Privé : Le traceur d’aube






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Le Carnet et les Instants

Les éditions Al Manar, sous la direction d’Alain Gorius, publient non seulement des livres de très belle facture, mais ils sont aussi consacrés à l’espace méditerranéen : auteurs et autrices du Maghreb ou du Machrek et livres d’auteurs d’ailleurs ayant pour thématique ou évoquant des lieux de la Méditerranée et de son pourtour. C’est le cas de ce dernier recueil de Philippe Leuckx, né d’un séjour à Rome et mentionnant aussi la ville portuaire de La Spezia : il n’y faut pourtant pas voir un récit ou des poèmes de voyage au sens premier du terme. Le traceur d’aube, qui est aussi un traqueur d’ombre, est à la fois le voyageur et le poète, confondus tous deux dans la même recherche d’un espace intérieur. La ville, la chambre,…


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Le jour coude-à-coude

Le blanc, le noir – entre, le gris. Le vertical, l’horizontal – la diagonale parfois. La présence, l’absence – en pointillés. Évoquer, expliquer – transfigurer. Le passé, le futur – et le présent. La persistance, l’éphémère – éternité fugace. La pluie, le soleil – là, l’arc-en-ciel. Rester, partir – revenir. Dehors, dedans – ou ailleurs, peut-être. Opposés, indissociables – coude à coude. Ce sont là quelques-unes des dimensions, proches, éloignées, que Colette Nys-Mazure effleure ou pénètre dans son dernier recueil. Percevoir le mouvement de la Poésie se révèle aussi ardu que suivre celui de la Vie, sans compter que les deux s’entremêlent intimement. Dans Le Jour coude-à-coude , un entre-deux accueille, celui où les ténèbres se dissipent, poussées par une certaine lumière : «  L’aurore indécise. Un pied dans le jour et l’autre, enlisé. Un matin étonné, surpris à la lisière du sommeil, entre éveil et songes. Un sucré-salé, peur et plaisir ; la douce-amère, les envies réprimées.  » Ce moment où se confondent chien et loup, c’est celui où la « Je » s’impose, mue par un allant intérieur dénotant avec le statisme initial des alentours qui, petit à petit, se manifestent dans la trivialité du quotidien, la mort ridicule d’un oiseau et la métaphysique de l’envol : «  La clarté montante tamise l’éclat des lampadaires. Les jeux ne sont pas faits. Je me cogne les ailes, moi aussi.  »C’est encore «  écartelée entre l’envie de tracer et celle de faire marche arrière  » que la « Je » martèle sa nécessité d’un refuge, dit ses doutes en cailloux d’écrivaine, la mort d’un autre oisillon, la beauté de la mer cruellement affamée. Elle qui «  consent à la mort aussi bien qu’à la vie  » chérit les disparus, se promet des impossibles, constate les dissonances, mais tente de danser la vie (dont celle des (presque) morts). Assombrie par l’Ombre qui gagne souffle après souffle, au creux de cette parenthèse qui s’achèvera, elle se veut actrice, pas témoin. En attendant… Le jour coude-à-coude , c’est aussi d’étonnantes illustrations de Camille Nicolle. Au premier coup d’œil, elles afficheraient une certaine simplicité. Au premier coup d’œil seulement. Car, à l’image des poèmes de Nys-Mazure qu’elles accompagnent, leur complexité, leur profondeur, leur élaboration se font jour au moment où la peine est prise de se pencher, contempler, détailler. La couverture de l’ouvrage – dans un noir et blanc brossé, brumé, plaqué, mélangé – est d’ailleurs révélatrice des courbes, des vagues, des astres et autres points lumineux qui soutiendront la progression du propos écrit, tout en gardant leur dynamique propre. Côte-à-côte. &. Samia Hammami L’aube arrive. Pour l’écrivaine, elle est féconde. Elle se retire de l’agitation naissante, fait un pas de côté pour mieux observer le monde qui l’entoure, avant d’y revenir, alerte, à l’écoute et disponible. Colette Nys-Mazure évoque l’excitation du nouveau projet qui prend aux tripes, mais aussi l’angoisse de l’écriture, le saut dans le vide, et surtout la nécessaire confiance dans le processus journalier. À partir de quand cesse-t-on de regarder vers l’avenir et regarde-t-on les souvenirs, le passé ? quelle place trouver dans le tumulte du monde ? quel juste endroit pour le poète ? Colette Nys livre ici des poèmes simples, généreux, d’une écriture à fleur de peau ; de courts textes autobiographiques emmènent le lecteur vers un territoire commun. Elle met en mots ce qui la fait vibrer, lui donne envie de s’éveiller chaque matin; ce qui l’inquiète, la nuit tombée. Elle parle de l’âge, des amis proches en allés, de l’absence et du souvenir. Mais aussi de la vie qui jaillit, du jour qui nous hèle chaque matin les uns près des autres, coude-à-coude. Camille Nicolle accompagne le texte de ses formes en aplats qui font émerger la lumière. Un cheminement progresse dans le livre sous forme de rais de lumière tantôt phares tantôt lucioles,…