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Mémoires pour nuire à l’histoire artistique de mon temps

Davantage que simplement donner le ton, le titre résonne comme un manifeste esthétique.…

La vie des abeilles

Maurice MAETERLINCK , La vie des termites , Préface de Michel Brix, Bartillat, coll. « Omnia Poche », 2019, 160 p., 10 €, ISBN : 978-2-84100-676-6Maurice MAETERLINCK…

Dico-tomies

Jean-Marc DEFAYS , Dico-tomies , Murmure des soirs, 2020, 242 p., 18 €, ISBN : 978-2-930657-59-2Il est des livres dont on aimerait à l’instant tutoyer l’auteur… Il apparaît si proche…

Brassens et Tintin. Deux mondes parallèles

Quoi de plus dissemblable, si ce n’est incompatible a priori, que les univers de Georges Remi, alias Hergé, et de Georges…

Quand Dieu s’efface…

Beaucoup attendent de la foi consolation et certitude. Moi, j’en espère la liberté.   Croire pour moi, c’est prendre son envol, malgré ou grâce aux blessures…

Abstraction and Comics. Bande dessinée et abstraction

Qu’en est-il de la bande dessinée dite abstraite ? Quels sont ses ressorts historiques, sémiotiques ou formalistes ? Le très beau coffret de deux volumes, Bande dessinée et abstraction, rassemble des contributions et des créations originales qui explorent la grande variété de l’abstraction en bandes dessinées. L’abstraction doit-elle être comprise dans le sens qu’elle a pris dans l’histoire de l’art, en peinture ? Peut-on dire qu’elle définit un tournant moderniste touchant les arts visuels alors que, ab initio , depuis l’origine de l’art, la tendance à l’abstraction est présente ? Les opérateurs identifiant une BD expérimentant l’abstraction varient en fonction des théoriciens : là où Ibn Al Rabin nomme abstraction le non-figuratif, Andreï Molotiu la resserre autour de l’éviction de la narration. Les créations du collectif WREK avec l’artiste-graveur Olivier Deprez, celles de Pascal Leyder, Frank Vega, Berliac, Francie Shaw, Ilan Manouach et bien d’autres jouent la carte de la tension, du dialogue non mimétique avec les textes. L’irruption de quelques planches abstraites dans une BD ou la construction d’œuvres graphiques entièrement soutenues par l’abstraction modifient le «  régime scopique du spectateur  » (Jacques Dürrenmatt). Si le terme de bande dessinée abstraite se répand dans les années 2000, auparavant, bien des artistes ont construit des œuvres reposant sur des images non figuratives, par exemple géométriques, ou invalidant le dispositif narratif. Au travers des contributions de Jan Baetens, Jean-Charles Andrieu de Levis, Kakob F. Dittmar, Paul Fisher Davies, Jean-Louis Tilleuil, Denis Mellier et d’autres, il appert qu’il n’y a pas une abstraction mais des abstractions. Certains créateurs maintiennent une visée diégétique, un récit tandis que d’autres l’évacuent. De même, certains recourent à la figuration, d’autres la subvertissent. Purification d’une forme qui sonde la seule dimension graphique, le voir, sans plus se diluer dans le raconter, attention exclusive aux qualités plastiques des images, veine underground, autonomiste refusant les codifications et les dogmes de la BD, les circuits de production et de réception, exploration libre, mutante des ressources du médium, interrogation sur la fabrique des images, contestation de l’auctorialité… la bande dessinée abstraite expérimente bien des formes qui secouent l’horizon d’attente de lecteurs habitués à la lisibilité d’un récit (personnages, actions,  péripéties, contexte spatio-temporel…), une lisibilité poussée à ses extrémités avec la ligne claire. Les titres, les textes accompagnant les images restaurent parfois une trame narrative, orientant la réception des lecteurs.Choisir l’abstraction, c’est aussi s’abstraire des comics, accomplir «  un geste de rupture qui cherche à s’abstraire plus ou moins radicalement de l’hégémonie du récit  » (Denis Mellier), opter pour l’a-narrativité, s’affranchir de la «  tutelle du récit  » ou/et rompre avec le champ du figuratif. Qu’elles contestent l’impératif narratif, la représentation figurative ou les deux, les expressions multiples de la bande dessinée abstraite déterritorialisent la sphère du neuvième art, y traçant des lignes de fuite, des dispositifs qui déstratifient le genre. Autrement dit, elles illimitent les possibilités du médium, jouant de tous les registres de la narrativité minimale, de la visée de son degré zéro ou de la métanarrativité comme de ceux du figuratif.«  Ses tendances [de la BD] à l’abstraction sont peut-être constitutives de son discours graphique…

