Ce dyptique tendant à l’autobiographie rend compte avant tout d’une écriture de l’errance et du voyage. Au fil des lieux qu’il effleure, des coins de comptoirs qu’il abîme, des villes qu’il traverse, Jean-Claude Pirotte est une sorte de clandestin, un étranger, un vagabond. Il les aime pourtant ces endroits, qu’il écrit et décrit comme des fragments de sa propre personne, s’en imprègne. Toujours fragmentaire, toujours en errance, son écriture se mâtine de poésie et de cavale,…
« On voit partout de très vieux hommes détruire en construisant. » Une feuille morte me caresse la joue. Je lève les yeux et je vois la vie. Le chêne semble dédier toute son énergie à croître et à défier la gravité pour toucher le ciel. « Ne cherchons-nous pas tous un accroissement de notre être, Véra ? » L’homme tend aussi vers le ciel. Dans sa cavale, il laisse les traces de ses pas sur le papier. Course contre le soleil qui fait perdre la lumière, que reste-t-il pour les abeilles en hiver ? Peut-être que les nuages peuvent devenir des fleurs, et la pluie masquer le froid de nos pleurs. Peut-être que la réponse est dans le ciel. Le ciel est un rêve. Il n’a pas besoin de s’envoler pour être libre.
« Je ne réussirai jamais à imposer la liberté…