Harry Dickson : Le Sherlock Holmes américain (volume 19) : Le Monstre blanc






À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean Ray
Auteur de Harry Dickson : Le Sherlock Holmes américain (volume 19) : Le Monstre blanc
Conteur avant tout, Jean Ray affûta son style comme on affûte le tranchant d'une arme : atmosphères inquiétantes, suspense où rôde l'ombre, chutes féroces, s'appuient sur ce langage haut en couleurs, truculent, efficace et poétique tout à la fois, en de courts récits où l'énigme et l'épouvante se disputent l'hégémonie. En cette première moitié du XXe siècle où - il faut le souligner - on ne l'écouta pas très attentivement, Jean Ray créa une oeuvre singulière et troublante qui lui vaudra d'être désormais salué comme un Maître du fantastique. Une biographie de Jean Ray "digne de ce nom" nous plonge d'emblée dans la perplexité. Dire que Jean Ray eut deux vies serait inexact. De sa vie qui fut celle d'un homme de Gand, aux prises avec une carrière culturelle dont il essayait de vivre, on peut certes parler. Plusieurs enquêtes furent ouvertes et les critiques se lancèrent sur les traces de l'homme énigmatique. Nous donnons ci-après quelques précisions utiles. Mais il nous paraît tout aussi essentiel, sinon davantage, de souligner l'importance de la légende dont le maître conteur s'entoura - petit-fils de sioux, pirate, dompteur de lion... - Jean Ray aimait sa légende, et il était habile à la nourrir, ce qui en fit trébucher plus d'un parti en quête de la vérité. Il nous semblerait injuste de réduire à rien cette extraordinaire construction qu'un narrateur fit de sa vie même, sur le mode fantastique, tant il est vrai que le réel n'est souvent qu'une question de regard - Voir aussi le n° spécial Jean Ray/John Flanders de la revue (Bruxelles, Phénix n° 11, 1987 - 1992), regroupant des interview de H. Vernes, A. van Hageland, G. Keller, Th. Owen, F. Goidts, A. Verbruggen, L. Tavernier, D. De Kessel, L. De Budt, J.-B. Baronian, E. C. Bertin, H. Clément, Fr Truchaud... - au sujet de Jean Ray. "Ce regard sur les choses", Jean Ray l'a promené toute sa vie. Il est fort possible que maintes enquêtes approfondies nous révèlent une réalité fort plate là où il voyait magie et pittoresque. Alors, plutôt que de le traiter de menteur ou de mythomane, pourquoi ne pas dire tout simplement "poète"? (J. Van Herp, in Cahier de l'Herne, p.46). 8 juillet 1887 : Naissance de Raymond Jean Marie De Kremer, fils d'un employé de la Gare maritime de Gand et d'une institutrice. Il naît près du port, dans le "Ham". Écolier sage, il étudie à Gand et à Tournai. Il entreprend des études à l'École Normale de l'État et échoue. Nous sommes en 1906. 1907 : Jean Ray entame la série impressionnante de ses publications. Elles s'accumuleront tout au cours de sa vie, signées des noms de Ray et de John Flanders, de divers pseudonymes et initiales, ou laissées sans signature. Une véritable enquête serait nécessaire pour rassembler l'ensemble de ses publications. Aux poèmes d'amour et nouvelles des débuts s'ajoutent des articles d'information, des reportages d'actualité et plus tard des textes critiques. D'emblée, la plume s'est faite bilingue. De 1909 à 1919 : dix ans s'écoulent au cours desquels Jean Ray, employé à l'administration, participe avant tout à la vie théâtrale de Gand. En collaboration avec l'un ou l'autre, il écrit des textes et des couplets en français pour plusieurs revues jouées à Gand, ou tournant en Flandre. Dans cet univers, il rencontre l'actrice Nini Balta, qu'il épouse. En 1913, naît Lulu. Ma petite fille Lulu a des yeux noirs comme la nuit qui s'avance, ses cheveux coulent comme les ténèbres d'une nue nocturne. Elle est grave et très belle. Son arrière grand-mère était une squaw d'une tribu perdue du Dakota et elle fut certainement sorcière. Jean Ray in Les cercles de l'épouvante. De 1919 à 1926 : La collaboration de Jean Ray à des publications prend de l'extension. Il quitte l'administration. On le retrouve à la revue Ciné où il publie ses contes et dont il devient rédacteur