Serge Noël n’est ni un débutant, ni un inconnu. Depuis une quarantaine d’années, il a publié treize livres de poésie et quatre romans, co-écrit les mémoires d’une survivante d’Auschwitz, coordonné des ouvrages collectifs comme Paroles d’exil ou J’ai deux amours, collaboré à divers journaux et revues, obtenu en 1981 un prix de l’Académie royale de Langue et de Littérature, en 2007 le Prix Jeunesse Éducation permanente, en 2012 le Prix Gros Sel. Militant de gauche dès son adolescence, en lutte contre le système capitaliste, l’impérialisme ou les comportements racistes, il présente un profil typique d’écrivain engagé, dans la ligne des Louis Aragon, Paul Éluard et autres Pablo Neruda. L’œuvre de ceux-ci, en effet,…
ensemble nous faisons un livre de poésiej’en suis ravi comme une vieille roseCher Serge Noël, l’Arbre à paroles publie aujourd’hui votre dernier recueil de poèmes. Votre chant y émet depuis des temps illimités, pour lesquels vous nous quittiez, lit-on, inopinément le 27/10/2020. Vous lui voulûtes un titre inconcevable et un sous-titre programmatique. Le second dit tout, si le premier n’occulte rien.Cher Serge Noël, au mot d’engagement, vous et quelques-uns de vos amis préférez celui d’enragement. Enragés, vous l’êtes contre ce que vous nommez le vide humain, fruit insipide et luisant du capital. Contre l’alchimie despotique de la valeur marchande, qui seule a don de transmuer la création en art. Contre cet art de rond-point et de boutique, tantôt abstrait, tantôt…