Un millénaire de simplicité volontaire en Occident




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Car bon. Ne nous leurrons pas. C’est bien d’une guerre dont parle Alain Adriaens, ce biochimiste, généticien, porte-parole du mouvement politique des objecteurs de croissance. C’est bien d’une guerre dont nous parle cet ancien écologue scientifique qui, tout à coup, fait dans l’histoire, dans l’essai historique de vulgarisation. D’une guerre larvée. Actuelle mais aussi vieille que le monde, comme on dit. D’une guerre qui a eu cours dans le passé mais a donc cours aujourd’hui. Sous nos yeux. Dans les médias. Dans nos esprits. Pas d’une guerre aux allures spectaculaires.Ça, non.Pas encore.Quoique.Les adversaires ? Pas « le bel Occident » contre « les états voyous ». Pas…


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Isabelle STENGERS , Cosmopolitiques , La découverte/ Les empêcheurs de penser en rond,…

L’écrivain et le politique. Six essais sur Yourcenar

Tanguy DE WILDE D’ESTMAEL (dir.), L’écrivain et le politique. Six essais sur Yourcenar , Avant-propos de Jacques De Decker, Presses Universitaires de Louvain, 2018, 114 p., 14,50 € / PDF : 9,99 €, ISBN : 978-2-87558-728-2 Actes de la journée qui s’est tenue à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique le 19 décembre 2017 à l’occasion du trentième anniversaire de la disparition de Marguerite Yourcenar, L’écrivain et le politique. Six essais sur Yourcenar interroge le rapport de l’auteure de Mémoires d’Hadrien, L’œuvre au noir, Le coup de grâce au politique. Un rapport de prime abord peu évident tant il est médié par le souci de l’universalisme. Jacques De Decker qui signe l’avant-propos, Bruno Blanckeman, Michèle Goslar, Tanguy de Wilde, Luc Devoldere dégagent la spécificité de Yourcenar, à savoir un détachement, une méfiance envers la politique (en tant que gestion des affaires humaines) et un intérêt omniprésent pour le politique. Cet intérêt se traduit doublement, au niveau de son œuvre et au niveau de sa vie, notamment au travers de ses engagements écologiques à une époque où seuls quelques visionnaires, des décennies avant le réchauffement climatique qui frappe la planète, alertaient sur la crise environnementale, la sixième extinction des espèces animales, la déforestation, le saccage des écosystèmes et de la biodiversité. Au travers des six interventions (Bruno Blanckeman, Francesca Counihan, Luc Devoldere, Michèle Goslar, Alexandre Terneuil, Tanguy de Wilde), deux champs de questionnement se dessinent : d’une part, «  le grand livre du politique  » (Bruno Blanckeman) qu’est Mémoires d’Hadrien (1951), chef d’œuvre qui, dans une vision rétrospective à vertu prospective, sonde l’empire d’Hadrien, plonge dans le passé afin de proposer des schèmes d’intelligibilité, des modèles politiques à l’exercice du pouvoir après la Deuxième Guerre mondiale, d’autre part, la pensée écologique que, pionnière, Yourcenar a déployée dans ses romans, ses essais. Comme l’évoque Michèle Goslar, ses préoccupations se déplaceront de l’histoire à la géologie, de l’homme à la Terre : si «  elle a constamment dénoncé les brutalités à l’égard des bêtes, la pollution des eaux, de la terre et des airs, elle alerta une des premières sur les risques de percement de la couche d’ozone, milita contre l’abattage des jeunes phoques au Canada (…), fustigea la destruction des forêts, les dangers de l’industrialisation (….), la production de l’inutile et des gadgets  ».Méditations sub specie aeternitatis sur un modèle de gouvernance avec l’empereur Hadrien, interrogations sur la tension entre «  idéal et principe de réalité  » (Bruno Blanckeman) dans l’exercice du pouvoir… Yourcenar éclaire le présent, ses apories, par sa confrontation avec un passé antique, avec le passé de la Renaissance ( L’œuvre au noir ) ou l’Italie mussolinienne ( Denier du rêve ) autant qu’elle réinterprète le jadis par l’éclairage que lui procure notre présent. Dans ce jeu sur des temporalités éloignées qui se croisent, l’Histoire, sa mémoire se voient ressaisies sous la focale intemporelle d’une vision métaphysique des âges de l’humanité et de la Terre.Deux figures se découpent dans son œuvre : l’empereur Hadrien en qui se condense la quête du dirigeant à la hauteur de sa tâche (creusement de la question platonicienne «  quel individu fera un bon gouvernant pour les autres hommes ?  ») et Zénon comme figure de résistance à l’intolérance, à l’entreprise de domestication du monde, une entreprise prométhéenne d’apprentis sorciers qui mena à la dévastation actuelle de la Terre. Au travers de Zénon, Yourcenar met en garde ses contemporains et les générations futures contre le pouvoir de destruction que l’homme exerce sur lui-même et sur les formes du vivant. «  L’homme est une entreprise qui a contre elle le temps, la nécessité, la fortune, et l’imbécile et toujours croissante primauté du nombre (…) Les hommes tueront l’homme  » ( L’œuvre au noir ).Nous avons, depuis lors, été sourds aux cris d’alerte lancés par Yourcenar et d’autres sentinelles de la lucidité. Celle qui milita et mit en garde contre les conséquences planétaires délétères d’une métaphysique occidentale au sein de laquelle l’homme, «  maître et possesseur de la nature  » (Descartes), est «  le prédateur-roi, le bûcheron des bêtes et l’assassin des arbres  » (Yourcenar), celle qui s’inquiétait de la possibilité grandissante «  de la destruction de la Terre elle-même  » ne pourrait qu’exprimer son désespoir si elle revenait, le temps d’une permission, sur une planète dévastée, ayant perdu en quarante ans et continuant de perdre à un rythme accéléré ses forêts, soixante pourcents des espèces animales, dans une détérioration assassine de l’Indice Planète…

