Ce printemps-là, il se passe des choses étranges : les mauvaises herbes se répandent dans les rues, la mousse s’immisce dans les jointures, les champignons quittent leurs sous-bois…
Bientôt, les premiers murs s’effondrent.
Silvio assiste, impuissant, à la dissolution de sa ville, de sa famille et de ses liens avec les autres. Alors que sa sœur s’efforce de reconstruire, il tente de comprendre ce qui les attend. Si les immeubles s’écroulent en même temps que les esprits, que restera-t-il à sauver ?
Comment accepter de perdre un monde pour en construire un nouveau ?
Un conte à la fois tragique et merveilleux, subtil constat de la déliquescence d’un univers familier, sur fond de révolution environnementale.
Autrice de Décomposition
Dans Décomposition, Clarisse Derruine nous donne à lire une dystopie qui se déroule dans une ville fictive et s’étend sur plus d’une dizaine d’années. Le monde tel que nous le connaissons est atteint par un mal singulier : une colonie de champignons envahit le pays et s’infiltre partout dans les lieux publics, mais aussi les foyers.Nous découvrons les dégâts de ce « sinistre végétal » à travers le regard de Silvio, qui a huit ans au début du récit. Passionné de botanique, il observe la déliquescence d’un univers familier avec sa sœur et ses amis. Chaque jour offre son lot de découvertes : fermeture des frontières, effondrement des immeubles, arrêt des télécommunications, délitement du lien,…
Décomposition (Ker Editions, mai 2021) est un titre qui évoque directement la mort. Pourtant, dans son roman, Clarisse Derruine, lauréate du prix Laure Nobels 2020-2021, nous transmet une histoire pleine de vie nouvelle dans un décor un peu trop vert.
David vit avec ses parents au fond des bois, dans un chalet près d'un lac. Un jour, il trouve dans la maison des outils de bûcheron ayant appartenu à son grand-père et se lance dans l'activité, espérant impressionner son père, homme sévère qu'il craint particulièrement. Lors de ses sorties, il va rencontrer un chien-loup, que beaucoup d'humains n'apprécieront pas… Jean-Marie Defossez a une âme de poète, et, dans ce roman, la nature et les éléments prennent autant d'importance que les personnages, en des expressions qui bercent la lecture : « une après-midi où dansaient ensemble le vent et la pluie » (p. 16), « Le temps passa, doucement, comme l'oiseau bâtit son nid, branche par branche, jour après jour » (p. 81). Sur ce fond de douceur (notre apprenti bûcheron s'excuse auprès des arbres), se déploie une histoire relativement classique, celle d'un petit garçon hyper-sensible, qui trouve réconfort dans ses rêveries et auprès des animaux, en réaction à un monde adulte masculin qui le rebute. Le narrateur est centré sur les émotions, que ce soient celles de David ou de Miloup. Une nécessaire réconciliation entre tous s'opèrera, le père se rapprochant du fils, ainsi que de la mère. C'est plein de bons sentiments,…