Histoire d'un livre : Un mâle de Camille Lemonnier


RÉSUMÉ

À propos du livre (début du Chapitre 1)

«Est-ce que nos livres, après tout, ne sont pas toujours faits des miettes de notre vie?» En posant la question comme il le fait, Lemonnier reconnaissait l’étroit rapport qui existe entre la propre expérience de l’écrivain et la matière de son oeuvre, les mille liens qui unissent celle-ci à celui-là.

Des quelque soixante-dix volumes qu’il a publiés, aucun mieux qu’Un mâle n’aiderait à montrer cette relation;…



DOCUMENT(S) ASSOCIÉ(S)

Table des matières I. Burnot ou les grandes vacances d'un jeune faune… II. Cachaprès prend corps — Influence des peintres — Nemrod se documente — Au 17 de la rue de la Victoire — «Un peu plus loin la forêt commençait» — Le verger de Groenendael — Le manuscrit d'Un Mâle — Sa date de composition, son titre III. Un romancier en quête d'éditeur — Les tergiversations de Lemerre — Un ami au grand coeur : Léon Cladel — Lemerre ou Kistemaeckers? IV. La publication dans l'Europe — Un scandale imaginaire — Premières critiques et premières approbations — Cladel encourage et conseille Lemonnier — Les corrections de Lemonnier V. Encore la question d'éditeur — Enfin Kistemaeckers vint — Lemonnier, forçat de lettres et époux malheureux VI. Un projet de préface qui aboutit à une dédicace — Camille Lemonnier et Barbey d'Aurevilly VII. La publication d'Un mâle — L'édition originale et l'édition de bibliophile — Lemonnier contre Kistemaeckers — Les autres éditions et leurs variantes — L'opinion de quelques contemporains : Villiers de l'Isle-Adam, Champfleury, Émile Zola, Edmond de Goncourt, J.-K. Huysmans — Le prétendu «enthousiasme» de Flaubert VIII. L'accueil de la critique en France et en Belgique IX. En guise de conclusion Appendices : I. Un passage du manuscrit II. Quelques variantes d'Un mâle III. Autour d'un livre, par Guy de Maupassant IV. Chronologie de Lemonnier Table des illustrations

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Camille Lemonnier, le « Zola belge », déconstruction d’un poncif littéraire

Les clichés, les lieux communs et les poncifs ont la vie dure et parfois nous polluent. Ils s’imposent à l’esprit, à la bouche et à la plume plus vite que la précision, la complexité et la nuance. Il en est en littérature comme ailleurs. Ainsi Camille Lemonnier ne cesse-t-il pas d’être considéré comme le Zola belge. Comme si, par ces mots, on avait tout dit, de son œuvre. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Dans Camille Lemonnier, le « Zola belge », déconstruction d’un poncif littéraire , le critique Frédéric Saenen, fidèle collaborateur du Carnet et les Instants , explique la genèse de ce lieu commun, met en évidence les mécanismes de sa viralité afin de mieux le défaire et avancer des propositions nouvelles. Faut-il le rappeler, Camille Lemonnier (1844-1913) est un écrivain à l’œuvre riche et variée (critique d’art, romans, contes, récits, etc.) et à l’écriture puissante ; il est l’auteur d’une cinquantaine de livres (plusieurs titres sont réédités dans la collection « Espace Nord »). Frédéric Saenen le tient pour le «  germe et le socle de Nos Lettres  ». Pourtant, au 19e siècle, on le comparait souvent, quand on ne le soupçonnait pas d’en être le plagiaire, à Victor Hugo, Léon Cladel, Jules Barbey d’Aurevilly, Gustave Flaubert. Et bien entendu à Émile Zola, chef de file du mouvement naturaliste, dans lequel Camille Lemonnier s’inscrit en partie, même si, comme le montre Frédéric Saenen, on ne peut l’assigner à un courant littéraire. De là découlera l’appellation de Zola belge. Elle circulera déjà de son vivant, peut-être même dès la parution d’ Un mâle , son roman le plus fameux. Le mot « belge » est d’ailleurs tout aussi important que celui de « Zola » dans ce syntagme car on fera de Lemonnier le premier écrivain belge, et aussi le dernier, si on le considère comme le parangon de l’identité belge. D’ailleurs Frédéric Saenen confirme cette affirmation, tout en précisant, au passage, ce que serait le sillon profond de la littérature belge. Selon lui, il ne s’agirait pas du surréalisme mais de «  l’expression directe des pulsions premières et de l’instinct, qui pousse l’individu au passage de la ligne et au seuil de la tragédie intime.  »Pour déconstruire le poncif de « Zola belge », Frédéric Saenen ne se contente pas de s’interroger sur la manière dont ce dernier s’est forgé et répandu, mais il analyse, à travers la littérature critique, les liens qui unissaient Lemonnier et son collègue français ainsi que leurs œuvres respectives. Aussi, de page en page, remet-il en lumière ce qui est occulté par le cliché : Lemonnier, réaliste décadent, virtuose du style, écrivain de la péri-urbanité, relecteur de la Bible, explorateur halluciné de l’intime, peintre du peuple belge. En refermant Camille Lemonnier, le « Zola belge », déconstruction d’un poncif littéraire , on ne peut que féliciter Frédéric Saenen d’avoir su démontrer, de façon condensée, la grandeur et l’originalité de l’œuvre de Lemonnier. Nous ne pouvons d’ailleurs qu’adhérer à sa proposition de faire de Camille Lemonnier le…

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