« Comment avait-il fait ? Comment avait-il fait pour traverser la vie (l’horrible vie, avec ses pièges, ses coups bas, ses mensonges et ses désillusions), comment avait-il fait pour la traverser en conservant intacte cette incroyable gentillesse ? La vie qui salit, qui tord, qui abîme et détruit tout – oui, me disais-je en regardant Jan, comment l’avait-il traversée avec pour seule arme cette profonde, totale, absurde gentillesse ? Tout avait glissé sur lui sans l’abîmer. »
Un dimanche d’été, désœuvrée, elle est entrée par hasard dans un club de jazz de Bruxelles. Jan était au piano et elle est tombée amoureuse. De l’homme, de l’artiste. Émerveillée par leur complicité et leur entente charnelle, elle s’investit dans cette histoire avec une ferveur qui la surprend elle-même. À soixante ans, elle sait le prix du bonheur et c’est avec une passion que l’âge n’a pas émoussée qu’elle fera tout pour le protéger.
Auteur de Jan : Sur un air de jazz
« La musique est moins mystérieuse que la vie, c’est peut-être pour ça que je fais de la musique », disait un jour Keith Jarrett. Jan, le pianiste (fictif) du roman éponyme d’Emmanuelle Pol, au toucher aérien, aurait pu le dire lui aussi — lui pour qui « la musique était le réel. Pas de transcendance. Elle était le concret, ce qu’il y avait de plus concret. » Un concret fait de compositions, de répétitions, de concerts, d’enregistrements. Tandis que sa vie, elle, est faite de blessures, d’angoisses, de peurs, de solitude. De creux aussi. Et ce, dès avant sa naissance. Et ce prénom qu’il porte, peut-être à cause d’un célèbre collaborateur nazi flamand, dont c’était le deuxième prénom…Ce musicien,…
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