K-Gool®

RÉSUMÉ

Pourquoi la Terre ne répond-elle plus ? C’est pour découvrir la vérité que le capitaine Sam Rhodes entreprend un périlleux voyage de plusieurs millions de kilomètres à bord d’un vaisseau de fortune. La vérité… Quelques mots à griffonner au bas d’un rapport pour donner un sens à ce qui se passe. Rien de plus simple…
Mais sur la Terre, que va retrouver Sam Rhodes ? Les mots ne sont plus le bien commun de tous les hommes. Ils ne courent plus librement de bouche en bouche. Toutes les vérités sont contrôlées.
Pour accomplir sa mission, Sam devra déjouer les pièges d’un monde qu’il ne comprend plus, un monde soumis à la toute-puissance du K-gOOL ®.

COUPS DE CŒUR ET SÉLECTIONS
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pierre Hoffelinck

Auteur de K-Gool®

En marge de son métier d’enseignant, Pierre Hoffelinck est romancier et auteur de nouvelles. A travers son œuvre, il explore les répertoires de l’imaginaire, comme le fantastique, le réalisme magique ou l’anticipation. Il a été récompensé en 2016 par le prix Robert Duterme, de l’Académie royale de langue et de littérature françaises, pour son premier roman, Relation de Karl Götz.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Pierre HOFFELINCK, K-Gool®,  Murmure des soirs, 255 p., 20 € / ePub : 12,99 €, ISBN : 978-2-930657-87-5Que de « cagoules » dans l’Histoire : celle du bourreau, celle de l’Extrême-droite française des années 30 (« La Cagoule »), celle du terroriste ou du cambrioleur, mais jamais encore nous n’avions rencontré K-Gool®…Ce petit ® signifierait-il que l’auteur, qui a réservé le droit de ce nom, a fait un pari sur l’avenir de l’anticipation, de la pertinence et de la fonction de cet étrange objet dans un autre récit ?K-Gool®… est cet accessoire de « bonheur » que les terriens de son roman portent avec obligation et jouissance. Mais revenons au début : une colonie de terriens sur Mars n’a plus de nouvelles depuis de…


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Raconte-moi les pluies

La jeune Charlotte Janin débarque d’un bus sur la Plaza Mayor d’une petite ville mexicaine: «  Oasis formée de cubes miniatures et colorés, qui grimpaient sur les collines entourant le centre-ville  », Dolores «  portait bien son nom : ‘Douleurs’, petite ville asséchée suppliant dans la souffrance la pluie boudeuse  ». La pénurie d’eau est totale : «  121 jours de sècheresse. La municipalité ordonne des mesures de rationnement  », lit-on dans le journal.Charlotte vient enseigner à l’Institut français avec l’intention de s’éloigner d’une famille ardennaise d’un catholicisme rigide. Alexandre Cracosky, le directeur de l’Institut, est cultivé, ambitieux et exalté : quadragénaire passionné de sciences politiques, il professe des idées critiques sur l’ordre financier mondial et projette de devenir ambassadeur. Charlotte lui plaît. Il lui fait découvrir des curiosités locales, morbides, atroces même : un musée de momies, un combat clandestin entre deux chiens féroces. Il l’emmène sur la Colline des Loups visiter la maison de sa mystérieuse amie Gabriela.La belle Charlotte cède aux avances d’Alexandre qui écrit néanmoins des lettres enflammées à Gabriela. Mais la sècheresse vide la ville de ses touristes et bientôt de ses habitants. L’atmosphère se fait inquiétante. L’étrange prêtresse Madaé attire la foule en promettant de guérir tous les maux.Les élèves et les enseignants désertent peu à peu les cours. Alexandre part pour Paris, soi-disant pour solliciter du renfort et des budgets, mais en réalité pour se venger d’un complot dont il s’estime victime et dont il accuse notamment Charlotte. Sombrant dans une folie meurtrière, il est interné en France. Seule, sans ressources, sans eau, la jeune femme est sauvée in extremis de la folie et la mort, après un envol d’oiseaux inespéré qui précède de peu les premières gouttes.Dans Raconte-moi les pluies , Dolores est un corps social qui meurt de soif. La nature cruelle fait s’y déliter les destins humains, sans souci de leurs amours, de leurs souffrances et de leurs vies. La romancière belge d’origine mexicaine Maria de los Angeles Prieto Marin s’inspire avec subtilité du réalisme magique sud-américain pour conter une fable aux accents d’apocalypse silencieuse où la ville et ses habitants manquent de s’abimer dans la sècheresse de la terre. René Begon Partagez : Tweet E-mail Imprimer Articles similaires « La pluie est plurielle, dit-il. Il y en a d'infimes, si timides, qu'on se demande s'il pleut. Non, impossible, le soleil brille. Il y a des pluies sales, qui laissent des traces sur le pare-brise. Il y a aussi des pluies fatiguées, mais plus loin, un arc-en-ciel s'est formé, des lignes de couleur diffuses qui leur donnent la permission de s'arrêter et de prendre du repos. Il y a aussi les pluies de mars, les giboulées, brèves et sauvages. Cette pluie devient parfois de la grêle, comme si l'hiver s'accrochait à la terre, pour y rester. Les gouttes sont acérées et nous font mal. Les tempêtes en hiver tiennent dans la durée. Les oiseaux et les hommes se cachent, le vent frappe aux fenêtres, fait tomber les dernières feuilles jaunes et voler les tuiles des maisons. Des imprudents marchent dans la rue, les vêtements dégoulinent d'une pluie féroce. C'est un rideau de fer qui se referme, qui te coupe du monde tout autour. Une punition pour avoir vécu l'été et avoir oublié la saison froide. Je me souviens de cette pluie. Elle échappe aux parapluies, car les vents les retournent et mouillent les vêtements » C'est ainsi qu'Alexandre me raconte la pluie. Elle me manque. Ici, dans cette petite ville mexicaine, il y a une pénurie d'eau sans précédents. Des oiseaux meurent un peu partout et il n'y a pas une goutte d'eau aux robinets depuis des mois. Peu à peu, tout le monde s'en va : mes collègues de l'Institut français, mes amis et voisins. Les commerces ferment. Je me sens de plus en plus seule car même Alexandre, l'homme de qui je suis tombée amoureuse, s'éloigne de moi. Qui est Gabriela, cette femme qu'il admire tant ? Je dois le découvrir.…

