Entre subversion et institutionnalisation : l’agir de Sophia pour intégrer les savoirs féministes dans les universités belges

   Si on se place au point de vue de l’espérance et de la volonté
du féminisme comme mouvement politique au sens le plus large du terme,
il ne peut y avoir de transformation des rapports sociaux
sans une transformation du champ symbolique.

Françoise Collin, Je partirais d’un mot. Le champ symbolique, 1999, p. 18 *

Paraphrasant Olympes de Gouges , l’historienne américaine Joan Scott écrivait dans son ouvrage sur le féminisme et les droits de l’homme que les féministes n’ont que des paradoxes à offrir (Scott, 1998). Elle y soutenait la thèse que les contradictions propres au féminisme comme celle de vouloir l’égalité en se revendiquant à la fois de l’universalité et de la particularité ne faisaient que refléter celles des discours des Lumières et de la Révolution française qui, d’une part dissolvent la différence des sexes dans l’universalité des droits de l’homme, mais d’autre part la reconnaissent, la renforcent…

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Le parti de l’étranger. L’Image du «réfugié» dans la littérature néerlandophone d’aujourd’hui

[Traduit du néerlandais par Christian Marcipont.] Le sort du réfugié est devenu un thème de la littérature contemporaine, y compris des lettres de langue néerlandaise. quels sont les auteurs qui, dans les plats pays, ont eu le courage d’aborder le thème du réfugié, montrant chacun à leur manière que la littérature peut apporter une plus-value parce qu’elle sait observer ce sujet sensible sous une multitude d’angles différents? * De nos jours , il est un thème – avec le climat et le terrorisme – qui domine et détermine l’actualité: celui de la migration. C’est surtout depuis les années 1990, qui voient le déclenchement de la guerre civile en ex-Yougoslavie, que la question des « réfugiés » en Europe est devenue un sujet aux nombreuses implications éthiques, politiques et sociales, et que les brasiers en Syrie et au Moyen-Orient ont rendu plus prégnant encore. Il est devenu l’enjeu de campagnes électorales virulentes et est aujourd’hui instrumentalisé comme jamais auparavant par les politiques, et cela sur le dos de groupes de population qui ne se doutent pourtant de rien. C’est aussi une question qui attise la rhétorique belliqueuse des populistes européens. Que cette problématique ne soit pas sans influencer la culture et la littérature contemporaines, c’est là une quasi-évidence. La question s’est toutefois déjà posée à maintes reprises: le réfugié est-il devenu le cache-misère idéal pour l’artiste qui cherche à s’avancer armé de son engagement? Et, mutatis mutandis, cela vaut-il également pour le monde des lettres? S’agit-il d’un passage obligé, d’une thématique « prémâchée »? Toujours est-il qu’à l’heure actuelle les romans et récits dont les protagonistes sont des réfugiés s’accumulent. Nombre d’écrivains traitent dans leurs livres des motivations des migrants et plus particulièrement des réfugiés, des demandeurs d’asile et des sans-papiers. Ils racontent les obstacles à surmonter dans la quête d’une vie meilleure. Chose on ne peut plus logique si l’on considère que ce n’est pas d’hier que les écrivains observent les soubresauts du monde. Le sujet est au cœur de l’actualité et, de surcroît, ces dernières années les catastrophes se sont succédé sans relâche. Cependant, les écrivains ont parfaitement compris qu’il ne leur était pas permis de se jeter tête baissée dans la littérature pamphlétaire. Mieux vaut se tenir à quelque distance des versatilités de l’opinion. On ne peut sortir de son chapeau un « récit de réfugiés », sauf à espérer marquer un point par le biais du journalisme ou de l’essai. Il y a peu, par exemple, Valeria Luiselli a braqué les projecteurs sur les enfants mexicains qui traversent la frontière entre le Mexique et les États-Unis dans son livre de non-fiction Raconte-moi la fin, récit des expériences qu’elle a vécues comme interprète. Mais, récemment aussi, la même Valeria Luiselli leur a consacré un roman, Archives des enfants perdus, où elle raconte les vicissitudes d’une famille à la dérive, dans le contexte de la crise des réfugiés à la frontière du Mexique et des États-Unis. Or, les choses se présentent différemment dans un roman, qui est régi par d’autres règles: « Les récits qui trouvent leur origine dans la réalité nécessitent une plus longue