Avant de mourir après s’être jetée du balcon, Marie accuse à tort son mari, Guillaume, de l’avoir poussée.
Guillaume est acculé par sa conscience : est-il vraiment innocent ?
Pour affronter l’introspection dans laquelle le décès de Marie le plonge, il lui faut se déplacer physiquement. Quitter ses habitudes et prendre le recul qui s’impose.
Il trouve refuge à La Chênaie, une hostellerie perdue dans un bled impossible. Une fuite pour se retrouver et tenter de comprendre. Comprendre que, toujours, la vie des autres nous échappe.
Un voyage psychologique envoûtant.
Il paraît que la romancière Louise Scheidt – alias Louis Dubrau – ne goûtait pas vraiment l’œuvre de Simenon. Pourtant, l’incipit d’À part entière est digne d’un des meilleurs romans durs de ce dernier. La première page voit un attroupement se créer sur le trottoir où vient de chuter lourdement le corps de Marie. Avant de sombrer dans le néant, on l’entend distinctement articuler : « C’est Guillaume. Il m’a poussée… ».Sur le moment, tout le monde croit au fait divers criminel : les badauds qui pointent déjà le nez vers les étages, le lecteur emballé par le ténébreux « Rosebud » initial que les deux cents pages suivantes serviront sans doute à éclaircir, le narrateur lui-même qui…
Gil BARTHOLEYNS , L’occupation du ciel , Payot & Rivages, coll. « Rivages/Imaginaire »,…