En première ligne – Les journalistes au cœur des conflits

Professeur de journalisme dans l’enseignement supérieur et chroniqueur au Soir , Jean-Paul Marthoz est à la fois journaliste de terrain et théoricien d’un métier dont il s’évertue à éclairer la vraie nature, la légitimité et la déontologie. Vaste tâche pour laquelle il enchaîne de nombreux ouvrages dont le dernier explore un sujet bien d’actualité et largement ouvert à la controverse : le rôle du journaliste «  en première ligne, au cœur des conflits  ». On n’oublie pas les images colportées,  par le cinéma en particulier,  du «  reporter de guerre  » dictant son papier gorgé de bruit, de fureur, mais aussi de simples rumeurs ou d’échos incontrôlés de la presse locale, confortablement installé devant son whisky sur la terrasse d’un grand hôtel international, ou celle du baroudeur plus avide de photos choc que soucieux de tenter une analyse réfléchie sur la situation d’ensemble, et dont le seul objectif consiste à « bercer » d’émotions fugaces et lucratives les lecteurs de son journal, éventuellement avec la bénédiction non désintéressée de sa direction. Au-delà de ces clichés, l’auteur élabore une typologie très fine de ces passeurs de l’information, ces yeux et ces voix des guerres, hommes ou femmes, confrontés à des contextes hautement périlleux et souvent d’une telle complexité qu’ils requièrent autant de sens critique et d’impartialité par rapport aux événements que de capacité à évaluer avec lucidité les dangers encourus. Pour asseoir et illustrer son propos, Jean-Paul Marthoz explore très largement tous les aspects de ce métier difficile tant dans son historicité, son évolution et les nombreuses interprétations qu’il génère chez ceux qui le pratiquent comme chez ceux qui le commentent. Et cela très concrètement, à grand renfort de références, de citations et d’exemples puisés dans l’histoire récente ou non qui illustrent aussi bien les types de journalisme pratiqués que les spécificités des conflits. À noter aussi : la responsabilité et les manquements des organes de presse. Avec, entre autres, le fait que l’envoi de reporters sur les zones de conflits procède souvent d’un réflexe motivé par leur aspect spectaculaire ou dramatique, alors qu’une présence sur le terrain, attentive aux circonstances qui rendent ces conflits prévisibles ou inévitables relèverait davantage encore de la mission d’information et rendrait plus claire et plus utiles l’action et le regard, indispensables par ailleurs, des journalistes confrontés directement à ces conflits.Bien entendu, les facteurs humains et moraux jouent un rôle majeur dans les comportements individuels et multiplient ainsi les cas d’espèce et les motivations, des plus héroïques au plus terre-à-terre : idéalisme, patriotisme, romantisme, engagement ou parti-pris politique, esprit d’aventure, goût du risque, curiosité professionnelle, simple profit, etc, etc., qu’il s’agisse de journalistes freelance ou commandités par un organe de presse international ou local, ou même par une armée ou une faction impliquées dans ces affrontements. Un rappel salubre pour conclure. On le doit à Pierre Hazan, lui aussi spécialiste éminent de la problématique des conflits, qui signe la préface de cet ouvrage exhaustif et propre à dissiper bien des équivoques concernant une activité et un métier où elles abondent : «  Ces quinze dernières années, près d’un millier de journalistes ont été tués dans l’exercice de leur profession, en Syrie, au Mexique, en Irak, en Afghanistan et ailleurs, et des dizaines d’autres ont été pris en otages. C’est par leur travail et ceux qui continuent à le mener que, par procuration, des populations respirent l’air de la guerre, non comme un exercice de voyeurisme, mais comme une nécessité de faire sens de la violence du monde.…