On ne savait pas, avant cela, ce que signifiait
être chez soi.
Enfin immenses à Immensità.
Mauve a dix-sept ans, une mère virtuose, deux pères à l’écoute et la vie devant elle, quand un violent séisme détruit sa ville natale. Ensevelie sous les gravats, elle songe à monsieur Cha, son professeur de trompette, et au Jardin, véritable cœur battant d’Immensità, où l’on se rencontre, se distrait, se cache et où l’on est même enterré. Une fois sauve, Mauve franchit pour la première fois les frontières de la ville afin d’être soignée. Dans ce dispensaire étranger, elle rencontre Pons et Léore. Ensemble, ils attendent des nouvelles de leurs proches, se soutiennent, guérissent et réfléchissent à Immensità, à ce qu’elle fut et deviendra, une fois reconstruite.
Dans cette utopie à la fois âpre et délicate, Victoire de Changy déploie toute son imagination et la singularité de son écriture pour interroger la notion de société idéale et les possibilités de vie en commun. Accordant une place centrale aux corps, à la nature et à l’architecture, elle bâtit un texte où tous les sens sont en éveil, récit d’une émancipation individuelle mais aussi de toute une société, invitant à une réflexion sur la liberté, la solidarité et l’inclusivité.
Autrice de Immensità
Victoire DE CHANGY, Immensità, Cambourakis, coll. « Cambourakis Tex », 2024, 100 p., 15 €, ISBN : 9782366248630Plus lumineux et clair que le violet dans la gamme duquel il se décline, le mauve, équilibrant l’ardeur rouge et la sérénité bleue, symbolise dans le monde ésotérique la transformation spirituelle, l’intuition et la sagesse, la créativité et l’imagination. Élégante vivace estivale, la mauve, son homonyme féminin, parsème les sols de bouquets joyeux quand, en breuvages infusés, elle ne tapisse pas de douceur les gorges irritées et d’apaisement les digestions compliquées. Mauve, c’est le prénom que porte l’héroïne de Victoire de Changy, comme s’il avait été pensé lettre par lettre en attente de son âme. C’est sa…
Le concerto pour la main gauche
Bien des années après la Seconde Guerre mondiale, Gabriel et Tony se…
Trône, au rang des nouveautés de la rentrée littéraire, Nos vendredis , premier roman de…
En janvier 1943, Justine, étudiante en physique à Grenoble, rentre pour le weekend chez ses parents. Dans le train qui l’y emmène, les claquements de la porte du cabinet de toilette la poussent à quitter son compartiment et à s’enhardir vers le lieu ; elle y découvre un bébé. Elle cherche une explication dans la cabine, puis à l’intérieur du couffin, soulève prudemment la couverture et trouve une paire de chaussons d’un blanc immaculé, un biberon en verre surmonté d’une tête en caoutchouc de bonne qualité et, dépassant légèrement de sous l’oreiller sur lequel repose la tête de l’enfant, un livre à la couverture en cuir marron clair. Elle écourtera son voyage, débarquant en urgence pour les soins du bambin dans un bar d’Aix-les-Bains et, tout en même temps, dans la vie de Leonardo Minelli. Lui, elle et la petite Blanche, le trio qui permettra le couple quelques années durant et qui volera ensuite avec fracas tant le rôle de figurant paternel ne correspond pas au roman familial idéal du père adoptif. Les lectures se multiplient, le romanesque des vies se saisit, Blanche rencontre Émile, son Gatsby le magnifique mais lui, « il ne lit pas, est-ce clair ? ». Les évènements se cumulent, Cécile voit le jour, ensuite Jean. Le livre se transmet, se classe parmi les contes. Jean, le désormais Savoyard à Paris, devient « la bonne raison » d’Alice. Les possibles du livre familial se restaurent, prennent des allures nouvelles, une valeur inestimable. Léa et Sasha s’ajoutent à cette fable. Les pages de Blanche d’alors révèleront des possibles romanesques dont chaque lecteur est le détenteur des secrets.Une fresque sur quatre générations, une histoire de transmission, d’horizons, de rôle actif du lecteur, ce « créateur » du texte par son interprétation, ses connaissances propres et la conscience de lui-même. Des histoires évènementielles narrées où le « livre des possibles » se fait objet itératif, lui qui n’aura de cesse de s’écrire à mesure que la lecture se poursuit. Ce livre se réserve le droit de changer de contenu, de se contredire, d’être incomplet, de ne pas terminer ses phrases, de se moquer de tout, de changer de titre, d’auteur, de maison d’édition, de nombre de pages, de format, de couverture, d’illustrations et de tout ce qu’il jugera bon de modifier. Il décline toute responsabilité en cas d’inconfort du lecteur, d’inadéquation à ses attentes, de préjudice fait à sa sensibilité ou de malaise cardiaque. Dans ce Livre des possibles , l’autrice use de la personnification, dans le style et le contenu, ses procédés stylistiques donnent vie aux motifs de la famille, des liens, des attendus et des rôles assumés ou non. Avec une plume réaliste teintée d’un fantastique insolite, la romancière Véronique Sels offre, avec sensibilité et pointe d’humour, un récit qui célèbre l’acte créatif qu’est la lecture.…