Mélange étrange de nouvelles qui n’ont rien en commun, écriture variée et changeante, Un mètre soixante-huit de chair rose se rapproche de l’embrouillamini. Mais – puisqu’il y a toujours un mais – on se trouve quelque peu abasourdi en terminant ce recueil. Dans le bon sens du terme.Les recueils de nouvelles pèchent parfois par manque de cohérence ou, au contraire, par excès d’harmonie, échouant face à la difficile tâche d’être originaux. Curieusement, le livre de Sophie Vanderbeck combine ces deux défauts – ou peut-être qualités ? Empreintes de douceur et de nostalgie, ces vingt-cinq histoires parlent de sujets souvent difficiles et compliqués mais sans jamais être larmoyantes. D’une enfant séquestrée à la perte d’un monde, de la solitude à…
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…