En septembre 1876, a Londres, Stephane Mallarme publiait en langue anglaise une longue etude sur « Les impressionnistes et Edouard Manet ». N’ayant pas ete recueilli dans les Oeuvres completes du poete, cette etude est largement meconnue des non-specialistes. Il s’agit pourtant d’un texte capital, tant dans l’histoire du discours de critique d’art que dans la trajectoire intellectuelle du poete. Pour la premiere fois, celui-ci explore une esthetique de crise, en la situant dans son champ d’effraction et en relation (pour le moins inattendue sous sa plume) avec les mutations socio-politiques de son temps. En ce sens et sous plus d’un egard, ce texte constitue la matrice du grand article qu’il consacrera, sous le titre « crise de vers », aux turbulences de tous ordres – prosodique, esthetique, linguistique, social – qui agiteront la scene poetique dans les annees 1880-1890. C’est sur ces deux articles, commentes integralement et donnes en version integrale, que porte la presente etude, articulant inseparablement a une exegese interne, une approche a caractere historique et sociologique. Lecture patiente, insistante, reinstallant leur contexte a l’interieur des textes examines. C’est a ce prix qu’il est permis d’approcher ce que deux textes majeurs ont cherche a faire voir dans la lueur orageuse des crises qui ont tour a tour eclate dans l’espace pictural et dans l’espace poetique. La double lecture dont se compose le present volume, on l’aura compris, n’entend pas seulement a l’ecoute d’un autre Mallarme, attentif au social et a ce qui s’y relie dans les phenomenes les plus tenus de l’ecriture ou de la representation, mais aussi apporter, au-dela du cas Mallarme et au-dela du cas Manet, une contribution a l’histoire sociale des formes esthetiques et des discours sur ces formes.
Auteur de Crises : Mallarmé via Manet
Les influences anglo-saxonnes sur les lettres françaises de 1850 à 1880
À propos du livre Cette étude voudrait retracer l'action générale des influences anglo-saxonnes sur nos Lettres françaises de Belgique, de 1850 à 1880. L'Angleterre victorienne resplendit alors; les États-Unis conquièrent leur rang, imposent leur génie ; notre littérature, elle, malgré Van Hasselt, de Coster, Pirmez, semble marquer à peine sur la carte du Réalisme international. Il semble même que des temps ingrats soient revenus pour l'art, après ces années de 1815 à 1850, dont M. Gustave Chartier, dans Le Mouvement romantique en Belgique, a entrepris de révéler tout l'intérêt, montrant le dynamisme des influences étrangères et, parmi elles, des anglo-saxonnes. C'est le destin de ces dernières que nous suivons au cours des trois décades qui nous séparent encore de la Jeune-Belgique. Nous tenterons de dire leur sens dans sa plénitude, tel que nous le démêlons de l'écheveau cosmopolite et comme nous l'a livré l'analyse d'une vie intellectuelle, où littérature, philosophie et politique…
Marguerite Yourcenar, le sacre du siècle
Introduction de Jacques De Decker À propos du livre (texte de l'Introduction) Deux mille trois : Yourcenar atteignait le siècle. Elle aurait été, comme…