Dans Décomposition, Clarisse Derruine nous donne à lire une dystopie qui se déroule dans une ville fictive et s’étend sur plus d’une dizaine d’années. Le monde tel que nous le connaissons est atteint par un mal singulier : une colonie de champignons envahit le pays et s’infiltre partout dans les lieux publics, mais aussi les foyers.Nous découvrons les dégâts de ce « sinistre végétal » à travers le regard de Silvio, qui a huit ans au début du récit. Passionné de botanique, il observe la déliquescence d’un univers familier avec sa sœur et ses amis. Chaque jour offre son lot de découvertes : fermeture des frontières, effondrement des immeubles, arrêt des télécommunications, délitement du lien, exodes…– Je ne sais pas si on aurait pu l’éviter, ou même…
Décomposition (Ker Editions, mai 2021) est un titre qui évoque directement la mort. Pourtant, dans son roman, Clarisse Derruine, lauréate du prix Laure Nobels 2020-2021, nous transmet une histoire pleine de vie nouvelle dans un décor un peu trop vert.
Cette éco-fiction aux allures de dystopie nous confronte à une réalité peu souvent envisagée. Si, la plupart du temps, les récits évoquant une nature qui se rebelle face à l’humain s’emparent du thème de la sécheresse, ici il n’en est rien. En effet, ce sont plutôt les dimensions de chaleur et d’humidité qui poussent ces champignons à prendre le dessus sur les villes faites de béton.
Depuis peu, le Continent est progressivement ravagé par les champignons. Ils naissent partout, la population fongique s’empare…