La poésie contemporaine (soit celle qui est signée par des vivants) est devenue un objet encombrant au XXIe siècle. Personne ne la lit, a fortiori personne ne l’achète, et elle ne pullule encore, invisiblement, que parce que certains éditeurs qui se lancent dans ce créneau profitent de naïfs prêts à se faire publier à compte d’auteur, pour au final n’être ni diffusés ni promotionnés. Bien sûr, il y a l’oralité, circulant dans les cabarets littéraires ou les soirées de lecture entre coteries d’initiés ; mais aujourd’hui, en librairie, où se cueillent Les Fleurs du mal, où se gausse-t-on des Amours jaunes, et où La nuit remue-t-elle ?Alexis Alvarez a su creuser son trou (noir, évidemment) dans cette nébuleuse surpeuplée de satellites égarés, d’éphémères…