Robert Arcq (1925-1994) savait tout de Jumet : l’histoire, les traditions populaires, le wallon… Dessinateur, il a croqué les coins de sa commune ; historien, il a laissé des ouvrages, traitant notamment de la toponymie, où il mêle une érudition sûre avec un sens peu commun de la vulgarisation ; écrivain, il maniait son parler jumétois avec une virtuosité bonhomme qui fait de ses proses narratives, ses poèmes pour enfants ou sa littérature religieuse, des classiques de notre production carolorégienne ; enfin, en amoureux de sa langue maternelle, il avait rassemblé des proverbes, des expressions idiomatiques qu’il étudiait avec délectation… Il était donc toponymiste, ethnolinguiste, parémiologue… Et si il avait lu ceci, il aurait éclaté d’un rire accompagné du salvateur : « E, rastrind sés´ ! » C’est que Robert Arcq possédait cet esprit mad’léneû, cette forme d’humour et d’autodérision propre aux fourtîs de Jumet qui consiste à travailler dur, à mettre en oeuvre un savoir-faire prodigieux tout en ne se prenant pas au sérieux. Cette histoire du Tour dèl Mad’lène est révélatrice de toute sa production : solidement documentée, rédigée de manière alerte, respectueuse des valeurs traditionnelles, agrémentée d’anecdotes révélatrices… En fait, un bel équilibre que Robert Arcq réussissait à conserver sans qu’on s’aperçoive que c’était là chose malaisée…. Souflér in canon, ça chène si ôjîye !
Auteur de Èl tour dèl Mad'lène
Rien n'est sacré, tout peut se dire : réflexions sur la liberté d'expression
Analyse de la liberté d'expression, la liberté la plus fondamentale de l'homme. Réflexion pour défendre une liberté qui ne doit faire l'objet d'aucune limitation,…
Edmond Vandercammen ou l'architecture du caché (essai d'analyse sémantique)
À propos du livre (texte de l'Avant-propos) Edmond Vandercammen a publié 22 recueils poétiques entre 1924 et 1977, et une quinzaine d'études critiques; il traduisait depuis les années trente les poètes de langue espagnole; il entretenait des contacts personnels et épistolaires avec de nombreuses personnalités du monde culturel et littéraire, était membre de l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Plusieurs revues lui ont rendu hommage par un numéro spécial et la célèbre collection «Poètes d'aujourd'hui», aux éditions Pierre Seghers, lui a consacré le tome 124. D'autre part, ses uvres, reçues lors de leur parution avec un enthousiasme sincère, comme la presse et sa correspondance en témoignent, n'ont guère trouvé de lecteurs hors du milieu proche de la vie littéraire et n'ont plus été réédités. Les enquêtes réalisées auprès des libraires de Bruxelles nous ont prouvé que ses livres, dans la mesure où ils se trouvent en librairie, n'ont plus d'acheteurs. S'agit-il simplement d'un phénomène général lié à la situation sociale de la poésie d'aujourd'hui, ou bien la poésie d'Edmond Vandercammen fait-elle objet d'un paradoxe, d'une contradiction qui demande une explication? Son uvre, est-elle liée trop étroitement à son temps, et donc périssable, ou bien le dépasse-t-elle au point que seuls quelques initiés et ceux qui étaient proches de lui ont pu mesurer son importance? Jouissait-elle d'une conjoncture littéraire exceptionnelle des années trente ou des années cinquante, conjoncture dont a largement profité la génération née autour de 1900? Toutes ces questions nous ramènent à une constatation et à une réponse d'ordre général : surestimé ou sous-estimé en même temps, Edmond Vandercammen, s'il n'est pas méconnu, est certainement mal connu. Entouré d'amis, de poètes et d'admirateurs, vivant dans un monde paisible et apparemment hors des conflits et des difficultés que connaît notre société, il a pu s'affirmer, s'assurer une estime et une reconnaissance par-fois trop généreuses pour qu'elles puissent comporter aussi un jugement critique. Excepté quelques analyses approfondies. les articles qui lui sont consacrés témoignent avant tout d'une admiration sincère certes, mais qui n'aboutit pas toujours à une appréciation juste de l'uvre. Si notre but est donc de rendre justice à ce poète mal connu. nous devons tenter un jugement objectif. Et ce n'est pas lui faire une faveur spéciale que de souligner avec lui que juge-ment objectif ne veut pas dire jugement froid, «raisonné», contre lequel, pris à la lettre. il s'est clairement prononcé. Cependant, il nous paraît essentiel de tenter ce jugement objectif à travers ses textes poétiques et de montrer ainsi les correspondances entre l'homme et son univers, entre le poète et son oeuvre, entre la poésie et…