Divinités


RÉSUMÉ

Dans les montagnes de la Sierra Madre, les Huichols  – ils se nomment Wirarika, peuple devin – pensent comme Goethe que Ce qui est formé est aussitôt transformé. La source  cachée de la vie est oscillante et impermanente. Les étapes de son développement de l’invisible au visible sont pourtant marquées. Le filet de la pensée wirarika capture un monde d’escapades qui va du feu au soleil et du cerf au maïs. Mettre un nom sur le visage d’une pensée, c’est créer une légende. Mieux que d’assister passivement au déroulement de la légende, les Huichols la développent. Pas de savoir sans saveur. Pas de cœur sans saveur. Un cœur doit parler. L’origine sapiens du mot savoir prospère dans sagesse. On lui souhaite de rencontrer son principe charmant – le sel du plaisir.

Entre divinités précolombiennes et divinités post hollywoodiennes, j’y étais. Presque.




À PROPOS DE L'AUTEUR
Ivan Alechine
Auteur de Divinités
Fils de Pierre Alechinsky, Ivan Alechine est né en Belgique en 1952. Dès sa dix-huitième année, lors d'un voyage en pays Mongo, il se passionne pour l'Afrique. Auteur de poèmes et de récits à mi-chemin du rêve et de la réalité, il a publié l'un d'entre eux, Paix blanche et murmures noirs, en 1978, aux Éditions de la Différence. Depuis dix ans, il effectue de longs séjours au Mexique.
  • Oldie, éditions Galilée, 2012.
  • Trébuchet, éditions Galilée, 2015.
  • Enterrement du Mexique, éditions Galilée, 2016.
  • Paix blanche et murmures noirs, La différence, 1979
  • Supersitions, illustrations Robert Combas, Fata Morgana, 1985.
  • Les Effetes de la dissimulation, Fata Morgana, 1988.
  • Misère de la vie sans Dieu, Ultramarine, 1990.
  • Grains de jour, Le Bois d'Orion, 1993.
  • Ecluses pour l'encre, URDLA, 1999.
  • Les voleurs de pauvres, éditions la Différence, 2001
  • Tapis et caries, Illustrations Pierre Alechinsky, Fata Morgana, 2006


NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Pour une fois, commençons par la fin. En guise de terminus à Divinités, cette nouvelle échappée d’Ivan Alechine dans la Sierra Madre mexicaine et au-delà, l’auteur d’Enterrement du Mexique (Galilée, 2016), par ailleurs excellent photographe, clôture son récit par une de ses images en noir et blanc : une vue de toits pointus, faits de tôles ondulées qui se chevauchent, maintenues par des blocs de pierre. Il n’y a pas si longtemps, dans les hameaux et villages de Tuxpan de Bolanos, au pays des Indiens Huichols, où Alechine s’immerge régulièrement depuis plus d’une vingtaine d’années, les petites pièces d’habitat disposaient d’un toit de chaume. Aujourd’hui, constate Alechine, « tous les toits sont en tôle ondulée.…


