Robert Arcq (1925-1994) savait tout de Jumet : l’histoire, les traditions populaires, le wallon… Dessinateur, il a croqué les coins de sa commune ; historien, il a laissé des ouvrages, traitant notamment de la toponymie, où il mêle une érudition sûre avec un sens peu commun de la vulgarisation ; écrivain, il maniait son parler jumétois avec une virtuosité bonhomme qui fait de ses proses narratives, ses poèmes pour enfants ou sa littérature religieuse, des classiques de notre production carolorégienne ; enfin, en amoureux de sa langue maternelle, il avait rassemblé des proverbes, des expressions idiomatiques qu’il étudiait avec délectation… Il était donc toponymiste, ethnolinguiste, parémiologue… Et si il avait lu ceci, il aurait éclaté d’un rire accompagné du salvateur : « E, rastrind sés´ ! » C’est que Robert Arcq possédait cet esprit mad’léneû, cette forme d’humour et d’autodérision propre aux fourtîs de Jumet qui consiste à travailler dur, à mettre en oeuvre un savoir-faire prodigieux tout en ne se prenant pas au sérieux. Cette histoire du Tour dèl Mad’lène est révélatrice de toute sa production : solidement documentée, rédigée de manière alerte, respectueuse des valeurs traditionnelles, agrémentée d’anecdotes révélatrices… En fait, un bel équilibre que Robert Arcq réussissait à conserver sans qu’on s’aperçoive que c’était là chose malaisée…. Souflér in canon, ça chène si ôjîye !
Auteur de Èl tour dèl Mad'lène
Les influences anglo-saxonnes sur les lettres françaises de 1850 à 1880
À propos du livre Cette étude voudrait retracer l'action générale des influences anglo-saxonnes sur nos Lettres françaises de Belgique, de 1850 à 1880. L'Angleterre victorienne resplendit alors; les États-Unis conquièrent leur rang, imposent leur génie ; notre littérature, elle, malgré Van Hasselt, de Coster, Pirmez, semble marquer à peine sur la carte du Réalisme international. Il semble même que des temps ingrats soient revenus pour l'art, après ces années de 1815 à 1850, dont M. Gustave Chartier, dans Le Mouvement romantique en Belgique, a entrepris de révéler tout l'intérêt, montrant le dynamisme des influences étrangères et, parmi elles, des anglo-saxonnes. C'est le destin de ces dernières que nous suivons au cours des trois décades qui nous séparent encore de la Jeune-Belgique. Nous tenterons de dire leur sens dans sa plénitude, tel que nous le démêlons de l'écheveau cosmopolite et comme nous l'a livré l'analyse d'une vie intellectuelle, où littérature, philosophie et politique…