Qui veut la peau de la licorne ?

En 2018, Géraldine Remy nous faisait découvrir les licornes dans son premier livre Les secrets de la licorne . On y apprenait que dans le…

Deus Casino

François DE SMET , Deus Casino , PUF, coll. « Perspectives critiques », 2020, 242 p., 18 €, ISBN : 978-2130810247C’est en partant du pastafarisme — cette religion parodique et…

« Femmes à Boches ». Occupation du corps féminin, dans la France et la Belgique de la Grande Guerre

Se revendiquant à la fois de l’histoire du genre et de celle de la guerre, l’ouvrage «  Femmes à Boches » , d’Emmanuel Debruyne, professeur d’histoire contemporaine à l’UCL, examine une question audacieuse, dans sa formulation même : l’«  occupation du corps féminin  », en France et en Belgique, durant la Guerre 14-18. Quel est le contexte ? «  Pendant quatre ans, la quasi-entièreté de la Belgique et de larges pans de dix départements français sont occupés par l’armée allemande  » : ces territoires, découpés par l’ennemi en plusieurs zones disposant de leur administration, forment un large périmètre regroupant une dizaine de millions d’habitant-e-s. L’occupation est à double détente : à l’envahissement du territoire par son armée (deux millions de soldats), l’ennemi superpose sa domination sur le corps des femmes qui constituent la majorité de la population des territoires occupés, compte tenu du départ massif des hommes sous les drapeaux et de l’exode d’un million de citoyens ayant quitté le pays pour échapper à la guerre. «  A vrai dire, observe Emmanuel Debruyne, une majorité des occupés sont des occupées  ».Sur le plan des sources, à défaut de témoignages oraux directs, «  Les journaux intimes, édités ou non, volumineux ou succincts, se sont avérés des sources d’une grande richesse  ». C’est sur le dépouillement minutieux d’une centaine d’entre eux que se fonde principalement le livre.L’ouvrage décrit les différents types de relations que les militaires allemands et les femmes des régions conquises vont entretenir. Dans les trois premiers chapitres, l’auteur aborde d’abord les viols constatés durant la brève période de l’invasion, sans négliger l’autre forme de violence sexuelle que constitue la mise en œuvre par l’ennemi d’inspections sanitaires vis-à-vis de la population féminine. Ensuite, l’enquête se penche sur la période d’occupation, en observant le développement de la prostitution (Bruxelles devient la ville-phare des amours tarifées) et les relations librement consenties.Les trois chapitres suivants décrivent les conséquences de ces phénomènes : stigmatisation sociale des femmes concernées, développement des maladies vénériennes, tentatives de la part de l’occupant de réglementer la prostitution, accroissement de la natalité hors mariage. Un dernier chapitre envisage les phénomènes d’exclusion de l’après-guerre envers les femmes qui ont trahi, mais aussi envers leurs enfants.Lors de la mobilisation du début 1914, période apparaissant comme un moment «  carnavalesque  », c’est-à-dire d’estompement des normes sociales, une «  fièvre  » sexuelle s’empare des populations et se traduit par un pic de naissances au printemps de l’année suivante. Par contre, pendant l’invasion allemande, à la fin de l’été, les nombreux viols commis par l’ennemi en même temps que des exactions envers les civils, se concrétiseront par une vague de naissances «  de père inconnu  » en mai et juin 1915. En dépit du manque de données chiffrées, Emmanuel Debruyne évalue entre 15 et 25000 le nombre de viols commis durant l’invasion.Pour tenter de limiter la propagation des maladies vénériennes au sein de son armée, l’ennemi installera un important système de contrôle prophylactique des prostituées. La cohabitation avec l’armée d’occupation amènera également des relations à se nouer entre les occupées et les soldats allemands. Celles-ci sont mal perçues par les autorités allemandes, qui s’opposent fermement aux mariages entre les occupées et les occupants.Les autochtones eux-mêmes condamnent ces idylles, la population bienpensante (catholique) prétendant qu’elles sont surtout le fait de femmes appartenant aux «  basses classes  » et qu’elles relèvent du domaine de la prostitution. Ces accusations referont surface lors des procès d’après-guerre.Cette enquête magistrale menée par Emmanuel Debruyne sur les relations des femmes belges et françaises avec l’occupant durant la Grande Guerre démontre que l’occupation militaire s’est doublée d’un puissant phénomène de domination masculine. Celui-ci s’illustre à travers le développement de la prostitution, les viols et les naissances de père inconnu, mais aussi les liaisons sentimentales et les mariages. Cette description très fouillée d’un aspect méconnu de la Première Guerre mondiale constitue à coup sûr une lecture novatrice du contexte…

