«La vie doit être mouvement» écrivait Annemarie Schwarzenbach, en 1930, dans un article sur la jeunesse. Ceux qui connaissent la destinée de cette écrivaine à la personnalité aussi étonnante que mystérieuse savent à quel point cette affirmation aura été, pour elle, impérieuse et programmatique. Dès son plus jeune âge, et bien avant certaines grandes figures du récit de voyage, Annemarie Schwarzenbach se met à bouger, que ce soit sur les routes ou par l’esprit.
Quelles sont les raisons de ce besoin fondateur de mobilité et d’itinérance chez Annemarie Schwarzenbach ? Quelles sont les formes qu’il aura prises, quels auront été ses aboutissements, mais aussi, bien sûr, ses impasses ? Véronique Bergen s’attache à répondre à ces questions dans Annemarie Schwarzenbach, la vie en mouvement. Ce faisant, elle dresse un portrait sensible et original de l’écrivaine, et apporte un éclairage nouveau sur l’une des personnalités suisses les plus inspirantes du siècle dernier.
Autrice de Annemarie Schwarzenbach, la vie en mouvement
Véronique BERGEN, Annemarie Schwarzenbach. La vie en mouvement, Double ligne, coll. « Figures de l’itinérance », 2021, 19 €, ISBN : 978-2-9701433-2-1Nulle figure autre que celle d’Annemarie Schwarzenbach ne pouvait inaugurer la prometteuse collection « Figures de l’itinérance » des éditions Double ligne – collection créée par Laurent Pittet, le fondateur de la revue Roaditude.Née en 1908 à Zurich au sein d’une famille très aisée qui avait notamment des affinités avec l’extrême-droite, décédée à l’âge de trente-quatre ans, Annemarie Schwarzenbach était une femme intense, mystérieuse, familière des extrêmes. Féministe (solitaire), antifasciste et antiraciste, au travers de ses textes, photographies et reportages,…
Les influences anglo-saxonnes sur les lettres françaises de 1850 à 1880
À propos du livre Cette étude voudrait retracer l'action générale des influences anglo-saxonnes sur nos Lettres françaises de Belgique, de 1850 à 1880. L'Angleterre victorienne resplendit alors; les États-Unis conquièrent leur rang, imposent leur génie ; notre littérature, elle, malgré Van Hasselt, de Coster, Pirmez, semble marquer à peine sur la carte du Réalisme international. Il semble même que des temps ingrats soient revenus pour l'art, après ces années de 1815 à 1850, dont M. Gustave Chartier, dans Le Mouvement romantique en Belgique, a entrepris de révéler tout l'intérêt, montrant le dynamisme des influences étrangères et, parmi elles, des anglo-saxonnes. C'est le destin de ces dernières que nous suivons au cours des trois décades qui nous séparent encore de la Jeune-Belgique. Nous tenterons de dire leur sens dans sa plénitude, tel que nous le démêlons de l'écheveau cosmopolite et comme nous l'a livré l'analyse d'une vie intellectuelle, où littérature, philosophie et politique…
Une revue catholique au tournant du siècle : Durendal 1894-1919
À propos du livre (texte de l'Introduction) Lorsqu'on parcourt une histoire de la littérature belge de langue française, le chapitre consacré à cette époque particulièrement florissante, qui va de 1880 à la première guerre mondiale, frappe par l'éclosion soudaine de revues littéraires qui suivirent l'exemple de la Jeune Belgique. Dans la liste de ces revues plus ou moins éphémères, l'attention est attirée par la longévité surprenante de l'une d'elles, Durendal, revue catholique d'art et de littérature . Ce mensuel catholique parut pendant vingt ans, de 1894 à 1914, alors que la Jeune Belgique ne sortit de presse que durant seize années et que la Wallonie disparut au bout de sept ans. Quelle recette a donc permis à Durendal de garder si long-temps ses lecteurs? Et une seconde question vient à l'esprit : à quoi pouvait bien s'intéresser une revue littéraire catholique à un moment où la littérature catholique semble inexistante? Qui a fondé Durendal ? Quels étaient ses objectifs? Autant de questions sur lesquelles bien peu de critiques ou d'historiens littéraires se sont penchés. En faut-il davantage pour désirer examiner avec un peu d'attention cette revue et la sortir de l'oubli, comme ce fut fait autrefois pour la Jeune Belgique et la Wallonie ? C'est ce que nous allons essayer de faire : rechercher les origines de la revue, découvrir son but, analyser la manière dont elle l'atteignit et les raisons qui la maintinrent en vie au-delà de la durée moyenne d'existence des revues littéraires belges. Ce travail ne se veut pas exhaustif: beaucoup d'aspects devront malheureusement rester ignorés, principalement certains problèmes plus particulièrement artistiques qui sortent de nos compétences par leur caractère trop technique. Nous ne proposerons pas non plus, dans chaque chapitre, un relevé détaillé de tous les articles parus dans Durendal et traitant du sujet mais seulement les extraits les plus significatifs. La présentation typographique de la revue, son illustration de plus en plus abondante et le sommaire de chaque numéro ne nous paraissent pas mériter de longs développements. Il suffit de savoir qu'en 1894 chaque numéro comptait vingt pages, tandis que ce nombre…