À la fois portrait et récit, ce livre est tout d’abord le journal poétique d’un séjour à Västerås, ville près de Stockholm. Je m’y suis rendue en 2006 pour m’imprégner des paysages du Sacrifice, le dernier film d’Andreï Tarkovski. Västerås est l’espace-temps non maîtrisable où s’esquisse au fil des heures la rencontre insaisissable avec la voix et le corps du cinéaste, éparpillés à travers les champs, rivés aux lacs et résolus dans les nuages. À la façon d’un séismographe, l’écriture enregistre le champ magnétique de cette expérience qui transforme dès l’arrivée en Suède mes capacités de perception cognitive et sensorielle.
Or, Västerås est aussi le temps d’un bilan de ma quarantaine, un temps qui se retourne sur 20 ans de vie d’adulte. Retour au goût suspect d’une émancipation, devenue impraticable par un temps de mauvaise conjoncture. L’écriture y évalue le tracé, l’état et la valeur des éléments qui ont déterminé ma vie : la poésie, l’amour, le travail, les amitiés, la féminité. Västerås est le livre-extraction d’un âge qui plonge dans la durée tout comme dans l’instantané d’une vie, à travers l’aventure du journal et de la phrase poétique.
Auteur de Västeras : journal d'une désémancipation, dark passage, 2006
(*)qu'importent nos motsils roulent pêle-mêledans le grondement des lamesvenues…
Poèmes de Paul Mathieu avec des illustrations de Jean Morette 1. Le train électrique revenu de l'enfance…