Un jour de 1939, une jeune fille attendait seule sur le quai désert de la gare d’Ostende. Quelques instants plus tôt, elle avait débarqué du train en provenance de Berlin. Des voyageurs l’avaient aidée à descendre ses valises avant de continuer leur périple en direction de l’Angleterre.
Quelqu’un aurait dû l’attendre. Il n’y avait personne.
Elle leva la tête en direction du ciel, suivit un vol d’oiseaux. La mer n’était pas loin. Des mouettes planaient, les ailes gonflées de vent et lançaient des cris de folles à l’infini, des clameurs de possédées.
Source : https://www.esperluete.be/index.php/catalogue-2/auteurs/devolder-eddy/anna-streuvels-detail
Dans la restauration, les mots sont plus essentiels que ce qu’il pourrait sembler…
En 1867, à Bruxelles, chez l’éditeur qui avait publié Les Misérables un peu auparavant, parait un gros et luxueux ouvrage : La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandre et ailleurs. Considérée comme le texte fondateur de la littérature belge, cette fresque est signée par Charles De Coster. Au moment où s’élaborent les mythes nationaux et où le Romantisme a mis en avant la figure du Peuple, De Coster est un des premiers à exprimer sur le mode littéraire le mythe d’une Flandre charnelle. Pour cela, il s’empare du personnage d’Ulenspiegel, farceur du répertoire folklorique traditionnel, et le jette au plus fort des guerres qui ensanglantèrent la région au XVIe siècle afin d’illustrer le thème qui lui est cher : la Liberté. La première édition de cette épopée n’était pas exempte d’erreurs. Bien des éditions suivantes, tout en favorisant la connaissance du texte auprès du grand public, se sont encore éloignées du projet original. Cent cinquante ans après…
« D'ordinaire, la nécrologie littéraire n'offre que peu d'intérêt, paralysée par le respect…