  » d’Alice. Les possibles du livre familial se restaurent, prennent des allures nouvelles, une valeur inestimable. Léa et Sasha s’ajoutent à cette fable. Les pages de Blanche d’alors révèleront des possibles romanesques dont chaque lecteur est le détenteur des secrets.Une fresque sur quatre générations, une histoire de transmission, d’horizons, de rôle actif du lecteur, ce « créateur » du texte par son interprétation, ses connaissances propres et la conscience de lui-même. Des histoires évènementielles narrées où le «  livre des possibles  » se fait objet itératif, lui qui n’aura de cesse de s’écrire à mesure que la lecture se poursuit. Ce livre se réserve le droit de changer de contenu, de se contredire, d’être incomplet, de ne pas terminer ses phrases, de se moquer de tout, de changer de titre, d’auteur, de maison d’édition, de nombre de pages, de format, de couverture, d’illustrations et de tout ce qu’il jugera bon de modifier. Il décline toute responsabilité en cas d’inconfort du lecteur, d’inadéquation à ses attentes, de préjudice fait à sa sensibilité ou de malaise cardiaque. Dans ce Livre des possibles , l’autrice use de la personnification, dans le style et le contenu, ses procédés stylistiques donnent vie aux motifs de la famille, des liens, des attendus et des rôles assumés ou non. Avec une plume réaliste teintée d’un fantastique insolite, la romancière Véronique Sels offre, avec sensibilité et pointe d’humour, un récit qui célèbre l’acte créatif qu’est la lecture.…