Sandor Ferenczi. L’enfant terrible de la psychanalyse

Benoît PEETERS , Sandor Ferenczi. L’enfant terrible de la psychanalyse , Flammarion, 2020,…

Topiques pour le monde actuel

Topiques pour le monde actuel s’ouvre avec un visage dual en très gros plan, inquisiteur, reproduction d’une peinture de Jean Morette. Deux grands yeux ronds…

René Magritte, The Revealing Image (L’Image révélée)

S’il a approché, voire pratiqué en amateur, photographie et cinéma – il préférait…

Au pays des osmanthus

Le nouveau livre d’ Anne Rothschild relève d’un genre que, en notre époque de mondialisme instantané, on pouvait croire un peu oublié : le récit de voyage. Il…

Imaginaire de l’insolite et problématique identitaire dans les lettres belges francophones. Un nouveau fantastique ?

Une énième étude sur le fantastique belge ? Le sujet n’est-il pas rebattu ? Et des spécialistes de la carrure d’un Baronian ne se sont-ils pas assez exprimés sur la question pour qu’on puisse enfin considérer le terrain comme défriché, balisé, connu ? Le spécialiste en comparatisme dans le domaine francophone Bacary Sarr anticipe cette remarque en avertissant d’emblée que son étude ne fera intervenir nul bestiaire à cornes ou à canines et ne convoquera aucun esprit à coup de table tournante. Se démarquant en effet du «  fantastique conventionnel  », il privilégie celui «  qui se fonde sur une perception intérieure particulière de la réalité  ». Les auteurs réunis dans son corpus sont loin des Jean Ray, Thomas Owen, Franz Hellens et autres «  maîtres-fantastiqueurs » traditionnellement convoqués quand il s’agit d’investiguer dans l’imaginaire de nos Lettres. Sarr s’est penché sur des œuvres que l’on rattache a priori avec moins d’évidence à la veine fantastique, signées par Pierre Mertens, Dominique Rolin, Guy Vaes, Jean Muno et Jacqueline Harpman. Entre ces étoiles d’apparence bien éloignées se dessine une subtile constellation, dont les traits communs s’appellent d’une part « belgitude » et d’autre part, « étrangeté ».« Belgitude » car ces plumes, majeures dans notre historiographie littéraire, émergent dans un contexte pétri de doutes et d’interrogations quant à leur situation par rapport à l’institution littéraire et aux instances de légitimation. En porte-à-faux entre les identités, «  périphérique  », «  marginal  », l’écrivain francophone belge de l’après-guerre part immanquablement en quête de soi. Il plonge vers ses racines les moins stables pour affronter ses angoisses les plus profondes. Il évolue en perpétuelle zone d’inconfort à l’égard de sa langue comme de son identité culturelle.L’étrangeté du monde qu’il perçoit se réverbère dans l’intime conscience du sujet, en prenant un tour «  moins spectaculaire, mais insidieusement discret  ». Avant d’étudier les cas, Bacary Sarr propose une relecture globale de notre tradition littéraire de l’étrange, déjà bien présente à la fin du 19e siècle au cœur du naturalisme et du symbolisme. Le fantastique y figure à la fois