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) Maurice Peltier est d’abord de son village. On le retrouve souvent, lui, et ses activités traditionnelles, comme le tir à l’arc ou la fanfare. Le patrimoine architectural y occupe la première place avec la chapelle au chêne dont il a assuré le sauvetage, le Moulin du gouff ou le Pont Mouchon, victime malheureuse des travaux de la wateringue. (…
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Mais notre poète a bien dautres sujets de création. Il s’est beaucoup intéressé à Ath, à son histoire, à ses monuments et à sa ducasse. Il crée un dialogue inédit entre quatre saints de l’église Saint-Martin. La même église est aux prises avec le diable (le sauvage) venu du char des Pêcheurs napolitains. La chapelle Saint-Fade retient tout particulièrement son attention, il lui consacre deux poèmes savoureusement humoristiques.
Il n’oublie pas les villages du pays d’Ath : Bouvignies, son dialecte et ses jeux traditionnels ; Mévergnies, sa fontaine du Grand Marais ; Maffle, ses Quatre Saints Couronnés et ses tailleurs de pierre. Les moulins l’ont aussi passionné : Irchonwelz mû à la force de l’eau mais aussi Moulbaix et Stambruges qu’il a beaucoup représentés.
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) Ce recueil fait connaître ou retrouver une oeuvre éclectique, un fleuron de la littérature dialectale athoise et revèle une personnalité artistique originale aux talents pluriels. (Jean-Pierre Ducastelle, extrait de la préface.)
Auteur de J'cante mes rachennes : Souvenirs du pays d'Ath
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…