Armande ou le chagrin de Molière

RÉSUMÉ

« Nous étions tous deux malheureux. Toi de mon désamour ; moi, de me sentir prisonnière. Tu vivais dans le souvenir d’une flamme qui n’était plus que la tienne. D’où donc te venait cette force qui s’obstinait à maintenir ce fantôme vivant ?
J’avais été heureuse avec toi, mais qu’étions-nous devenus sinon des mariés apparemment satisfaits de leur chasteté ? Alors, lassée de remonter chaque soir dans notre chambre qui ne résonnait plus d’aucune étreinte, seulement de mes soupirs et de ton ronflement, je te chassai de mon intimité.
J’avais rêvé d’une manière de nous désunir sans nous déchirer, de nous rapprocher sans nous rejoindre. Je n’étais plus amoureuse de toi, je voulais être libre, mais quoi que je fisse pour me séparer, je ne parvenais pas à renoncer à toi. 
»

Vingt-six ans après la mort de Molière et au terme d’une existence remuée de théâtre, de passions amoureuses, de libertinage et de déceptions, Armande, sentant sa fin prochaine, désire faire le point sur sa vie. Pendant près d’un an, elle s’astreindra à se remémorer l’aventure de la troupe avec ses grands moments, et en même temps la manière dont elle a vécu ses liaisons amoureuses.
À travers ce journal où elle s’adresse à Molière, nous découvrons un portrait du dramaturge regardé à la fois depuis les coulisses et depuis l’alcôve.

À PROPOS DE L'AUTEUR
André Versaille

Auteur de Armande ou le chagrin de Molière

Né en 1949 à Anvers, André Versaille est avant tout éditeur. Il crée à 21 ans les éditions Complexe, puis fondera les éditions qui portent son nom en 2008. Aujourd’hui, il est toujours directeur de collection aux éditions de l’Archipel. Spécialiste de Molière et de Voltaire, il leur a consacré plusieurs ouvrages et est en charge de l’édition des œuvres complètes du premier pour la collection Bouquins.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Dix-sept février 1699. Voilà vingt-six ans que Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, a quitté Armande Béjart. Seule la mort semble être parvenue à séparer le couple qu’ils ont formé durant de longues années. Leur mariage fut brièvement heureux, le temps que la jeune femme demeure admirative du dramaturge à la notoriété grandissante. Devenue comédienne pour incarner ses personnages et mère pour répondre à ses désirs, elle s’éloigne peu à peu de l’auteur lorsqu’elle réalise qu’elle veut égaler sa célébrité par ses interprétations. Elle se met en quête de reconnaissance dans ses rôles comme dans ses relations extraconjugales. Ils font alors semblant. Molière l’aime et est profondément attaché à elle, il refusera de la quitter. Et ce n’est que quelque…


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Bruges-la-Morte

Le 28 juin 1892, Stéphane Mallarmé s’empare de sa plume la plus leste pour ciseler un compliment à Georges Rodenbach  : Votre histoire humaine si savante par instants s’évapore ; et la cité en tant que le fantôme élargi continue, ou reprend conscience aux personnages, cela avec une certitude subtile qui instaure un très pur effet. Si délicieusement absconses que demeurent ces lignes, l’on y aura sans peine identifié les allusions à Bruges-la-Morte . C’est que le poète aura su ramasser les traits les plus saillants de cet incontournable de nos Lettres : l’évanescence de l’atmosphère qui règne à chaque chapitre, la contagieuse spectralité de son décor médiéval immuable, enfin les résonances qu’il ne manque pas d’éveiller dans la sensibilité des lecteurs qui le redécouvrent ou, ô extase, de ceux qui l’ouvrent pour la première fois. Proposer comme le fait aujourd’hui la collection patrimoniale Espace Nord une édition définitive de ce livre culte, « méconnu parce que trop connu » selon l’expression de Paul Gorceix, est une entreprise d’utilité publique. Car, si son auteur était presque devenu parisien d’adoption à force de fréquenter les Mirbeau, Goncourt et autres Villiers de l’Isle-Adam, Bruges-la-Morte n’est pas seulement le plus français de romans belges fin de siècle ; c’est surtout un chef-d’œuvre de la littérature mondiale, où style et fantasme se fécondent mutuellement. En fait, investir l’univers brumeux et appesanti de ce roman constitue moins une expérience littéraire que matérielle. 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