Les grandes œuvres et les grands créateurs ont toujours attiré les génies (entre eux, ils se reconnaissent). Les exemples sont nombreux, surtout au cinéma : Orson Welles et Kenneth Branagh ont adapté Shakespeare (Je vous conseille vivement le Othello de O. Welles, un chef-d’œuvre !) On peut également évoquer Jean-Paul Rappeneau, qui lui va transposer à l’écran Cyrano de Bergerac avec un Gérard Depardieu au sommet de sa forme… Mais bien avant ces grands réalisateurs et acteurs, il y en a un qu’il faut remercier, tellement la performance est remarquable, c’est Georges Méliès. Comme je dis toujours, « Les frères Lumières ont inventé le procédé, lui a créé le cinéma. » Celui qui nous fait rêver, frémir et partager tant d’émotions. Rappelons que Méliès venait de la scène. Il avait racheté le théâtre du magicien Robert Houdin à sa veuve en 1888, théâtre dans lequel il commencera ses premiers tournages, consacrés à la… magie !
C’est à l’aube du vingtième siècle, en 1902, que Méliès va adapter Jules Verne avec « Le voyage dans la Lune » avec cette fameuse scène que tout le monde connaît, où l’on voit la Lune se prendre une fusée dans l’œil ! Cinq ans plus tard, il remet le couvert avec « Deux cents milles sous les mers (ou le Cauchemar du pêcheur) ».
François Crunelle qui a également écrit dans cette collection sur Jean Ray et sur Marcel Pagnol, nous invite ici à un parcours où il décrit parfaitement, au fil des pièces, l’ambiance et les univers du créateur de « Cinq semaines en ballon ». Un voyage à travers un monde qui en appelle un nouveau. La fin du 19ème siècle est propice à toutes les nouveautés, toutes les audaces : aviation, invention, machines futuristes… de quoi alimenter le cerveau d’un génie tel que celui de Jules Verne.
Gaëtan Faucer
Auteur de Jules Verne : Voyage de Bruxelles à Amiens (L'Article n°48)