Les dragons


RÉSUMÉ

Jérôme a quinze ans. Il est en colère contre ses parents qui sentent le vieux. Contre le monde qui le rejette. Contre les monstres qui l’empêchent de dormir. Contre lui surtout. Sur décision de justice, il est interné dans un centre de soins pour adolescents. Là, il rencontre les dragons, ces enfants détruits par leur famille, l’école ou l’époque. Parmi eux, il y a Colette. Crâne rasé, bras lacérés, noir sur les yeux. Elle veut mourir. Il veut l’embrasser. L’emmener loin d’ici.

Les Dragons est l’histoire d’un coup de foudre entre adolescents plus normaux qu’il n’y paraît.

Un cri d’amour pour ces enfants que notre société cache, mais qui disent tant de nous.


DOCUMENT(S) ASSOCIÉ(S)

COUPS DE CŒUR ET SÉLECTIONS

À PROPOS DE L'AUTEUR
Jerôme Colin
Auteur de Les dragons
Jérôme Colin est journaliste à la RTBF où il anime « Entrez sans frapper » et « Hep Taxi ». Il est l’auteur de Éviter les péages (2015)  Le Champ de bataille (2018) et Les dragons (2023).


NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Après dix ans de relation de couple, Jérôme, trente-cinq ans, se voit obligé de faire une pause car sa compagne souhaite avancer (entendez avoir un enfant) et l’invite à réfléchir, lassée par les difficultés de son compagnon à envisager l’avenir. Dès qu’il porte son regard sur le monde, il éprouve effectivement un mélange subtil d’anxiété, de colère et de lucidité incisive. Ce temps d’arrêt est l’occasion de jeter sur le papier une histoire vécue vingt ans plus tôt et enfouie profondément en lui…Lorsqu’il avait quinze ans, Jérôme a été placé quelques semaines dans une maison d’adolescents pour divers motifs : exclusions successives d’établissements scolaires, menace envers son père avec une arme blanche et détention…


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Être son fils : parcours d’un enfant seul

Le récit d’ Isabelle Steenebruggen se présente comme une fiction inspirée de faits réels. Il retrace la biographie d’un narrateur s’adressant à une femme dont nous ne connaissons rien. Nous comprenons assez vite que nous allons lire un récit d’un homme mûr qui, tel Didier Eribon, nous relate sa vie avec une authenticité mâtinée d’un point de vue réflexif.Nous suivons ainsi le jeune Hidli, qui a grandi dans les terres cultivables au Sri Lanka avec une mère travailleuse, deux frères aînés et en filigrane, un père absent. Moins marqué par ses origines modestes que par le caractère bien trempé de sa mère, le héros se gorge de toutes les facettes de cette figure maternelle bienveillante avec qui il vit à son insu des moments fondateurs. Malheureusement, sa maman lui est arrachée beaucoup trop tôt par la maladie. La culture où il évolue fait peu de cas d’un enfant en deuil, c’est donc tout naturellement que le père part refaire sa vie ailleurs et que les deux frères prennent leur envol, laissant Hidli seul dans la maison familiale avec pour rôle d’accompagner sa mère dans l’au-delà. Terrassé par la déréliction et les repères brisés, il trouve un apaisement à sa détresse dans l’ivresse de l’alcool, alors qu’il n’a que treize ans. Terrible, cette période, tellement longue, tellement sombre ! Tout me faisait mal, respirer, parler, manger, marcher. Ne parlons même pas d’aller à l’école. Vivre n’était plus qu’une immense douleur que seul l’arack anesthésiait un peu, le soir. À l’époque, dans ce pays où on commençait déjà à tuer à tour de bras, le sort d’un enfant de treize ans abandonné à lui-même n’intéressait pas grand monde. Rien de ce que je vivais ne paraissait grave aux yeux de qui que ce soit, donc je n’en parlais pas. Seule Anusha semblait se rendre compte des ravages que ces chamboulements et ces disparitions causaient chez moi. Son parcours scolaire devient chaotique, il se laisse aller à la dérive, incapable de sortir de sa prostration, mais il a la chance de nouer de belles rencontres avec des personnes bienveillantes qui le traiteront avec dignité. D’aucuns le voient comme «  celui qui a mal tourné  », d’autres sont toutefois capables de comprendre ses silences et les blessures qui se cachent derrière. Consumé par le manque d’amour, Hidli se bat contre l’injustice et tente constamment de cheminer vers une vie meilleure, même si la honte et la culpabilité reviennent le tarauder lors de ses échecs, même si la violence et les exactions font rage dans son pays.Il grandit, devient un employé engagé dans la Croix-Rouge, un homme d’affaires accompli, un mari, un père. Nous lisons les grands tournants de sa vie, les nouvelles balises qui remplacent les repères perdus, mais également les histoires d’amours déçues, son attachement viscéral à son île, son désir de la quitter aussi et le réconfort constant de l’alcool. Malgré ses failles et ses évitements, il est toujours guidé par la lumière, sa seule obsession : s’en sortir. Je n’ai pas réfléchi ces soirs-là. Je sentais seulement qu’il y avait un moteur à l’intérieur de moi, qui m’indiquait ce que je devais faire. Ma grand-mère inerte sous les jets de pierres, les poules de Nimal qui hurlaient, terrorisées, la ruine de la famille, les odeurs d’essence et de chair brûlée, tout cela s’enchaînait dans un tourbillon de noirceur qui nous emportait tous, nous faisait dégringoler vers un enfer contre lequel il fallait lutter. Remonter à la surface, à tout prix, comme le jour où je me noyais. S’accrocher, s’agripper à la moindre prise pour remonter, pour éviter de se laisser emporter par la vague de haine. Sinon, nous allions tous y passer. Être son fils est un récit de fiction réaliste où l’histoire singulière du protagoniste est décrite avec minutie sur un fond historique tout aussi réaliste caractérisé par la violence des prémices d’une guerre civile. C’est à travers les sensations du héros que nous palpons l’ambiance sur son île, mais aussi les émotions qui ont forgé son caractère et ses décisions. Isabelle Steenebruggen nous offre ici un récit très sensible, authentique et lumineux d’une grande justesse sur le parcours remarquable d’un homme qui a louvoyé sa vie durant entre différentes formes de violences et qui a fait de son mieux pour avoir une vie décente.Une histoire qui fait résonner d’un accent particulier les propos de Jean-Paul Sartre : «  L’important ce n’est pas ce qu’on a fait de nous, mais ce que nous-mêmes nous faisons de ce qu’on a fait de nous  ». Séverine Radoux…

