En septembre 1876, a Londres, Stephane Mallarme publiait en langue anglaise une longue etude sur « Les impressionnistes et Edouard Manet ». N’ayant pas ete recueilli dans les Oeuvres completes du poete, cette etude est largement meconnue des non-specialistes. Il s’agit pourtant d’un texte capital, tant dans l’histoire du discours de critique d’art que dans la trajectoire intellectuelle du poete. Pour la premiere fois, celui-ci explore une esthetique de crise, en la situant dans son champ d’effraction et en relation (pour le moins inattendue sous sa plume) avec les mutations socio-politiques de son temps. En ce sens et sous plus d’un egard, ce texte constitue la matrice du grand article qu’il consacrera, sous le titre « crise de vers », aux turbulences de tous ordres – prosodique, esthetique, linguistique, social – qui agiteront la scene poetique dans les annees 1880-1890. C’est sur ces deux articles, commentes integralement et donnes en version integrale, que porte la presente etude, articulant inseparablement a une exegese interne, une approche a caractere historique et sociologique. Lecture patiente, insistante, reinstallant leur contexte a l’interieur des textes examines. C’est a ce prix qu’il est permis d’approcher ce que deux textes majeurs ont cherche a faire voir dans la lueur orageuse des crises qui ont tour a tour eclate dans l’espace pictural et dans l’espace poetique. La double lecture dont se compose le present volume, on l’aura compris, n’entend pas seulement a l’ecoute d’un autre Mallarme, attentif au social et a ce qui s’y relie dans les phenomenes les plus tenus de l’ecriture ou de la representation, mais aussi apporter, au-dela du cas Mallarme et au-dela du cas Manet, une contribution a l’histoire sociale des formes esthetiques et des discours sur ces formes.
Auteur de Crises : Mallarmé via Manet
Le Voyage au bout de la nuit de Céline : roman de la subversion et subversion du roman
À propos du livre À travers les différents niveaux de sens que le texte romanesque du Voyage au bout de la nuit superpose, cet ouvrage serre de près le processus d'instauration du langage célinien, de la surface des mots à la totalité de la création. Transposant la rhétorique de l'argot en un formidable discours subversif, ce langage fonde l'identité symbolique de Bardamu, le héros-narrateur, mais aussi celle de Céline dans cette Nuit de l'écriture où, entre vécu et imaginaire, durée et Histoire, désir et néant, l'écrivain triomphe des discours sociaux de son temps par l'affirmation souveraine d'un style. Mythe romanesque du voyageur de la Nuit, hallucinant de vérité désespérée et de révolte ; mythe littéraire de l'écrivainargotier dont le propos embrasse dans sa revanche verbale toute la honte, toute la souffrance du Mal contemporain : deux niveaux de cette «écriture de la parole» qui entretiennent un subtil trompe-l'oeil entre le sens et la représentation. C'est dans ce travail que résident la modernité de Céline, son art réel d'écrivain comme sa compromission authentique de sujet face à la société et à l'Histoire. Cette étude est le fruit d'une technique magistrale et…
Hubert Juin ou le roman du vertige
Dissertation sur le cycle romanesque "Les Hameaux" de Hubert Juin. Étude de la…
Un essai sur le sentiment amoureux. L'auteur s'intéresse à la passion, à la frontière entre l'amour et la…