Le confinement ne se prête guère à la linguistique de terrain. Pour des langues minorisées comme le wallon, dont les locuteurs sont le plus souvent pensionnés, seules quelques enquêtes ont été rendues possibles par la fin de la quarantaine de 2020: elles sont en ligne à l’adresse
voir web https://atlas.limsi.fr/?tab=be
Aussi avons-nous entrepris de recueillir, via Internet, une quarantaine de traductions de la fable d’Ésope « La bise et le soleil » , dans des langues/dialectes minoritaires d’Europe, dont des langues sans territoire compact comme l’aroumain.
Ces langues, objets de stigmatisation à l’instar du rromani, soulèvent des questions non moins intéressantes que le wallon ou le francique. L’hétérogénéité de ces langues, presque consubstantielle à leur état minoritaire, va ainsi alimenter un discours commun, puriste, fixiste et essentialiste : « on ne dit pas ça comme ça » ou, entre deux variétés de ces langues, « ils [les autres]…