L’ouragan a frappé Nyundo

Félicité Lyamukuru était adolescente lorsque, le 7 avril 1994, se déclencha le carnage. « Le génocide m’a trouvée en troisième secondaire. J’avais seize ans, j’étais vieille. » Presque toute sa famille fut anéantie dans le cataclysme qui ensevelit au Rwanda un million de Tutsis.Elle voulut d’abord oublier ces mois d’épouvante, d’arrachements, d’insoutenable douleur, terminer ses études, vivre « normalement ». «  J’ai mis du temps à entrer dans la grotte de mes souvenirs  », écrit-elle aux premières pages de son récit poignant L’ouragan a frappé Nyundo .  Elle franchissait un grand pas en participant pour la première fois, le 7 avril 2008, à Bruxelles où elle habite depuis l’an 2000, à la marche aux flambeaux qui commémore chaque année la mémoire des victimes. «  Désormais, j’assumais mon identité de rescapée.  »Comprenant que la parole est plus féconde que le silence, elle formait, vingt ans après la tragédie, le projet d’apporter un témoignage encore brûlant, de livrer son «  fragment de vérité  ».Le livre s’est élaboré en deux ans, associant Félicité Lyamukuru et Nathalie Caprioli, qui lui avait proposé d’être sa plume.Au long de rencontres denses, le désir initial de laisser à ses quatre enfants des traces de son histoire familiale saccagée s’est mué, pour Félicité, en quête de sens. Mise au jour des étapes qui ont conduit à l’impensable extermination des Tutsis – et des Hutus qui prenaient leur défense.C’est ainsi qu’elles se sont rendues, en avril 2015, au Rwanda, où la jeune femme a retrouvé de rares parents épargnés et, surtout, a eu le courage de rencontrer, dans leurs prisons, deux détenus qu’elle avait connus auparavant, impliqués dans le génocide. Face-à-face saisissants, insérés dans le récit.Nous revivons sur ses pas ce «  voyage mémoriel  », qui s’ouvre par l’évocation d’une enfance heureuse à Nyundo, petite ville du nord-ouest du Rwanda, non loin du lac Kivu, entre son père, enseignant au Petit Séminaire, sa maman infirmière, ses frères et sœurs.Sans oublier un grand-père maternel tant aimé et respecté, qui accueillait dans sa ferme, à l’époque bénie des vacances, enfants (il en avait eu onze) et petits-enfants.Mais des discriminations percent, à l’école, dans la ville. L’atmosphère se fait tendue, et l’horizon lourd de menaces. Les parents ont voulu garder leurs enfants, qui se sentent désarmés, à l’écart de l’âpre réalité ancrée depuis des années : les pogroms anti-Tutsis, à partir de 1959, se sont succédé en 1963, 1973, 1990, 1991, 1992. En 1964, «  le président Kyabanda prophétise la fin de la race tutsi. Le « inyenzi », le cancrelat, est le nouveau nom du Tutsi  ».Incidents et humiliations se multiplient. Jusqu’au drame : le soir du 6 avril 1994, l’avion du président Habyarimana est abattu. Dès le lendemain, tout s’embrase.La famille se réfugie au Petit Séminaire, qui est bientôt pris d’assaut, y compris la chapelle secrète, qu’ils avaient crue inviolable, où la jeune fille, sortie un moment pour gagner le bureau de son père, découvre en revenant, au milieu de dizaines de corps démantibulés à la machette, sa mère et ses sœurs, mortes. Un oncle agonisant, bras et jambes coupés, qui parvient à prononcer les