« comme si le vide suivait ses propres courbes, le poème la poussière à l’arrière du passage / ornière énorme et pourquoi pas / ta voix s’y cache c’est mystère / tu renonces enfin à son expression franche dans les espaces publics / tu te dénoues ça tremble et ton corps se disloque / une histoire de querelle entre l’éclair et la nuit ; perte de temps pour sûr qui dirait le contraire / débauche d’inouï pour fange à même la peau / c’est invendable / tant mieux / à la loi du marché opposer ta grammaire insolite »
Orné de photographies de Victorine Alisse, le recueil Grammaire du vide est l’édition définitive de trois séries de poèmes (« Terre Silence » – « À pierre fendre » – « Solstices ») « écrits entre 2018 et 2022, puis retravaillés durant une résidence d’écriture à la Maison de la Poésie », peut-on lire dans les notes techniques de l’ouvrage. Des exergues de Yannick Haenel, d’Anise Koltz et Henri Michaux évoquent chacun à leur manière la nécessité, la présence et la rupture du silence.Ce préambule a guidé la lecture que cette recension propose d’une série de textes dont les deux signes paradoxaux pourraient être l’aboutissement et la recherche. Omniprésente, explicitement…