Robert Arcq (1925-1994) savait tout de Jumet : l’histoire, les traditions populaires, le wallon… Dessinateur, il a croqué les coins de sa commune ; historien, il a laissé des ouvrages, traitant notamment de la toponymie, où il mêle une érudition sûre avec un sens peu commun de la vulgarisation ; écrivain, il maniait son parler jumétois avec une virtuosité bonhomme qui fait de ses proses narratives, ses poèmes pour enfants ou sa littérature religieuse, des classiques de notre production carolorégienne ; enfin, en amoureux de sa langue maternelle, il avait rassemblé des proverbes, des expressions idiomatiques qu’il étudiait avec délectation… Il était donc toponymiste, ethnolinguiste, parémiologue… Et si il avait lu ceci, il aurait éclaté d’un rire accompagné du salvateur : « E, rastrind sés´ ! » C’est que Robert Arcq possédait cet esprit mad’léneû, cette forme d’humour et d’autodérision propre aux fourtîs de Jumet qui consiste à travailler dur, à mettre en oeuvre un savoir-faire prodigieux tout en ne se prenant pas au sérieux. Cette histoire du Tour dèl Mad’lène est révélatrice de toute sa production : solidement documentée, rédigée de manière alerte, respectueuse des valeurs traditionnelles, agrémentée d’anecdotes révélatrices… En fait, un bel équilibre que Robert Arcq réussissait à conserver sans qu’on s’aperçoive que c’était là chose malaisée…. Souflér in canon, ça chène si ôjîye !
Auteur de Èl tour dèl Mad'lène
Une autre lecture du début de la Bible est possible à partir du texte hébreu original.…
Une revue catholique au tournant du siècle : Durendal 1894-1919
À propos du livre (texte de l'Introduction) Lorsqu'on parcourt une histoire de la littérature belge de langue française, le chapitre consacré à cette époque particulièrement florissante, qui va de 1880 à la première guerre mondiale, frappe par l'éclosion soudaine de revues littéraires qui suivirent l'exemple de la Jeune Belgique. Dans la liste de ces revues plus ou moins éphémères, l'attention est attirée par la longévité surprenante de l'une d'elles, Durendal, revue catholique d'art et de littérature . Ce mensuel catholique parut pendant vingt ans, de 1894 à 1914, alors que la Jeune Belgique ne sortit de presse que durant seize années et que la Wallonie disparut au bout de sept ans. Quelle recette a donc permis à Durendal de garder si long-temps ses lecteurs? Et une seconde question vient à l'esprit : à quoi pouvait bien s'intéresser une revue littéraire catholique à un moment où la littérature catholique semble inexistante? Qui a fondé Durendal ? Quels étaient ses objectifs? Autant de questions sur lesquelles bien peu de critiques ou d'historiens littéraires se sont penchés. En faut-il davantage pour désirer examiner avec un peu d'attention cette revue et la sortir de l'oubli, comme ce fut fait autrefois pour la Jeune Belgique et la Wallonie ? C'est ce que nous allons essayer de faire : rechercher les origines de la revue, découvrir son but, analyser la manière dont elle l'atteignit et les raisons qui la maintinrent en vie au-delà de la durée moyenne d'existence des revues littéraires belges. Ce travail ne se veut pas exhaustif: beaucoup d'aspects devront malheureusement rester ignorés, principalement certains problèmes plus particulièrement artistiques qui sortent de nos compétences par leur caractère trop technique. Nous ne proposerons pas non plus, dans chaque chapitre, un relevé détaillé de tous les articles parus dans Durendal et traitant du sujet mais seulement les extraits les plus significatifs. La présentation typographique de la revue, son illustration de plus en plus abondante et le sommaire de chaque numéro ne nous paraissent pas mériter de longs développements. Il suffit de savoir qu'en 1894 chaque numéro comptait vingt pages, tandis que ce nombre…