Conrad Detrez   1937 - 1985

PRÉSENTATION
L’œuvre de Detrez (1937-1985), largement autobiographique, scande les étapes d’une vie exemplaire des espoirs et des désillusions du demi-siècle écoulé : l’enfance villageoise, marquée par la guerre (Ludo, 1974); l’adolescence témoin des déchirements activés par la Question royale (Les Plumes du coq, 1975); le séminaire (Le Dragueur de Dieu, 1980); l’engagement missionnaire au Brésil et la double découverte de l’homosexualité et de la lutte révolutionnaire (L’Herbe à brûler, Prix Renaudot 1978). Une écriture baroque et une puissante ironie viennent donner à cette œuvre une allure parfois hallucinée. Rentré en Europe, le «métis culturel» qu’était devenu Detrez entamera sa vie littéraire, traduisant écrivains et hommes politiques brésiliens et consignant par l’essai son expérience des luttes en Amérique latine. Conrad Detrez est mort du sida à Paris.
PORTRAITS ET ENTRETIENS
Le Carnet et les Instants

En 2015, le silence aura été quelque peu assourdissant autour du trentième anniversaire de la disparition de Conrad Detrez. Si ce n’est en septembre une rencontre au Blues-sphere (en Outremeuse à Liège) qui réunissait les témoignages de William Cliff et André-Joseph Dubois, deux écrivains l’ayant connu personnellement, pas un événement, pas un article, pas un salut, fût-ce à Paris, son ultime fief. Il n’est par bonheur jamais trop tard pour rendre hommage à Detrez et réaffirmer sa position éminente dans le paysage littéraire francophone…
Conrad Detrez fut, avant d’autres figures du monde intellectuel, tels Michel Foucault ou Hervé Guibert, l’une des premières victimes du SIDA. Le rappeler n’est pas dresser…

PRIX
NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

On n’achète pas un livre – et a fortiori on ne le rachète pas – au simple motif qu’il a changé de couverture. L’argument pourrait cependant suffire concernant la republication au catalogue Espace Nord des trois volumes de l’autobiographie hallucinée de Conrad Detrez. L’option graphique crève l’étal des librairies. Pour chaque titre, un autoportrait, façon photomaton en noir et blanc, nous montre leur auteur, clope au bec ou aux doigts. Jamais son regard ne croise l’objectif : par deux fois il s’oriente vers le haut, là où se tiennent paraît-il la transcendance et l’imaginaire ; ou il s’absorbe de biais, comme pour interroger le terre-à-terre. Comme si, des pupilles, Detrez rejouait seul le dialogue d’Aristote et Platon dans le célèbre tableau renaissant…

Donc…