Elke de Rijcke

PRÉSENTATION
Elke de Rijcke est née en 1965 et vit à Bruxelles. Ses deux premiers recueils sont : Troubles. 120 expériences. précisions (Eds. Tarabuste, 2005) et Gouttes! lacets, pieds presque proliférants sous soleil de poche (Eds. Le Cormier, 2006), double entreprise d'inventorisation poétique d'observations, d'émotions, de réflexions et de décisions sensorielles et sensuelles issues du matériau du désir. Troubles. 120 précisions. expériences dessine l'espace d'un défi, celui de briser une conception castratrice du désir d'aimer et de penser, en vue d'un dégagement et d'une redéfinition de leur expérience, articulée comme communauté mystique et érotique avec le monde environnant. Gouttes! lacets, pieds presque proliférants sous soleil de poche présente une saisie du corps féminin dans un état de métamorphose d'âme et de pensée. Ce livre approfondit la question d'une réorientation du désir et repense un héritage et des acquis émotionnels, afin d'ouvrir à une construction d'identité qui s'approprie ses socles par le biais d'une vision mystico-critique du monde.Les deux livres s'organisent autour de la problématique de la maison, comme corps intérieur et extérieur intime dans ses multiples formes et états. L'écriture y agit comme un moyen de connaissance et comme un instrument d'opération (une sorte de greffe des vécus), pour s'ériger en un mode performatif d'intervention.L'auteur a également écrit plusieurs essais de création et a animé des séminaires de recherche poétique sur des problématiques existentielles, abordées à travers la littérature, les arts et la philosophie. Parmi ses essais les plus récents, mentionnons "Le processus alchimique de la création poétique : du grain minuscule du réel jusqu'à la robe du texte", une reflexion poétique dans le cadre du séminaire transdisciplinaire sur le surcroît, dirigé par Antoine Masson ("Les Fabriques du surcroît, Transhumances VII", Presses Universitaires de Namur, 2007).   

BIBLIOGRAPHIE


NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Le corps est au cœur de la poésie d’Elke De Rijcke. En quarantaine[1], lacéré ou jouissant, le corps essuie les coups portés par les échouages successifs. Mais il se relève toujours, réapprend les gestes quotidiens même si la réadaptation peut être lente. Ce dernier recueil sous forme d’édition bibliophilique bilingue est un fragment. Bribes d’un travail en mouvement plus large que l’auteur entreprend comme on prendrait le large, vers des contrées inconnues, insoupçonnées. Les termes médicaux, précis qui jalonnent le texte ajoutent au sentiment d’intimité qui se tisse entre le lecteur et la page, peau que l’on caresse et pénètre parfois. Celle de l’amant vaincu ou fuyant, celle morcelée du malade en sursis :

à un niveau profond, c’est la dose intracellulaire…


Le Carnet et les Instants

Poétesse, écrivaine, traductrice, professeure aux Écoles supérieures d’art Saint-Luc et l’ERG, Elke de Rijcke investit l’espace poétique avec, dans une main, la clé des songes, dans l’autre, l’art des connexions entre écriture, arts et sciences. Juin sur avril est bâti selon un dispositif audacieux qui génère de la pensée et du poématique à partir d’une mise à l’épreuve d’une multiplicité d’œuvres : la sculpture The Flux and the Puddle de David Altmejd qui compose la basse continue du recueil, des inventions littéraires de Raymond Roussel dans Impressions d’Afrique, des créations de Rodin, Camille Claudel, Kupka, Sarah Sze, des œuvres musicales, les travaux en neurosciences de Damasio… La forge poétique d’Elke de Rijcke repose sur l’expérimentation…


Le Carnet et les Instants

dans les trous de l’eau, du ciel ou de la terredes éruptions semblablesLa bibliographie poétique d’Elke de Rijcke s’étend, à ce jour, de 2005 à 2021, période jalonnée par la publication de cinq projets à un rythme choisi. Ce corpus fait aujourd’hui l’objet d’une rétrospective sous forme condensée, sous-titrée Selected et parue en un volume de poche aux éditions LansKine.Et puis, soudain, il carillonne fait tenir dans la main les textes de troubles. 120 précisions. expériences. (Tarabuste, 2005), gouttes ! lacets, pieds presque proliférants sous soleil de poche (Le Cormier, 2006), Västerås (Le Cormier, 2012), Quarantaine (Tarabuste, 2014) et Juin sur Avril (LansKine, 2021). Cette offre de transversalité ouvre sur une œuvre polymorphe et fouillée au sein de laquelle…