noms des assaillants, voisins devenus tueurs (c’est l’un d’eux que, vingt et un ans plus tard, Félicité interrogera en prison), lui confie sa fille de quatre ans, grièvement blessée.Nous assistons au siège de la cathédrale de Nyundo où, tapie dans le clocher avec son père, elle échappe au massacre.Son chemin la mène dans un orphelinat, sa petite cousine blessée dans les bras, grâce à un militaire compatissant. De là, elle communique par lettres avec son père qui, réfugié dans l’évêché avec des centaines de rescapés, lui promet que bientôt il fera jour et qu’ils seront réunis. Mais l’évêché est attaqué. Parvenu à s’enfuir, le père, sur le point d’atteindre une forêt où se cacher, est tué. Le cauchemar n’en finit pas…Début mai, l’orphelinat déménage à Goma, au Zaïre. Enfin, une surprise illumine ces jours de deuil : Félicité retrouve, par hasard, son jeune frère Jimmy.En septembre 1994, elle rallie Gisenyi avec la famille de son amie Mimita, devenue sa famille d’accueil. Petit à petit, elle ré-apprivoise la vie, malgré les absences inguérissables.Elle rencontre Johnson, l’amour naît. Lorsqu’elle part terminer ses études en Belgique, ils se promettent de s’attendre. Moins de trois ans plus tard, elle le revoit à Kigali, et ils décident de se marier et de fonder une famille. C’est à Bruxelles qu’ils s’installent.La politique de réconciliation nationale du gouvernement rwandais, en 2003, s’accompagnant de la libération de dizaines de milliers de génocidaires pour désengorger les prisons, clôt définitivement ses idées nostalgiques de retour au pays. «  Autant je crois à la résilience, autant j’estime la réconciliation impossible.  »Elle s’insurge d’ailleurs contre le glaçant silence des autorités religieuses catholiques qui, s’abstenant de condamner immédiatement les campagnes meurtrières, ont laissé la voie libre à ceux qui clamaient que «  les tueries étaient approuvées par Dieu  ». Et souligne que de nombreux prêtres, reconnus pour leur rôle pendant les massacres, n’ont pas été relevés de leur office.Félicité et Johnson voulaient six enfants. Ils s’arrêteront à quatre, aux trente ans de la jeune femme. La maternité lui fera mesurer mieux que jamais l’héritage de ses parents, qu’elle sent toujours proches et dont elle dresse des portraits émouvants. Son père qui, durant la tragédie, écrivait un texte intitulé L’ouragan a frappé Nyundo , titre qu’elle a choisi de reprendre : «  Même en colère, son regard restait tendre. » «  J’aimais la façon de rire de ma mère, de porter tout à la lumière de la dérision.  »L’ultime chapitre, Riposte au négationnisme , est sans ambages. Car, dès la fin du génocide, certains «  ont repoussé les limites de la raison jusqu’à prétendre que, parmi le million de morts, quatre-vingt pour cent étaient des Hutus ». Elle insiste : «  Le négationnisme ne se contente pas de succéder au génocide : il le prépare, l’accompagne tandis qu’il est mis en œuvre et lui fait suite – une vérité qui vaut pour tous les génocides  ».Comment contrer les dérives négationnistes ? En témoignant au monde. En osant se raconter.…

La clé de Jacqueline

Marcus, huit ans, est un enfant unique qui vit avec ses parents. Sa solitude est rompue grâce à l’arrivée…