Dans ce livre follement inspiré, il n’y a pas que les humains et les animaux qui partent en voyage. Les objets font de même, et les maisons, et les arbres, et les saisons !
Tout se déplace pour l’enchantement du lecteur, car rien n’est impossible avec la poésie et l’imaginaire débridé de Béatrice Libert, son humour et sa tendresse. Kotimi témoigne magnifiquement de chaque poème. Quelle invention dans ses images qui magiquement captent d’un trait l’essence des mots, les prolongent et les transcendent.
À la fin de ce beau recueil, on se sent tous pousser des ailes, prêts à partir pour de si fabuleux voyages !
Autrice de Voyages à perdre haleine
Le sommaire conforte le titre, Voyages à perdre haleine, tous les poèmes traitent du voyage dans tous les espaces possibles, mer (« À la mer »), montagne (« Ascension »)... Heureux ou décevants, « Échappée belle » ou « Voyage interdit », on peut vivre les émotions associées dans ces courts textes de Béatrice Libert, animés par les illustrations faussement naïves de Kotimi.
La…
Dans Voyages à perdre haleine, Béatrice Libert emmène en voyage le vivant soit-il un humain, un animal, un insecte volant ou rampant, un fruit et aussi, avec brio, ceux qu’a priori, le voyage ne concerne pas : le chêne, le réverbère, la fenêtre…Les mots jouent, virevoltent et s’enchaînent dans ce recueil abouti et efficace, teinté d’absurde et d’humour. La poésie s’y conjugue sans peine, et “Sans perdre la boussole” :Je carrosseTu brouettesIl roulotteNous vélocipédonsVous tégévezElles caravellent”Avec ses allures de livre d’artiste (soulignons la qualité des Éditions Motus), ce court opus poétique est constellé des créations de Kotimi…
Petit Doux l'ourson à un copain plus grand que lui, Gros Loup, qui profite parfois de…
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…