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Slam femme & autres textes

Laurent Demoulin (1966) a étudié à l’université de Liège, où il a reçu les enseignements de Jacques Dubois et de Jean-Marie Klinkenberg. Il y enseigne aujourd’hui. Son premier roman, Robinson , obtint le prix Victor-Rossel 2017. Son frère, le peintre Antoine Demoulin , dit Demant, illustre le présent recueil. Il avait déjà publié d’autres dessins en frontispice d’autres recueils : Filiation , Même mort , Palimpseste insistant et l’édition revue et largement augmentée d’ Ulysse Lumumba . Les deux frères avaient aussi publié une œuvre singulière à quatre mains, Homo saltans , où le texte et l’image s’entrelacent en un pas de deux très réussi. «  Rien de plus déprimant que d’imaginer le Texte comme un objet intellectuel (…). Le Texte est objet de plaisir  » écrivait Roland Barthes . Ce Bookleg de Laurent Demoulin recèle, dans son apparente diversité, de nombreux plaisirs stylistiques. Le choix des textes ne retient que des pièces destinées à être lues à haute voix. Slam femme est donc la juxtaposition d’une forme et d’un thème : la narration scandée librement, de manière rythmée, avec pour personnage central Greta Thunberg, jeune autiste Asperger et militante écologique. L’autisme, thème central de son remarquable roman Robinson , est donc une fois de plus présent chez l’auteur dans ces poèmes sous forme imprimée de textes destinés d’abord à l’oralité :(…) Ta pure volonté oui-autiste et sévèreQue tu deviens persona non grataChez les gris grisonnants qui méprisent le vert,Mais pour nous Great Greta, à jamais et basta !Tu es persona Greta (…)Que ce soit dans le domaine thématique ou stylistique, Slam femme & autres textes n’est pourtant ni disparate ni réducteur. Car la thématique de l’autisme pose une série de questions ayant trait à nos rapports au monde et aux autres.Utilisant la rime et les formes de manière à la fois classique et assez libre, avec des pastiches  empruntés à l’histoire de la poésie française, de la Renaissance à l’Oulipo et à la chanson contemporaine, Demoulin joue avec la langue et les images, la syntaxe et le vocabulaire, manie l’humour et le double sens, comme avant lui, celui qui, le premier, fit du slam à Liège : Jacques Bernimolin (1923-1995), auquel Demoulin consacra une belle approche critique . À propos de ce poète atypique, Izoard disait : «  Jeux de mots, calembours, cut-up, détournement de sens, faux lyrisme, humour décapant, sentimentalisme à rebrousse-poil, voilà quelques-uns des procédés utilisés par ce poète à la fois tendre et doux-amer  ». Malgré leurs différences, les manières d’écrire, chez Bernimolin et Demoulin, font indubitablement partie de la même parentèle. Mais derrière le ludisme des formes, on perçoit la gravité des interrogations : Bernimolin aborde des atmosphères oniriques et parfois angoissantes, Demoulin traite de problématiques sociétales qui bouleversent notre civilisation et n’ont rien d’apaisant : la violence, envers la Nature, les femmes, l’être humain comme l’interrogation de nos identités et modes de vie y sont présentes.Un autre type de violence est celui qui réside dans tout type d’incommunicabilité. Sur ce plan, l’autisme est exemplaire. À propos du roman Robinson , J.P. Lebrun écrit  : «  La pertinence clinique de ce véritable travail d’écriture auquel s’est tenu Laurent Demoulin tient précisément dans ce qu’il nous fait partager ce à quoi Robinson n’accède pas, à savoir ce qu’implique ce que l’auteur appelle « la quatrième dimension – celle du langage – dans laquelle il est si douloureux d’entrer – car on y rencontre le mot ‘mort’ et le mot ‘jamais’ – et dont il est impossible de sortir «  . Tout dans la description particulièrement fine de cette co-vivance entre père et fils, tout vient nous rappeler que n’a pas pu prendre place entre eux ce lien via le langage articulé qui définit notre espèce. » C’est pourtant dans cette coexistence entre le Livre et une autre écriture (l’écriture de l’Autre) , pour le dire comme Barthes, que survient la possibilité d’une compréhension des fragments réciproques de nos quotidiennetés et donc un désamorçage de la violence. Cette problématique est particulièrement sensible dans un poème comme « Minimum minimorum  » et la série intitulée « Poèmes que je n’écrirai qu’une seule fois ».Au-delà de l’éblouissante virtuosité verbale de Demoulin, son inventivité, ses traits ludiques, sa capacité de mise à distance et son oralité, on sera attentif à la dramaturgie de l’être humain, à ses silences, ses murs intérieurs, ses souffrances et à la violence innée qui l’habite, aux peurs qui déterminent ses rapports aux autres et au monde…                                                                     …

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