Il existe un malentendu à propos de Georges Rodenbach (1855-1898) : l’histoire littéraire l’a figé dans le rôle du poète d’un seul livre, Bruges-la-Morte.
Certes, il a lui-même forgé sa légende en prétendant à qui voulait le croire qu’il était né à Bruges. En réalité, il vit le jour à Tournai et il passa la majeure partie de sa vie à Gand. Avant un séjour à Bruxelles à la tête de la revue La Jeune Belgique. Mais l’homme était ambitieux. Il sera donc le premier écrivain belge à tenter sa chance à Paris.
En janvier 1888, ce jeune Rastignac débarque dans le quartier des Batignolles, à deux pas du salon littéraire de son ami Stéphane Mallarmé. Il vient d’être nommé correspondant du Journal de Bruxelles pour lequel il écrira plusieurs centaines d’articles intitulés sobrement « Lettres parisiennes ». C’est toutefois le Figaro et le Gaulois qui le feront connaître du grand public. Au Figaro, de façon épisodique puis chaque mois de…
Auteur de Georges Rodenbach, chroniqueur parisien de la Belle Époque (in Patrimoine)
Les Cultures de la Belgique, vues par le réseau français au Maroc
Au Maroc, le réseau culturel français, animé d’une curiosité, voire d’une sympathie active pour la production belge (culturelle, éducative et linguistique) – surtout si elle garde le label belge –, a généré une reconnaissance diffuse de la « mode belge ». Le désir est bien là, de la valoriser dans les Instituts français, sans se l’approprier, en respectant son autonomie par rapport à la production française. Si la production se présente sous un label communautaire, c’est la production flamande qui recueille le plus de suffrage, conformément au principe d’empathie exotique qui veut que l’on accorde plus d’égard à ce qui vous ressemble le moins. La Francophonie, en tant qu’entité politique, ne bénéficie pas du même crédit. Certains responsables français n’hésitent pas, en réunion multilatérale, à se demander « ce que ce concept veut dire ». Ils prennent alors un ton incrédule, voire moqueur, et se lancent dans de longs questionnements sur la « littérature-monde ». D’autres toutefois, moins nombreux, adhèrent pleinement à l’entité multilatérale francophone et comprennent l’intérêt de se présenter – fût-ce une semaine par an – sous cette bannière, qui rassemble tout de même 200 millions de locuteurs. Et qui offre un bassin d’emplois attractif à ceux qui décident de se perfectionner dans cette langue. Dans les réunions multilatérales où se prépare la Journée internationale de la Francophonie, seuls les Belges et les Québécois valorisent une optique plus ludique, valorisant la créativité au risque de quelques entorses à la régularité de la langue. Sont alors proposés, parmi les poètes à faire découvrir aux étudiants maghrébins, les noms de Jean-Pierre Verheggen ou Robert Charlebois. La créativité que l’on s’autorise au Sénégal ou en Belgique par rapport à la langue convenue, apparaît souvent comme la première découverte de la liberté aux yeux des responsables locaux, formatés à la « langue unique ». C’est donc possible, puisque Sénégalais et Belges le font ! En matière littéraire, les plus novateurs des animateurs français s’autorisent à évoquer le rôle souvent castrateur d’une philosophie normative de la littérature, qui soumet la créativité à une référence centralisée du beau. Dans la foulée, les responsables éducatifs marocains envisageront alors de remplacer la dictée par une incitation à créer un journal d’école où les élèves peuvent exprimer, en français, une approche subjective du monde. Et tous ensemble s’ouvriront à l’idée de voir offrir aux lauréats du concours, à côté du Larousse et du Bescherelle, des chansons de Brel ou des bandes dessinées de Franquin. © Daniel Soil,…
Çou k’ djåzer walon vout dire ( Istwere / motlî walon )
Ci nute la, endè touma 3 ou 4 do costé d’ Ougrêye et d’ Kincampwès ossu. Bén k’ nos avéns pris l’ decizion do dmani el cåve, mi popa nos djha : « Ci côp cial, mes efants i nos fårè bén rprinde li voye di l’ abri. » Tot-z apiçant al vole kékes covtoes po s’ restchåfer la wice ki n’ fijheut nén solo, vo nos la-st evoye tot corant, prindant l’ rowe lérece del cité et Dzo les Vegnes po rdjonde l’ abri d’ Chimeuse k’ esteut d’ foirt lon li pus seur disconte les bombes et les robots. Come nos arivéns å pî d’ l’ ovraedje, divant nozôtes si dispaitchént come i polént ene pitite feme avou ses cwate efants. Vos vs dotez bén ki l’ feme aveut totes les poennes do monde a fé avanci s’ trûlêye. A l’ copete del gritchete ki moennnéve a l’ abri, li responsåve breya: « Hê, vos, la, nosse dame ! Dixhombrez vs on pô avou tos vos djonnes ! Mi, dji doe serer l’ poite. » Dj’ oya-st ossu tot passant divant l’ ome di l’ abri li feme ki lyi breya tote dishoflêye: « Dijhoz, måhonteus, c’ est les robetes k’ ont des djonnes. » Cisse-lale, « c’ est les robetes k’ ont des djonnes ! », mågré ki dji n’ aveu k’ set ans, dji n’ l’ a måy rovyî. C’ esteut ene tote bele replike et l’ responsåve ni trova rén a responde. Mi, après tant d’ anêyes, elle est dmanowe e m’ tiesse, et î dmorrè disk’ å dierin djoû di m’ veye. C’ est come si c’ esteut scrît e m’ cervea. Li guere, paret ! © Richard Joelants, li 13 d’…
Il fut une époque où l’on osa rêver qu’œuvrer ensemble, en toute liberté, générait une inventivité, une force et une profondeur que le travail solitaire ou divisé n’apportait pas.…