L’occupation du ciel

Gil BARTHOLEYNS , L’occupation du ciel , Payot & Rivages, coll. « Rivages/Imaginaire »,…

Âme blanche

La postérité est quelquefois injuste, le présent trop souvent amnésique et le public belge francophone peu conscient de son patrimoine littéraire. Ainsi des écrivains de valeur connaissent-ils les affres du purgatoire et leurs œuvres restent-elles absentes des rayons des librairies. Pour les femmes, la difficulté est accrue par le fait que l’Histoire littéraire a été écrite par des hommes. Pourtant, dès le début de la Belgique, certaines ont tenté de percer dans un monde des lettres encore exclusivement masculin et ont bravé les préjugés qui entourent les femmes artistes. Ce sont ces figures oubliées que la jeune maison d’édition Névrosée , dirigée par Sara Dombret, entend sortir de l’ombre en publiant une première série de douze livres de femmes écrivains belges. Parmi celles-ci, certains noms sont connus comme Caroline Gravière ou Madeleine Bourdouxhe, alors que d’autres ont totalement disparu de la mémoire collective. 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Elle est un être pur, dont l’innocence est menacée, un ange qui, comme son nom l’indique, pourrait apporter une bonne nouvelle, l’espoir d’un salut.La plume, toute en délicatesse, de Marguerite Van de Wiele cisèle les mots pour dépeindre les sentiments ou dresser des tableaux pittoresques, comme celui du marché d’Anderlecht, vibrant d’odeurs et de couleurs, ou des ruelles du vieux Bruxelles, sillonné par la Senne. Surtout, Marguerite Van de Wiele se livre, dans ce roman publié pour la première fois en 1908, à une dissection des mœurs de la bourgeoisie. Elle pose la question de l’émancipation féminine dans une société où la vie d’une femme ne peut se construire que par les hommes, au sein d’un modèle familial centré autour d’eux. Elle y joint le problème de la place laissée à l’enfance et à la sensibilité au sein d’un univers froid et matérialiste. Elle montre ainsi l’envers de cet âge d’or, qu’on se plait à rêver, d’une Belgique florissante dans la deuxième moitié du 19e siècle.Évangéline est une enfant privée d’enfance par la faute d’une faillite des adultes, qui se révèlent incapables de remplir leur rôle protecteur et encore moins de comprendre les besoins d’un enfant. La première de ces adultes irresponsables est la mère. Elle ne peut cependant être blâmée, car elle est une victime, rejetée par sa famille et enfermée dans un asile. Les premières pages du roman évoquent le paradis perdu de la petite enfance. Quelques sensations suffisent à faire renaître le souvenir enchanté et mélancolique d’un temps où l’affection maternelle était associée à la musique et à la vivacité d’un trop-plein d’émotions, libres de s’exprimer. Déjà, la petite fille éprouvait une sourde inquiétude, comme un voile posé sur ses ravissements d’enfant, voile que la distance du souvenir ne fait qu’accentuer et muer en tristesse. Elle semblait pressentir le drame, qui la précipiterait à jamais hors de l’enfance : l’effondrement de sa mère en elle-même. La culpabilité que ressent la jeune femme à la mort de son mari désorganise en effet cette âme trop sensible. Elle se met à délaisser sa fille avant d’être internée. Lorsqu’Évangéline vient la visiter, bravant l’interdit familial, sa mère est incapable de la reconnaître. Elle tente alors une thérapie par la tendresse. Chez Marguerite Van de Wiele, la sensibilité du cœur est à la fois