Le travail permet-il le bonheur ?
Convoité ou subi, orientant l’éducation, rythmant le quotidien et laissant envisager une retraite paisible, le travail est au coeur de nos existences. Partant de ce constat, Yun Sun Limet livre ici un petit essai sous la forme de courtes lettres, écrites à quelques destinataires privilégiés (deux amies dont une d’enfance et un ami universitaire). Malade et donc provisoirement éloignée du travail, elle propose une méditation à la fois intime, très personnelle et informée sur cette « valeur » centrale de nos sociétés. Se rencontrent les grands noms de l’histoire et de la sociologie du travail, Marx, Weber, Blanqui, mais aussi Sénèque, inattendu et pourtant essentiel pour accompagner la fragilité de l’existence et le sens que le travail lui donne.
À la croisée de la réflexion et de la fiction, ce traité contemporain, porté par la voix juste et profonde de son auteur, ne perd pas une ligne pour être également un formidable appel à la vie, à la vie heureuse.
Autrice de De la vie en général et du travail en particulier
Intéressant projet que celui de la collection « Tibi », lancée par les éditions des Belles Lettres : elle vise à proposer des ouvrages de réflexion, de formes variées, mais toujours brèves, et « inspiré[e]s par les maîtres du billet d’humeur, les Anciens », sur des sujets quotidiens, avec le souci constant de rester accessible à un large public.
À l’inverse de ce que son titre, d’une pompe parodique, laisse présager, le dernier ouvrage de Yun Sun Limet, De la Vie en général & du Travail en particulier, embrasse parfaitement les objectifs de la collection qui l’accueille. En fait de forme, l’auteure de Joseph a choisi pour son court essai l’autofiction épistolaire 2.0 : depuis l’hôpital où elle se fait soigner pour une maladie grave, « ysl » envoie…
Ce que cherche inlassablement Jean Lejour dans ses aquarelles, c'est sa vérité à lui…
Le Voyage au bout de la nuit de Céline : roman de la subversion et subversion du roman
À propos du livre À travers les différents niveaux de sens que le texte romanesque du Voyage au bout de la nuit superpose, cet ouvrage serre de près le processus d'instauration du langage célinien, de la surface des mots à la totalité de la création. Transposant la rhétorique de l'argot en un formidable discours subversif, ce langage fonde l'identité symbolique de Bardamu, le héros-narrateur, mais aussi celle de Céline dans cette Nuit de l'écriture où, entre vécu et imaginaire, durée et Histoire, désir et néant, l'écrivain triomphe des discours sociaux de son temps par l'affirmation souveraine d'un style. Mythe romanesque du voyageur de la Nuit, hallucinant de vérité désespérée et de révolte ; mythe littéraire de l'écrivainargotier dont le propos embrasse dans sa revanche verbale toute la honte, toute la souffrance du Mal contemporain : deux niveaux de cette «écriture de la parole» qui entretiennent un subtil trompe-l'oeil entre le sens et la représentation. C'est dans ce travail que résident la modernité de Céline, son art réel d'écrivain comme sa compromission authentique de sujet face à la société et à l'Histoire. Cette étude est le fruit d'une technique magistrale et…