Écrits dans l’urgence de regarder la mort en face, ces poèmes élégiaques de tonalité douce-amère sont un ultime adieu émerveillé à la vie et aux êtres aimés, un chant de gratitude, une lucide leçon d’impermanence aussi et une invitation pressante à nous passionner des saveurs de l’être en restant joyeux de nos vies.
On aurait pu croire obsolète l’élégie, ce genre poétique d’origine ancienne où s’éploie une mélancolie existentielle, voire un incurable sentiment de manque ou de perte. Ce serait oublier des écrivains aussi notables que F. Hölderlin, R.M. Rilke, ou plus près de nous J. Grosjean, J. Vandenschrick, C. Esteban. Certes, le langage a changé, l’élan romantique cédant le pas à la sobriété et à la condensation, mais la thématique reste largement focalisée sur le rapport à la mort, question dont on sait le caractère inépuisable. Tel est le créneau dans lequel s’inscrit le petit livre de Pierre Yerlès : face à la proximité de la fin, comment dire adieu à la vie et aux siens sans glisser dans la banalité, l’auto-apitoiement,…
Les poètes ne manquent pas, dans ce pays sans étoiles. Mais tous n’ont pas le même pouvoir d’évocation. Il…