période d’incubation s’ils veulent se transformer en fiction, beaucoup d’eau doit couler sous le pont avant que l’on atteigne la juste mesure », déclarait à ce propos l’auteur néerlandais Tommy Wieringa dans une interview accordée au quotidien flamand De Standaard. Si l’on considère la situation d’un point de vue international, on constate que les ouvrages dont les réfugiés occupent la première place suffiraient à remplir une bibliothèque entière. Dans le genre, Le Grand Quoi de Dave Eggers représente incontestablement un jalon: l’auteur, à travers un roman, raconte l’histoire de Valentino Achak Deng, un enfant réfugié soudanais qui émigre aux États-Unis sous les auspices du Lost Boys of Sudan Program. Citons ensuite le très populaire Khaled Hosseini. Ce dernier a acquis une réputation planétaire grâce à son livre consacré aux atrocités vécues en Afghanistan sous le régime des talibans. En définitive, le protagoniste des Cerfs-volants de Kaboul, après un passage par le Pakistan, finira par débarquer aux États-Unis. Dans le roman qui lui fait suite, Mille soleils splendides, Hosseini évoque également les camps de réfugiés en Afghanistan. « Voilà plusieurs siècles que la littérature prend fait et cause pour l’étranger, l’« autre », le réfugié », observait Margot Dijkgraaf dans le quotidien néerlandais NRC, renvoyant explicitement à l’œuvre du Français Philippe Claudel, qui n’a jamais fait mystère de son indignation quant au sort réservé aux réfugiés. Amer, humain, allégorique, factuel, pamphlétaire ou moralisateur: les angles d’attaque ne manquent pas dès lors que des auteurs se penchent sur le sujet. À quoi il faut ajouter que la question ne divise pas seulement la société, mais les écrivains eux-mêmes. Tommy Wieringa, par exemple, s’est depuis peu rangé à l’idée qu’« une frontière extérieure européenne sûre est nécessaire », ce qui est un point de vue d’adoption récente. Pour ne rien dire ici de Thierry Baudet, chef de file du parti de droite populiste Forum voor Democratie, qui ne répugne pas à se présenter comme écrivain. Parmi les représentants de la littérature d’expression néerlandaise, Kader Abdolah, originaire d’Iran, fut l’un des premiers à coucher par écrit son vécu de réfugié, entre autres dans De adelaars (Les Aigles) et Le Voyage des bouteilles vides XX . Depuis lors, les textes en prose consacrés à l’immigration sont quasiment devenus un genre en soi. Pourtant, des années-lumière séparent Hôtel Problemski XX, Dimitri Verhulst s’immerge dans un centre pour demandeurs d’asile, et l’effrayant L’oiseau est malade XX d’Arnon Grunberg. Souvent, le réfugié offre matière à opter pour des thèmes plus vastes. C’est ce qu’a réussi à faire, par exemple, Joke van Leeuwen avec Hier (Ici), une parabole sur les frontières et sur les contours de la liberté. « Les frontières maintiennent une pensée de type nous / eux, ce qui ne ressortit pas exclusivement au passé. Au contraire, j’ai l’impression que ce type de pensée binaire s’est renforcé ces dernières années », déclare-t-elle à ce sujet. Jeroen Theunissen, de son côté, a introduit subrepticement le thème des réfugiés dans son roman Onschuld (Innoncence) XX , où l’on voit le photographe de guerre Manuel Horst se faire enlever et torturer par des djihadistes dans le guêpier syrien avant, la chance aidant, de parvenir à s’échapper. Il est très peu disert à propos de sa nouvelle liberté, assure qu’il n’a nul besoin d’un soutien posttraumatique et tombe amoureux de Nada, une réfugiée syrienne. Il rentre avec elle en Belgique, où il leur faut batailler pour se construire une nouvelle existence avec le jeune fils de Nada, Basil. Mentionnons également Rosita Steenbeek, auteure de Wie is mijn naaste? (Qui est mon prochain?), un ouvrage engagé non fictionnel s’apparentant au reportage et consacré à l’accueil des réfugiés à Lampedusa, en Sicile et au Liban. Présenter un miroir au lecteur Venons-en à trois œuvres néerlandaises en prose qui traitent du thème des réfugiés d’une manière beaucoup plus directe et qui, pour se baser sur un récit nettement personnel, n’en parviennent pas moins à donner à cette problématique une portée universelle. Elvis Peeters (° 1957) – qui écrit ses romans en collaboration avec son épouse Nicole Van Bael – est un de ces auteurs flamands qui abordent régulièrement ce thème avec maestria, quoique sans menacer quiconque d’un doigt moralisateur. Plus d’une fois on trouve chez lui un penchant…

