Les fratries sont bien souvent animées de sentiments contradictoires. Rivalités, jalousies et ressentiments le disputent à la solidarité et à la connivence selon une mécanique aux ressorts complexes. Les trois frères Wellens – ce nom nous dit quelque chose – vivent dans des univers distincts. L’un d’eux, le plus célèbre, est un magnat bruxellois de l’immobilier et des affaires, il est entouré d’une cour d’experts divers. Son aura est incontestée, son emploi du temps est minuté, ses apparitions organisées, sa sécurité garantie. Un autre frère, qui a pris soin de se faire appeler de son nom d’auteur, Varens, est un écrivain en vue et il mène une vie plus calme, entre écriture et flânerie, soucieux de ne pas se confondre avec les valeurs du premier qu’il…
Le recueil de nouvelles d’Yves Wellens Zones classées, qui s’inscrit dans la collection « Belgiques » des éditions Ker, s’ouvre par une troublante intrigue autour d’une photographie ancienne : un portrait de groupe, dont il se révèle qu’un personnage a été effacé. « Une absence. Une disparition. Quelqu’un. Quelqu’un était sorti du tableau ». Pourquoi ?… » (« Par la bande »)Au cours de ces brefs récits, on assiste à l’inexorable dégradation intellectuelle de Ridder, qui a enchaîné une carrière académique de haut vol dans différentes universités et une brillante réussite dans le domaine financier, mais qui, depuis un certain temps, s’égare au milieu d’une conversation, d’un débat, proférant des propos intempestifs, incongrus, avant…
L’enfance ? Une période unique où se mêlent insouciance et joie de vivre. Pour Yves Wellens, le « vert paradis de l’enfance » décrit par Charles Baudelaire a vite cédé sa place à un vert bouteille, un vert assombri par les nombreuses fioles vidées par son père.Yves Wellens nous propose un récit autobiographique à la troisième personne. La confusion n’en est que plus belle puisque le héros s’appelle Je. Cet usage crée de curieux effets grammaticaux qui n’en sont que plus savoureux. Au fil des pages, se succèdent des souvenirs d’enfance, des anecdotes se déroulant dans un quartier du nord de Bruxelles. Il est question du cinéma du coin, des films qu’on y découvrait, de l’opération à cœur ouvert de Je à quatre ans et demi, des livres qu’il dévorait,…