À deux heures de voiture d’Hollywood

RÉSUMÉ

Un homme solitaire dans une HLM de la banlieue parisienne. Employé d’une multinationale toute puissante, il quitte brutalement ce travail pour se cloîtrer dans son studio et regarder PSTV, une chaîne de téléréalité relatant la vie quotidienne des habitants de Palm Springs, Californie.
Il consomme de la drogue, de l’alcool et son existence finit par se confondre avec les événements qui se déroulent dans la riche cité californienne. Il se persuade qu’il peut amener les palmiers et les piscines dans sa banlieue, ou mieux encore, pénétrer l’écran de télévision et s’envoler pour la côte ouest des Etats-Unis.
Des points communs relient la riche et excentrique Palm Springs avec la triste cité de notre protagoniste. L’omniprésence des compagnies mondialisées, leur emprise sur l’ensemble des habitants de la terre, les désastres écologiques, les addictions en tout genre et, finalement, la solitude.
Nous suivons les trajectoires d’hommes et de femmes, des deux côtés de l’Atlantique, en même temps que celles de millions de colis qui font d’une entreprise un monstre planétaire.
Les événements se succèdent dans une hyperréalité dérangeante et obscène. La présence constante d’un vieux chef indien, conscience vivante d’un monde en perdition, nous permettra peut-être de garder espoir.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Pierre Stival

Auteur de À deux heures de voiture d’Hollywood

Pierre Stival est né à Tournai en août 1963. Il arrête ses études avant le bac et suit une formation de bibliothécaire. Il occupe divers emplois avant de créer en 1988 une société commerciale active dans le prêt-à-porter, les vêtements de sport et de loisirs. En 1995, il devient actionnaire d’une société de papeterie, fournitures de bureau et scolaires. Il la quitte en 2018 pour se consacrer à l’écriture, à la photographie et à la céramique. C’est un lecteur curieux, toujours à la recherche de formes d’écritures singulières. Son premier roman, Une caravane attachée à une Ford Taunus, est paru en août 2020 aux Editions Cactus Inébranlable. Lauréat d'une bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles – Bourse découverte, 2024
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Affalé devant l’écran, je me blottis dans mes bras, je décide enfin de ne plus bouger. Sous la couverture synthétique, je me protège du monde gris des colis qui voyagent. Le désert de Mojave étale ses beautés colorées et ses corps nus échoués sur les margelles des piscines. Le film des vies dorées défile sous mes yeux. Dans ce « cauchemar climatisé » comme l’écrivait Henry Miller il y a cinquante ans, un homme, dans son studio de la banlieue parisienne, ex-travailleur de chez « A », délire, accroc aux émissions – aux écrans plutôt – de PSTV, une chaîne de téléréalité explorant les exploits dérisoires des habitants de Palm Springs, Californie.Délire, addictions diverses, affaissement et délabrement,…


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Âme blanche

La postérité est quelquefois injuste, le présent trop souvent amnésique et le public belge francophone peu conscient de son patrimoine littéraire. Ainsi des écrivains de valeur connaissent-ils les affres du purgatoire et leurs œuvres restent-elles absentes des rayons des librairies. Pour les femmes, la difficulté est accrue par le fait que l’Histoire littéraire a été écrite par des hommes. Pourtant, dès le début de la Belgique, certaines ont tenté de percer dans un monde des lettres encore exclusivement masculin et ont bravé les préjugés qui entourent les femmes artistes. Ce sont ces figures oubliées que la jeune maison d’édition Névrosée , dirigée par Sara Dombret, entend sortir de l’ombre en publiant une première série de douze livres de femmes écrivains belges. Parmi celles-ci, certains noms sont connus comme Caroline Gravière ou Madeleine Bourdouxhe, alors que d’autres ont totalement disparu de la mémoire collective. Marguerite Baulu et Jeanne de Tallenay, dont le roman L’invisible constitue une remarquable découverte , se voient ainsi remises à leur juste place grâce à cette initiative. Parmi ces femmes de lettres belges, Marguerite Van de Wiele (1857-1941) est la première à avoir vécu de sa plume. Célibataire, à la fois journaliste et romancière, acclamée par les plus grands écrivains de son temps, chargée de missions officielles, mais aussi souvent en butte à la misogynie ambiante, elle a ouvert des portes aux générations suivantes de femmes de lettres belges. Elle livre, dans ses romans, des portraits de femmes confrontées au corset empesé de normes que leur impose leur milieu. Doivent-elles se soumettre et consentir à se laisser détruire ou tenter de se libérer au risque de voir s’abattre les jugements réprobateurs, de devoir s’endurcir et, peut-être, de se perdre ? Évangéline, le personnage principal d’ Âme blanche, est prise au cœur de ce dilemme. 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Elle montre ainsi l’envers de cet âge d’or, qu’on se plait à rêver, d’une Belgique florissante dans la deuxième moitié du 19e siècle.Évangéline est une enfant privée d’enfance par la faute d’une faillite des adultes, qui se révèlent incapables de remplir leur rôle protecteur et encore moins de comprendre les besoins d’un enfant. La première de ces adultes irresponsables est la mère. Elle ne peut cependant être blâmée, car elle est une victime, rejetée par sa famille et enfermée dans un asile. Les premières pages du roman évoquent le paradis perdu de la petite enfance. Quelques sensations suffisent à faire renaître le souvenir enchanté et mélancolique d’un temps où l’affection maternelle était associée à la musique et à la vivacité d’un trop-plein d’émotions, libres de s’exprimer. Déjà, la petite fille éprouvait une sourde inquiétude, comme un voile posé sur ses ravissements d’enfant, voile que la distance du souvenir ne fait qu’accentuer et muer en tristesse. 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