Remettre en question nos privilèges. Entretien avec Sidi Larbi Cherkaoui

Quand on est fils d’immigrés en Belgique (avec des parents musulmans et catholiques), comment s’en tire-t-on?, demande d'abord Christian Jade. Sidi Larbi Cherkaoui : Quand on est enfant d’immigrés, on ne peut pas se retourner sur les richesses de nos parents. Parce que ces richesses-là sont dans le pays d’origine. Même s’il est difficile pour un jeune Flamand de trouver du travail, il a un contexte familial beaucoup plus stable pour être rassuré et se faire aider. Pour ceux qui n’ont pas ces ressources-là dans leurs familles, c’est tout ou rien. Soit on a de la chance, soit on travaille dur, et ça paie. Et à un moment donné, on arrive quelque part. Soit on n’a pas de chance et on n’a nulle part où se réfugier. C. J. : Votre cas ne devait pas être facile puisque vous aviez un père musulman et une mère chrétienne flamande. En outre, vous n’aviez pas fait de grandes études. Votre chance vous a été offerte par un concours télévisé qui a attiré l’attention d’Alain Platel. S. L. C. : J’ai essayé d’être à l’écoute de ce qui me plaisait vraiment. Depuis que j’étais tout petit, je sentais que j’avais envie d’être un artiste. J’ai eu la chance d’être un bon élève (j’étais très attentif à l’école), j’avais des professeurs exceptionnels dans toutes les branches. Ils voyaient en moi un certain potentiel. J’ai eu deux chances. D’une part, j’avais une très bonne mémoire (par exemple, pour la danse, je me rappelais des mouvements, du contenu de certaines choses, des intentions de ceux qui me commandaient, etc.). D’autre part, j’avais un énorme intérêt précoce pour l’art et une capacité de me battre pour aller au-delà des attentes des autres. Beaucoup de gens ont essayé de m’influencer mais je n’en faisais qu’à ma tête. C’est une question d’instinct qui permet de suivre la bonne voie et le meilleur choix. C. J. : Je retiens que l’important dans votre adolescence c’est d’avoir eu de bons professeurs qui ont repéré vos talents, ainsi que l’importance de l’enseignement dans votre formation. Mais dans votre milieu avec un père musulman et une mère catholique, imposer la danse et votre homosexualité a dû être une lutte très difficile. S. L. C. : La société en général, aussi bien flamande que musulmane, est complexe. J’ai beaucoup d’amis arabes danseurs ; aussi bien en hip-hop qu’en danse contemporaine. Ils ont du succès et des parents immigrés. Il y en a plus qu’on ne le pense. Ce n’est pas facile quand on a des bâtons dans les roues au départ, mais ça nous oblige à être créatifs. C’est difficile d’avoir des gens contre vous ; par exemple des racistes. Je me suis vite rendu compte que tous mes défauts vis-à-vis d’une société conservatrice (mes problèmes liés à mon homosexualité et mon origine arabe, ou le fait que je sois blanc et belge) pouvaient venir des deux communautés. Mais tout cela peut devenir une force. Je ne me suis jamais senti défini par un seul aspect de ma personnalité. Je me sens flexible et transformable. Et tous ces éléments mis ensemble sont des atouts. Je fais un peu de judo avec toutes mes contradictions. Ainsi, elles deviennent des forces, pas des faiblesses. C. J. : Le racisme est-il fondamental pour vous ? S. L. C. : J’ai 41 ans et je le subis toujours. C. J. : Pouvez-vous préciser ce que vous voulez dire par là ? S. L. C. : J’ai de la peine à en parler parce que je n’aime pas me mettre dans le rôle de la victime. Ce genre de discrimination touche aussi les femmes musulmanes et européennes. Ont-elles le droit ou non de montrer leurs seins ? Ont-elles le droit d’avoir un voile islamique ? Ont-elles le droit d’avoir un contrôle sur leurs corps ? En tant qu’homme, on doit considérer le sort des femmes avec empathie puisque musulman ou pas, nous ne serons jamais des femmes. En tant qu’homme, jamais un policier ne vient vous embêter si vous êtes torse nu à la plage ou si vous portez un voile. On a beaucoup plus de droits que les femmes, et de contrôle de notre corps. Et pourtant, on se dit qu’on a tous les mêmes droits. Mais même en Europe, nous n’avons pas les mêmes droits. En tant qu’homme, je me sens donc privilégié. D’autant plus qu’en tant qu’artiste je peux jouer sur la nudité sans qu’on me le reproche. Alors qu’un homme ordinaire serait étiqueté de « pervers ». Je crois qu’il est important de remettre souvent en question nos privilèges. © Sidi Larbi…

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