Journal d’un départ : Photographies de Bretagne

RÉSUMÉ

D’entre les créatures, l’humaine évolue entre deux chaises, entre l’immersion des sens et la représentation mentale. Comme le notait l’ethnologue Claude Lévi-Strauss, il ne suffit pas que l’aliment soit bon à manger; encore faut-il qu’il soit bon à penser. Ainsi louvoyons-nous entre le réel et le vrai, entre ce que nous vivons et ce que nous en concevons.

Ainsi en est-il de ces « Photographies de Bretagne » où se love le poème.

La Bretagne, terre de légendes aux paysages inspirants, a captivé plus d’un poète en quête d’un ailleurs où les départs s’ouvriraient sur la merveille du rêve vivant. Les fées se manifestent à qui est à même de les apercevoir dans le mystère des forêts, dans le poudroiement de la lumière. Quelle peine alors, lorsque les activités humaines y font obstacle :

Soudain, alors que je m’apprêtais à en revisiter la connaissance, devant l’entrée de la ligne barrée, enrochée, que j’empruntais par cœur et devant le vieux sentier détruit par un abattage furieux, je ne vis plus dans Brocéliande que Paimpont et amendes, qu’interdits de marcher sur la pelouse. Il me sembla que s’étaient évaporés les chemins de poussière où venait bourdonner la lumière à l’improviste des bruyères, que tout était tracé, borné, fléché, qu’en ces lieux où je buissonnais à l’aventure dans l’arrière-pensée des légendes, comme à l’horizon du rêve, la sauvagerie même s’était évanouie, le naturel, chassé. N’en demeurait qu’une lande insipide, aux mystères éventés, disciplinée à des parcours encadrés. D’un coup, il me sembla que cette Bretagne me sortait du cœur.

Les photos qui illustrent ce recueil parlent de vallées noyées au profit d’un barrage hydroélectrique et de jaillissement d’écume, symbole d’un éternel recommencement.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Michel Aubevert

Auteur de Journal d’un départ : Photographies de Bretagne

Jean-Michel AUBEVERT est né à Bruxelles (Uccle) le 21 juin 1952. De formation littéraire, il se consacre à l'écriture poétique depuis de nombreuses années. Familier des enchantements où se profilent les mondes ailleurs, amoureux des jardins où s'invite l'âme des jardiniers, il tutoie la poésie depuis toujours. Musicien des mots, il y transcrit ses bonheurs, ses peines, ses révoltes.Poésie:
  • Nombre de chienne, Amay, Editions de l'Arbre à paroles, 1997.
  • Enfant de son père, Lille, Editions du Rewidiage, 1999.
  • Avec les petites filles, Lille, Editions de la Maison de la Gare, 1999.
  • Dormeurs égalitaires, Suisse, Editions de l'Amble, 2000.
  • Les enchantements, Mont-Saint-Guibert, Editions le Coudrier, 2001.
  • Abracadabra!, Mont-Saint-Guibert, Editions le Coudrier, 2001.
  • Notre patrie des schizophrènes, Mont-Saint-Guibert, Editions le Coudrier, 2004.
  • Cette eau si claire, Mont-Saint-Guibert, Editions le Coudrier, 2005. (Livre objet, collection "Sotilèges")
  • Bestiare ornithorynque, Mont-Saint-Guibert, Editions le Coudrier, 2005.
  • Poème des lampes, Lille, Editions de L'Epi de Seigle,  2003.
  • Venir au jour, Mont-Saint-Guibert, Le Coudrier, 2008.
  • Chemin du dernier vivant, Mont-Saint-Guibert, Le Coudrier, 2006.
  • La leçon d'écriture, L'Ane qui butine, 2007. Coll. Les pamphlets.
  • Chairs de peau, Mont-Saint-Guibert, Le Coudrier, 2008. Collection "Sortilèges".
  • Venir au jour, Mont-Saint-Guibert, Le Coudrier, 2008.
  • Utilités du rêve, Le Coudrier, 2011. Collection "Sortilèges".
  • De lanterne et d'améthyste, Le Coudrier, 2012. Illustrations de Joëlle Aubevert.
  • Soleils vivaces, Le Coudrier, 2015.
Parus en revue ou complément de revue:
  • Epiphanie des pissenlits, 2002 (dans "Comme un Terrier dans l'Igloo").
  • Cette eau si claire, 2004 (complément à la revue "Décoll").
Prose:
  • La chute dans le miroir, Editions De Boeck  Université, 1991.
Revues:Jean-Michel AUBEVERT a publié des textes, tant poétiques que d'opinion, dans diverses revues, dont l'Arbre à Paroles, Dixformes-Informes, Comme un Terrier dans l'Igloo, Bleu d'Encre, Remue-Méninges, la Nouvelle Revue Moderne. Cette dernière lui a consacré un numéro hors série en 2003: "Cavernes de l'Ange". À consulter :"Jean-Michel Aubevert : les utilités du rêve". In : Reflets Wallonie-Bruxelles : la pensée wallonne, n°29, juillet-sept. 2011, p.16.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Journal d’un départ : Photographies de Bretagne"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 19177 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Nous sommes tous des playmobiles

La collection « Espace Nord » accueille dans son conservatoire…

Les couleurs de demain

Les enfants sont démoralisés : le monde semble aller si mal, comment faire pour changer…

Mon corps, ce lieu de poésie témoin d’expérimentation criminelle

« Le 1 er  avril 2020, une journaliste avait réagi à la lettre indignée que j’avais adressée à la Première Ministre belge du gouvernement de transition, Sophie Wilmès, face au scandale  Proximus  : alors que le peuple belge est confiné depuis le 13 mars en raison de la pandémie de Coronavirus, les médias révèlent que la compagnie de téléphonie belge s’apprête à déployer parcimonieusement la 5G sur l’ensemble du territoire. Vingt-sept communes en Flandre, vingt-six en Wallonie feraient l’objet de zones tests. Les responsables communaux et les citoyens avaient-ils été consultés ? Bien sûr que non ! »  Ancrant son témoignage dans les bavures d’un geste politique indécent, l’auteure interroge la fuite en avant technologique et ultralibérale des sociétés numériques fondées sur des impératifs matérialistes et économiques au détriment de l’intégrité de la biosphère et de l’humanité.  Illustration de couverture : Théo Bouvier Chanquia « Le 1 er  avril 2020, une journaliste avait réagi à la lettre indignée que j’avais adressée à la Première ministre belge du gouvernement de transition, Sophie Wilmès, face au scandale Proximus : alors que le peuple belge est confiné depuis le 13 mars en raison de la pandémie de Coronavirus, les médias révèlent que la compagnie de téléphonie belge s’apprête à déployer parcimonieusement la 5G sur l’ensemble du territoire. Vingt-sept communes en Flandre, vingt-six en Wallonie feraient l’objet de zones tests. Les responsables communaux et les citoyens avaient-ils été consultés ? Bien sûr que non ! » Ancrant son témoignage dans les bavures d’un geste politique indécent, l’auteure, électrosensible, interroge la fuite en avant technologique et ultralibérale des sociétés numériques fondées sur des impératifs matérialistes et économiques au détriment de l’intégrité de la biosphère et de l’humanité.   ÉCOUTER UN EXTRAIT :    SonaLitté · Caroline Bouchoms - Mon corps, ce lieu de poésie…