une fragilité, qui peut mettre en danger, mais aussi l’espoir de se sauver. Si Évangéline parvient à ranimer sa mère, elle provoque toutefois une inversion de génération puisque celle-ci se met à l’appeler « maman ». L’enfant se voit contrainte de rassurer l’adulte et de faire face, seule, à des problèmes qui ne sont pas de son âge.Avec la maladie de sa mère, Évangeline a en effet été placée dans sa famille paternelle, une famille où le cœur n’a pas sa place et qui est dominée par un adulte-roi, capricieux et égoïste, le grand-père, dont la toute-puissance du désir profite de l’allure respectable que confèrent l’âge et de la dignité du médecin. Dans cette famille, les femmes sont reléguées dans la cuisine-cave. Elles vivent en se privant de tout, unies dans le culte du mari et du père, tandis que cette idole familiale parade, confortablement vautrée sur un matelas de mensonges, et exige d’elles sans cesse plus de sacrifices jusqu’à les abandonner dans sa chute. Le portrait de la tante Josine révèle le drame que vivent ces êtres de l’ombre et la manière dont il modèle leur personnalité. La vieille fille apparaît d’abord comme un être sec, dépourvu d’amour, avant de révéler son caractère tragique. Elle est l’exemple de ces femmes que leur milieu a empêchées de s’épanouir et a enfermées dans une dictature du dévouement. Contrairement à sa mère, elle n’est pas aveuglée par la vénération de son père, mais tente tant bien que mal d’assumer la responsabilité de ce parent irresponsable et de gérer le désastre qu’il a laissé pour seul héritage. Une fois libérée de ce poids familial, elle s’en choisit un autre, puisqu’elle part se consacrer aux blessés et aux malades de la guerre du Transvaal.Cette vocation austère, faite de devoirs et de renoncement à soi, attire Évangeline, même si l’espoir d’une vie réconciliée avec la sensibilité de l’âme reste présent au plus profond d’elle. Lorsqu’elle découvre le foyer de son oncle maternel, une telle existence paraît soudain possible, mais l’illusion s’estompe rapidement. Elle y rencontre en effet une autre forme de ces adultes frivoles, incapables d’incarner des repères pour des jeunes gens. Sa tante ne voit en elle qu’un enfant-jouet, une poupée qu’elle se plaît à habiller dans l’espoir de parader dans son cercle d’amies et dont elle se lasse vite.Cette tendance à réduire l’enfant à une chose qui doit correspondre au désir de l’adulte est illustrée, de manière délirante, par une voisine, dont la petite fille est décédée. Profitant de la ressemblance stupéfiante entre les deux enfants, la voisine décide de faire jouer à Évangeline le rôle de la jeune morte en la faisant poser dans ses habits au milieu de ses frères en deuil devant l’objectif d’un photographe, comme si elle était redescendue, pour un instant, du ciel. La mère, tout à la réalisation de son fantasme, ne se rend pas compte du trouble qu’elle provoque dans l’âme mystique d’Évangéline. Pendant longtemps, je vécus dans le regret inconsolable de n’être pas Henriette, d’exister si loin du séjour de paix et de lumière, pressenti, comme par miracle, tandis que je posai pour elle et où j’aurais juré avoir vu des archanges m’appelant, tendant vers moi des bras ailés, alors qu’un objectif était braqué sur ma forme matérielle. L’épisode souligne toutefois la nature angélique de la petite fille, la fluidité de son identité et son envie d’échapper à la pesanteur du milieu bourgeois, où ne l’attend qu’une destinée en…