en chef. Il débute dans la critique au Journal de Gand dont il sera l'ultime secrétaire de rédaction. En 1923 naît L'ami du livre dont il est le directeur littéraire. En 1925 paraissent Les contes du whisky, premier recueils de nouvelles fantastiques qui fait immédiatement parler de lui. 1926 : Associé à un agent d'affaires, Jean Ray est pris à parti par la Justice, déclaré en faillite, condamné et emprisonné. Il est libéré en 1929, sa carrière est étranglée. Les années trente : Sur les conseils de Pierre Goemaere, Jean Ray impose un autre pseudonyme, John Flanders, qui signe désormais son nouveau départ. Goemaere ne s'y trompe pas et publiera dans la Revue belge certains Contes du whisky et des inédits qui dormaient dans les tiroirs... Le psautier de Mayence, par exemple ! En 1931 paraît La croisière des ombres. Parallèlement à cette tribune littéraire, Ray entame sa collaboration bilingue avec l'abbaye d'Averboode, spécialiste des publications pour enfants et adolescents. Romans d'aventure, récits destinés aux feuilletons, reportages, scénarios de bandes dessinées, la diversité étonne. Mais surtout, l'ampleur de la production est telle - elle s'étendra jusqu'à la fin de la vie de Ray - qu'elle laisse rêveur. A la même époque, Ray signe un contrat qui l'engage à traduire une série de récits policiers. Il les réécrira tout à fait, en s'inspirant des seules illustrations et de tout ceci naîtront une centaine d'Aventures de Harry Dickson, le Sherlock Holmes américain. Revues par Ray, les histoires se sont fortement échevelées, créant un genre mi-policier, mi-fantastique très particulier. Il faut encore mentionner la création, en 1936, de l'illustré pour jeunes Bravo, dont Ray est secrétaire de rédaction. Cette revue prend d'emblée une importance considérable, publiant la bande dessinée américaine qu'elle fait connaître au public. En quatre ans, outre qu'il y crée les scénarios d'une série de bandes dessinées réalisées par le peintre Frits Van Den Berghe, John Flanders y publie 197 nouvelles, toutes signées de pseudonymes, et 23 feuilletons. C'est dire le type de production dans lequel il est engagé désormais, et qui lui ressemble : la luxuriance de l'imagination sans cesse sollicitée; dans le dos, le couteau impératif d'une vie quotidienne à assurer; les inévitables déchets liés à une telle profusion. Les années de guerre : si elles freinent les publications dans une presse politiquement surveillée, elles ont cependant favorisé l'édition belge qui, coupée de la France, avait à répondre de la soif de lecture en Belgique. A cette époque, la Belgique publia des Belges et leur demanda même des manuscrits ! Récits fantastiques et policiers - fiction délassante qui ne touchait pas à la politique du jour - étaient fort prisés. A l'instar d'autres auteurs belges, Ray édita la majorité de ses recueils durant ces années de guerre, Le grand nocturne, Les cercles de l'épouvante, Les derniers contes de Canterbury ainsi que ses deux romans Malpertuis et La cité de l'indicible peur. C'est en 1947 que Jean Ray publiera son dernier recueil de nouvelles, Le livre des fantômes (Le carrousel des maléfices et Les contes noirs du golf étant posthumes). Dix ans vont s'écouler (1945-1955) durant lesquels Ray multiplie récits d'aventure, feuilletons, scénarios et nouvelles pour différentes publications destinées à la jeunesse. Pour ne citer qu'eux, on le retrouve chez Tintin et dans Le petit luron où il publie deux bonnes centaines de récits dont les deux tiers restent anonymes. Vers 1955, la roue de la fortune songe enfin à tourner de façon plus clémente. On réédite désormais Jean Ray, on le cite, on lui parle d'adaptation cinématographique, on lui donne une place de maître dans les anthologies fantastiques... La renommée le touche, pour les quelques années qu'il lui reste à vivre; l'année 1964 l'emporte. Le monde du fantastique, qu'il soit belge ou étranger, n'a pas cessé depuis de citer ce nom et de lui reconnaître une envergure considérable.

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