En septembre 1876, a Londres, Stephane Mallarme publiait en langue anglaise une longue etude sur « Les impressionnistes et Edouard Manet ». N’ayant pas ete recueilli dans les Oeuvres completes du poete, cette etude est largement meconnue des non-specialistes. Il s’agit pourtant d’un texte capital, tant dans l’histoire du discours de critique d’art que dans la trajectoire intellectuelle du poete. Pour la premiere fois, celui-ci explore une esthetique de crise, en la situant dans son champ d’effraction et en relation (pour le moins inattendue sous sa plume) avec les mutations socio-politiques de son temps. En ce sens et sous plus d’un egard, ce texte constitue la matrice du grand article qu’il consacrera, sous le titre « crise de vers », aux turbulences de tous ordres – prosodique, esthetique, linguistique, social – qui agiteront la scene poetique dans les annees 1880-1890. C’est sur ces deux articles, commentes integralement et donnes en version integrale, que porte la presente etude, articulant inseparablement a une exegese interne, une approche a caractere historique et sociologique. Lecture patiente, insistante, reinstallant leur contexte a l’interieur des textes examines. C’est a ce prix qu’il est permis d’approcher ce que deux textes majeurs ont cherche a faire voir dans la lueur orageuse des crises qui ont tour a tour eclate dans l’espace pictural et dans l’espace poetique. La double lecture dont se compose le present volume, on l’aura compris, n’entend pas seulement a l’ecoute d’un autre Mallarme, attentif au social et a ce qui s’y relie dans les phenomenes les plus tenus de l’ecriture ou de la representation, mais aussi apporter, au-dela du cas Mallarme et au-dela du cas Manet, une contribution a l’histoire sociale des formes esthetiques et des discours sur ces formes.
Auteur de Crises : Mallarmé via Manet
Lamartine critique de Chateaubriand dans le Cours familier de littérature
À propos du livre (4e de couverture) Les historiens contemporains des lettres françaises de Belgique tiennent avec raison que La Légende d'Ulenspiegel en est le livre fondateur. Toute fondée qu'elle soit, cette assertion a tardé à prendre forte d'évidence. Lorsque Charles De Coster fait paraître sont livre, en 1867, seuls quelques lecteurs perspicaces y prêtent attention sans parvenir à lui assurer une quelconque reconnaissance. Et c'est aussi pauvre qu'inconnu que l'écrivain meurt en 1879. Il est vrai que «La Jeune Belgique», quinze ans plus tard, reconnaît son rôle, mais le statut de son livre n'en est en rien changé : il a peu de lecteurs, il n'est pas pris au sérieux. Tel n'est pas le cas du jeune Joseph Hanse dont l'Académie royale de langue et de littérature françaises s'empresse, dès 1928, de publier la thèse de doctorat consacrée à Charles De Coster et dont Raymond Trousson écrit aujourd'hui dans sa préface : «Ce coup d'essai était un coup de maître. Soixante-deux ans après sa publication, ce livre demeure fondamental, indispensable à quiconque entreprend d'aborder l'uvre magistrale qu'il mettait en pleine lumière.» Devenu introuvable, enfin réédité aujourd'hui, le Charles De Coster de Joseph Hanse, qui a ouvert la voie à toutes les études ultérieures et internationales sur le sujet, fera figure, pour beaucoup, d'une découverte et d'une…
Répertoire des thèmes de l'écrivain gaumais : la maison, le chemin, l'enfance, le temps passé, la civilisation orale disparue,…