un point de communion (parce qu’il franchit la barrière des genres pour se diluer dans toutes les œuvres de l’époque, même à très faible dose) et de rupture (en conférant une coloration «  nationale  » à ces deux écoles littéraires, il les singularise au sein d’un espace européen où elles sont omniprésentes).La matrice de nos lettres semble dès lors vouée à enfanter, selon «  une implacable mécanique des doubles  », une kirielle de Janus à l’identité complex(é)e, en équilibre entre le réel et… Et quoi, en fait ? Le surréalisme ? L’irréel ? L’imaginaire ? La fiction ? Tout cela, et autre chose encore, qui hante sourdement le «  moi inhabitable  » de nos romancières et romanciers.En offrant ce nouveau cadre de réflexion, Bacary Sarr ouvre des perspectives multiples. L’une d’elle est peut-être l’ébauche d’un nouveau paradigme pour situer les lettres francophones de Belgique : les œuvres analysées ( Dulle Griet , Ripple-Marks , Octobre long dimanche , Terre d’asile , Le bonheur dans le crime ) ne sont-elles pas emblématiques d’une création littéraire davantage en quête de centre que de sens ? Ce qui en fait alors la beauté n’est pas leur but ultime, mais le voyage intérieur qu’elles…

Hannah Arendt ou le mal comme absence de pensée

Il est courant d’entendre que depuis Platon, la philosophie occidentale n’ajoute que des notes de…

Pierre Mertens ou la quatre-vingtaine

Pierre Mertens a eu quatre-vingts ans le 9 octobre 2019. Pour fêter cette belle échéance, plusieurs de ses proches – sa sœur Catherine, sa…

Petites filles d’autrefois 1750-1940

L’Académie royale de langue et de littérature françaises poursuit son travail de (ré)édition d’œuvres du patrimoine littéraire…

Le néofantastique féminin d’Anne Duguël

En décembre 2020, parait en Pologne Le néofantastique féminin d’Anne Duguël , première monographie consacrée…

Marcher Noir, Chroniques du monde confiné

Avec un mois d’écart, Marc Meganck publie deux titres qui partagent des thèmes devenus propres, ayant développé pour lui-même…

, Annemarie Schwarzenbach. La vie en mouvement

Véronique BERGEN , Annemarie Schwarzenbach. La vie en mouvement , Double ligne, coll. « Figures de l’itinérance »,…

, Martha Argerich. L’art des passages

Véronique BERGEN , Martha Argerich. L’art des passages , Samsa, 2021, 18 € , ISBN : 978-2-87593-366-9Toute main qui…

Le hantement du monde. Zoonoses et pathocène

Les photos qui introduisent le livre donnent un ton très clair : percée d’une voie ferroviaire en pleine forêt,…

Camille Lemonnier, Et s’il entrait dans la Pléiade ?

L’écrivain, critique, collaborateur du Carnet et les Instants , Frédéric Saenen…

Martine. Une aventurière du quotidien

Laurence BOUDART , Martine. Une aventurière du quotidien , Impressions nouvelles, coll. « La fabrique des héros », 2021,…

Tout est paysage

Une certaine disparate, à première vue, règne dans le dernier livre de Stéphane Lambert , consacré à la peinture. D’abord, les neuf textes rassemblés ont paru précédemment…