Je ne sais pas pourquoi au juste ce texte est né. Pour comprendre peut-être. Pour ne pas oublier aussi. Pour le plaisir parfois.
Il s’agit de la quête d’une femme pour sa paix intérieure. Louise se cherche à travers ses amours. Ceux qui l’ont détruite, ceux qui l’ont construite. Et son désir puissant. Sa confrontation au père. L’écho de ces hommes en elle. Des bribes de vie, de certaines époques, d’un certain Bruxelles.
Humour, détresse, sentiments et érotisme.
Louise est actrice. De manière totalement non chronologique, elle se remémore ses histoires d’amour. « [Elle] écrit la nuit. La lumière est douce. Elle écrit à plusieurs âges. Il y a plusieurs présents. Pendant qu’elle parle à l’homme qu’elle aime, à celui qu’elle aimait ou à celui qu’elle aimera, elle raconte ses amours profondes ou fugaces ». Il y a Samuel, rencontré lors d’une soirée de soutien aux ouvriers, qui est tendre comme un agneau et auprès de qui elle redécouvre sa sensualité. Il y a Romain avec qui elle ne passe qu’une nuit, Arié, un homme pivot dans sa vie auprès de qui elle apprend la mort de son père ou encore Andréas dont elle croque la pomme à New York. Chacun reçoit un surnom : l’homme femme, l’homme rustre, l’homme…
Un jour qu’elle se promène dans la rue – alors qu’elle devrait être en train de faire ses devoirs…
Bruxelles, printemps noir suivi de Scandaleuses suivi de 1953
Conçues à des moments et dans des contextes bien différents, les trois pièces ici rassemblées témoignent du parcours théâtral de Jean-Marie Piemme, de son évolution et de la diversité de son travail. Créée par Philippe Sireuil au Théâtre des Martyrs, Bruxelles, printemps noir prend pour thème les attentats de Bruxelles du 22 mars 2016. Jean-Marie Piemme avait conçu une fiction sur le thème des attentats avant que n’aient lieu ceux de Bruxelles et il a réécrit son texte en tenant compte de cette nouvelle réalité traumatique et des multiples réactions qu’elle a engendrées. Scandaleuses (1994), sa cinquième pièce, gravite autour du personnage d’Anna, actrice passionnée d’elle-même autant que de son art, qui vit au rythme de ses caprices, mais aussi de son profond désir d’absolu. Jean-Marie Piemme entraîne ici le spectateur dans une méditation sur la théâtralité inhérente à toute existence humaine. Dans 1953, écrite quatre ans plus tard, la réflexion sur le théâtre passe à l’arrière-plan, au profit d’une interrogation sur l’histoire de l’après-guerre en Belgique et sur la complexité des « chemins…
Régis DUQUÉ , John Malone , Lansman, 2020, 52 p., 11 € , ISBN : 978-2-8071-0305-4 Martin, dix ans, fait ses devoirs…