Les portes du royaume Végétalia se réouvrent : entrons. Les fleurs se déploieront sur notre passage et les arbres soulèveront leurs lourdes branches chargées de fruits miraculeux. Nous pourrons nous avancer sur un sentier qui traverse la jungle pour déboucher sur la Cité Idéale. Construite par les femmes éclairées qui peuplent la planète, elle offre à ses habitantes le support d’une vie en société épousant les contours de l’équilibre et de l’harmonie.
Librement inspiré du roman féministe Herland de Charlotte Perkins Gilman (1915), Gwénola Carrère clôture un conte fantastique hanté par architectes fantômes du Bauhaus, de l’Art Nouveau et du groupe Memphis. Salué par une importante couverture médiatique et l’adhésion immédiate des libraires, Extra-Végétalia (partie 1) avait gagné le coeur de nombreux lecteurs. On retrouve dans cette seconde partie les personnages de l’homme qui a chuté, de la femme qu’il cherche et on parcourt jusqu’à sa fin le fil de ce récit merveilleux qui fait de nous des enfants perdus.
Autrice et illustratrice de Extra-végétalia (volume 2)
Architectures végétales luxuriantes, planète lointaine sur laquelle ne vivent que des femmes-cyclopes au crâne oblong, cité qui semble régie par la paix et l’harmonie… ce volume 2 prolonge Extra-Végétalia, une bande dessinée d’une folle liberté signée Gwénola Carrère, également parue chez Super Loto Éditions/Les Requins Marteaux. Le récit d’une étrange planète nommée Extra-Végétalia sur laquelle les femmes se reproduisent par parthénogénèse est porté par une féerie de formes, de couleurs traduisant la nature de cette cité utopique galactique. Très librement inspiré du roman Herland de l’écrivaine féministe américaine Charlotte Perkins Gilman, le diptyque Extra-Végétalia interroge les caractéristiques…
Située à Vielsalm, au coeur des Ardennes belges, La «S» Grand Atelier propose une série d'ateliers de création pour des artistes mentalement déficients et fonctionne comme un laboratoire.Depuis 2007, La «S» met l'accent sur une approche narrative de l'image et la rencontre entre le Frémok et La «S» a débouché sur un ouvrage collectif qui va donner son nom à l'ensemble du projet : «Match de catch à Vielsalml». Le projet se poursuit depuis avec une nouvelle série de récits créés en binôme. Paz Boïra a été accueillie en résidence entre 2009 et 2010. Nos terres sombres constitue le troisième round de ce match de catch.Certaines rencontres sans bruits. En choisissant de travailler avec Rémy Pierlot, Paz Boïra se rend rapidement compte qu'héritier d'une éducation irréprochable, il cache ses réflexions derrière des formules de bienséance et se protège en s'entourant de phrases toutes faites, adaptées à toutes les situations. Il s'avère nécessaire de trouver un terrain de dialogue autre que la parole. Rémy nourrit une fascination et une curiosité insatiable pour la nature, (qu'il a déjà dessinée avec Vincent Fortemps quelques temps auparavant dans Match de catch à Vielsalm), et montre à la dessinatrice les photos qu'il prend lors de ses promenades au bord des routes. La nature est une thématique chère à Paz Boïra, le sujet de son prochain livre, et ce terrain familier devient dès lors le lieu de rendez-vous des deux artistes. Les animaux, premiers habitants de ce territoire sauvage, commencent à peupler l'atelier silencieux et éloigné qu'ont choisi d'occuper Paz et Rémy pour travailler calmement. Face à face, leurs tables à dessin se remplissent de monotypes où apparaissent de grands ours, que Rémy dessine d'après photo. « Je trouve que dans sa façon de les dessiner il y a quelque chose de beaucoup plus proche de ce qu'est l'animalité (...) et ses animaux ont une présence bien plus vivante que quand je les fais moi ». Les échanges de dessins et le passage d'une main à l'autre permettent peu à peu à Paz Boïra de cerner ce dont elle va pouvoir se saisir pour armer leur récit. Elle perçoit, dans le charme que produit l'évocation des animaux chez Rémy, un lien très fort de ce dernier avec l'animalité et l'inconscient, une proximité qu'elle lutte pour retrouver dans son propre travail. Et c'est autour de cette perception instinctive qu'elle choisit d'articuler leurs travaux. Dans les sous-bois, où de splendidesoiseaux et mammifères se dressent entre de lumineuses clairières et les feuillages densifiés par le monotype, un homme et un ours arrivent à l'entrée d'un souterrain aux mille ramifications, une constellation de terriers. On devine que c'est…