Histoire de l’édition en Belgique (XVe-XXIe siècle)

À PROPOS DES AUTEURS
Tanguy Habrand

Auteur de Histoire de l’édition en Belgique (XVe-XXIe siècle)

Tanguy Habrand est licencié en Langues et Littératures romanes, et titulaire d’un DEA interdisciplinaire en Philosophie et Lettres (orientation Sciences du Livre). Assistant et maître de conférences au sein du Département Médias, Culture et Communication (ULiège), il est membre du Centre d’Étude du Livre Contemporain (CELIC). Il travaille également aux éditions Les Impressions Nouvelles en tant que responsable de la collection « Espace Nord » (propriété de la Fédération Wallonie-Bruxelles, riche de près de 400 titres du Patrimoine littéraire francophone belge), et de la collection « La Fabrique des Héros », en codirection avec Dick Tomasovic. Il a publié, en 2007, un ouvrage portant sur l’absence d’un prix fixe du livre en Belgique, complété en 2010 par un rapport sur l’harmonisation du prix du livre importé de France en Belgique pour le compte de la Direction générale de la Culture. Il a publié en 2020 un essai sur Le Livre au temps du confinement. Il mène une thèse consacrée à la théorie de l’indépendance éditoriale qui sera déposée au cours de l’année académique 2020-2021. Tanguy Habrand se consacre à la socio-économie des circuits du livre dans le prolongement des travaux initiés à l’Université de Liège en la matière (Yves Winkin, Pascal Durand), des théories de l’institution (René Lourau, Jacques Dubois), de la sociologie des champs (Pierre Bourdieu) et de l’analyse des stratégies éditoriales (Jean-Yves Mollier, Bertrand Legendre). L’une des particularités de sa ligne de recherche est d’associer étroitement pratique et théorie : travaillant à mi-temps dans l’édition, il fréquente assidûment le terrain et veille, en outre, à exercer un travail d’expertise dans le monde du livre.
Pascal Durand

Auteur de Histoire de l’édition en Belgique (XVe-XXIe siècle)

Pascal Durand est professeur à l’Université de Liège, où il dirige le Centre d’Étude du Livre Contemporain. En juillet 2001, il a co-dirigé le colloque international de Cerisy-la-Salle sur Pierre Bourdieu. Spécialiste de la poésie moderne et de Mallarmé, auquel il a consacré plusieurs ouvrages, il a publié aussi Médias et Censure(éd. de l’Université de Liège, 2004),Naissance de l’éditeur(avec A.Glinoer, Les Impressions Nouvelles, 2005) et L’Art d’être Hugo, lecture d’une poésie siècle (Actes Sud, coll. « Un endroit où aller », 2005). Avec Sarah Sindaco, il a co-dirigé Le Discours néoréactionnaire (éd. du CNRS, 2015). Avec Jacques Dubois et Yves Winkin, il a publié le volume collectif Le symbolique et le social : la réception internationale de la pensée de Pierre Bourdieu (Presses universitaires de Liège, 2015). La Modernité romantique, de Lamartine à Nerval, qu’il a signé avec Jean-Pierre Bertrand aux Impressions Nouvelles, constitue le premier volet d’un diptyque consacré à l’histoire sociale des formes poétiques au XIXe siècle, dont le deuxième volet est paru simultanément aux éditions du Seuil (Les Poètes de la Modernité, de Baudelaire à Apollinaire, coll. « Points Lettres », 2006)
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Le Carnet et les Instants

On a souvent une vision réductrice et convenue du domaine de l’édition. Il évoluerait lentement, tel un bouchon de liège dérivant sur un étang ; son rythme suivrait, de loin en loin, celui des progrès techniques et des transformations économiques. Un livre serait toujours un livre : un auteur pour l’écrire, un éditeur pour le publier et des libraires (incarnés ou en ligne) pour le vendre. Si on ne peut ignorer la tempête du numérique, ne serait-elle pas limitée à rugir dans un verre d’eau ? Car l’édition utilise les outils informatiques depuis les années 1980. La lecture sur un support numérique n’est que la partie ultime et visible ; dès la conception du manuscrit, l’écrivain travaille déjà le plus souvent sur une version dématérialisée qu’il enverra…


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